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Les notes de mars 2008

31 mars 2008

"Babylone" et autres balades au Musée du Louvre

Musées et expos 3/4

J'y connais rien à la Mésopotamie antique mais après ma visite de l'intéressante exposition sur les phéniciens à l'Institut Du Monde Arabe il y a 2 mois, je suis allé au Musée du Louvre ce dimanche pour voir, entre autre, l'exposition "Babylone". Comme beaucoup de monde je pense, Babylone est un nom qui m'évoquait certaines choses qui restaient cependant de l'ordre de la (maigre) culture générale. Pour tenter de résumer ce que j'ai appris grâce à l'expo c'est que, plus que le nom d'une ville légendaire, Babylone est aussi le terme pour désigner un empire qui dominait une bonne partie du Proche-Orient. Située au Sud de l'actuelle Bagdad, Babylone est relatée pour la première fois dans des écrits qui datent d'environ 2000 ans avant notre ère bien qu'évidemment, son histoire, du moins les traces d'une population sur son site, commence bien plus tôt. Il semble que la ville soit devenue politiquement et culturellement importante à partir de l'installation de la première dynastie des Amorrites (peuple provenant de l'actuelle Syrie) vers le XIXe siècle avant Jésus Christ et surtout sous le règne du roi Hammurabi qui a écrit un texte de lois, le Code d'Hammurabi, dont on a encore des traces précises puisque le texte a été gravé sur des stèles dont on possède un exemplaire. Il y a eu ensuite moultes luttes et prises de pouvoir par d'autres dynasties (les Kassites, les Assyriens, de nouveau les Kassites, les Elamites, ...) mais le royaume de Babylone connaît vraiment son apogée et son expansion avec la dynastie des Chaldéens (peuple originaire du Nord de l'Arménie) vers le VIIe siècle avant Jésus Christ. Babylone devient la capitale de l'Empire dit néo-babylonien dont la figure emblématique est sans conteste le roi Nabuchodonosor II, célèbre jusque dans la Bible pour entre autre sa prise de la ville de Jerusalem à partir de -587 avec la déportation de la population dans différentes régions babyloniennes. Il a conduit également à de vastes constructions dans Babylone dont probablement une des sept merveilles du monde, à savoir les fameux jardins suspendus. Pour finir vite cette tentative hasardeuse de résumé historique, on peut dire que la chute de Babylone commence à partir de -539 après l'attaque des Perses même si elle reste une ville très importante pendant encore des siècles pour disparaître peu à peu tout en restant dans la mémoire collective.

L'exposition "Babylone" du Musée du Louvre traitait de la ville et de l'Empire d'un point de vue plutôt thématique que chronologique. Du coup les différentes époques babyloniennes se mélangeaient dans des thèmes tels que la société, la religion, l'art, etc... Ce qui fait que parfois c'était un peu dur de suivre le fil vu que ça couvrait quand-même près de 2000 ans d'histoire. D'autant plus que la numérotation des objets, qui est censée donner un point de repère sur le sens de la visite, était souvent quelque peu anarchique! Mais sinon c'était une exposition très intéressante et incroyablement riche puisque j'y ai passé près de 2h30 en passant pourtant vite fait sur certains thèmes. Par exemple, je trouve que l'exposition s'attardait trop sur Babylone vue par la religion chrétienne, en particulier ce qui concernait la Tour de Babel. En effet, le mythe de la Tour de Babel a été plus que probablement inspiré par l'Etemenanki, un immense temple dédié à Marduk, le dieu officiel de Babylone. Du coup on avait une multitude de tableaux qui représentaient le passage biblique sur la Tour de Babel sans compter les nombreux textes et illustrations faits par des religieux. C'était intéressant par contre de voir comment la religion chrétienne a fait de Babylone le symbole de la décadence, la ville étant même présentée sous la forme d'une grande prostituée dans l'Apocalypse. Sinon, il y avait également une partie dédiée à Babylone dans la littérature, le théâtre et le cinéma mais donc ça ne constituait pas pour moi les parties les plus intéressantes de l'exposition. J'ai été largement plus intéressé par l'impressionnante collection de magnifiques objets provenant de la cité antique telle que les stèles dont celle ou a été gravé le Code d'Hammurabi, les objets d'art babylonien, les dessins, les peintures, etc... Être en présence de telles oeuvres qui ont pratiquement 4000 ans est quelque chose de quand-même incroyable! D'un point de vue plus mystique, la partie concernant les très nombreuses divinités telles que Marduk (dieu créateur), Shamash (dieu du Soleil), Nergal (dieu des Enfers), Ishtar (déesse de l'amour physique et de la guerre) et leurs amis était passionnante. Bref, il serait difficile de tout résumer le contenu de l'exposition comme il est difficile de résumer l'histoire de Babylone mais c'était vraiment une expo réussie!

