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13 novembre 2008

"Bastringue"

Théâtre 3/4

J'y connais rien au ménage mais hier soir je suis allé au Théâtre de l'Étoile du Nord à Paris pour voir la pièce "Bastringue" d'Alexis Ragougneau mise en scène et jouée par la sympathique troupe d'Acte6 que j'avais déjà eu l'occasion de voir à l'oeuvre dans les pièces "Les courtes lignes de Monsieur Courteline", "L'homme qui a vu le Diable" et "Jules César" et dont tous les costumes avaient été conçus par ma petite soeur. La pièce dont je vais parler ne déroge pas à cette règle! L'histoire de "Bastringue" commence dans les tranchées côté français en 1917. Le soldat "Gueule d'Amour" est récupéré défiguré et muet par l'armée allemande qui croit que c'est un des leurs et qui veut exploiter son image pour en faire un héros grâce au cinéma. Elle fait pour cela appelle au réalisateur de films documentaires de guerre Fritz Spau qui, quant à lui, voit en Gueule d'Amour, renommé pour l'occasion en Ernst Deutsch, une aubaine pour tourner à Berlin son film d'horreur expressionniste rêvé d'après le livre de Mary Shelley. Mais le cinéma muet devient vite dépassé par le cinéma parlant en même temps que monte le nazisme dans le pays, lequel a une vision et une utilisation bien précises du cinéma.

Cette pièce est vraiment particulière : passant d'une pure veine comique où on peut voir par exemple des soldats français à poil entamer une chorégraphie digne de danseuses étoile à des passages vraiment durs où on peut assister à une scène de torture plutôt très convaincante ainsi qu'à des scènes totalement absurdes et irréelles. On est transporté comme dans un rêve en différents lieux : les tranchées, un hôpital, une salle de cinéma, un cabaret-maison close, etc... mais aussi dans le temps puisque la pièce commence en 1917 pour finir au milieu des années 30. Les références à la culture allemande de cette époque sont nombreuses rien qu'avec le nom des personnages puisque le réalisateur Friz Spau fera immanquablement penser à Fritz Lang, pour le personnage du docteur Gubbels, devenant chantre de la propagande nazie, il n'y a pas besoin de dire à qui il fait référence. On voit même vers la fin de la pièce, une réalisatrice allemande du nom de Lotte Riffenstuhl qui est évidemment une référence directe à la célèbre réalisatrice Leni Riefenstahl. Bref, les émotions sont plutôt variées dans cette pièce tout comme les costumes allant des uniformes de militaires français et allemands aux tenues excentriques des travestis du cabaret en passant par le look de monstre de Frankenstein de Gueule d'Amour. Les décors sont relativement simples mais plutôt bien utilisés, de plus il y avait un pianiste sur scène qui contribuait grandement à l'ambiance particulière de cette pièce. Car en plus, comme je le disais, il y a des passages vraiment à la limite de l'absurde où le réel se mélange au théâtre comme la scène finale mais je n'en dis pas plus! Sinon les acteurs sont vraiment bons surtout celui qui joue les différents commandants des armées ainsi que le travesti/magicien/propriétaire du cabaret. Par contre la pièce est un peu longue puisqu'elle dure 2h10 sans entracte et il y a un petit passage à vide au milieu j'ai trouvé mais on ne voit finalement pas tellement le temps passer.

J'y connais toujours rien mais voilà une pièce qui ne laisse pas indifférent et qui mérite vraiment d'être vue! Je ne dis pas ça parce que ma soeur a (très bien) bossé dessus... mais quand-même, viendez et ramenez vos amis!


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