J'y connais toujours rien mais pour rester dans le thème antique, je suis allé visiter ensuite les sculptures grecques et romaines, l'immense galerie concernant l'Egypte ancienne et les antiquités orientales, de quoi passer 3 heures supplémentaires dans ce vraiment superbe musée dont la réputation n'est pas à démentir et où il faudrait une semaine pour tout visiter.


29 mars 2008

"Ciel de glace" et autres télécatastrofilms du samedi après-midi

Télévision 2/4

J'y connais rien aux néologismes lexicalisés mais "télécatastrofilm" c'est un terme à moi pour désigner les téléfilms catastrophes américains que TF1 nous diffuse avec bonheur en ce moment le samedi à 14h05 et que j'essaye de ne pas louper depuis que j'ai vu "Terreur dans les airs", formidable nanar télévisé à nombreux rebondissements qui contait les exploits d'un super flic qui sauve un avion de ligne télécommandé par un dangereux psychopathe au rire sardonique. Bon, par contre ces derniers temps j'ai pas trop assuré et j'ai loupé au moins deux télécatastrofilms dont un qui avait l'air hyper prometteur puisque ça se passait encore dans un avion de ligne mais avec en plus des fourmis tueuses dedans! Trop dégoûté de l'avoir loupé celui-là! Cependant, les télécatastrofilms qui se passent dans un avion c'est une vieille recette qui était revenue au goût du jour après les attentats du 11 septembre 2001 mais qui s'essouffle à nouveau. Nan, maintenant ce qui marche bien c'est les télécatastrofilms écologistes avec de bonnes grosses catastrophes naturelles dedans parce qu'aux USA on est quand même très militant sur le sujet!

Ainsi il y a quelques semaines on pouvait voir le téléfilm "Absolute zero" (je ne me rappelle plus du titre français) qui était une sorte de "Le jour d'après", le fameux blockbuster de Roland Emmerich, avec les moyens de "Questions pour un champion". Le téléfilm nous contait la survie d'un groupe de gentils américains suite à une inversion des pôles de la Terre qui fait que tout allait geler d'un coup. Mais bon, finalement pas grand chose de poucesque (c'est un autre néologisme à moi, quand on a envie de faire les pouces tellement c'est bien) là-dedans, à part peut-être le coup du méchant scientifique en chef qui voulait pas croire le gentil scientifique et du coup la population n'a pas été prévenue mais le méchant scientifique en chef meurt gelé parce qu'il a perdu du temps en allant récupérer des contrats donc du coup y a une morale dans tout ça parce que le méchant il est mort par cupidité et que la puissance de la nature est plus forte que la puissance de l'argent et ça c'est quand même des messages forts.

Un autre samedi après-midi on a eu le droit à "Ciel de feu" où, suite à une erreur de quelques scientifiques américains, un énorme astéroïde se casse en plusieurs gros morceaux et un de ces morceaux frôle la Terre et la fait un peu dévier de son orbite. Gros problème : la Terre se rapproche alors du Soleil! Du coup, tout le monde meurt de chaud et y a un petit groupe d'américains qui tente de survivre dont encore une fois un super flic qui protège sa copine, le frère de sa copine (qui est un des scientifiques à cause de qui y a tout ce bordel), sa fille, la mère de sa fille avec qui y a quand même encore des sentiments et puis le copain de sa fille qui est pas très clair parce que déjà il a les cheveux longs et puis ensuite il habite dans les mauvais quartiers, c'est un bad boy et le super flic de père lui fait les gros yeux. Ils doivent rejoindre un aéroport où l'avion d'un pote scientifique au frère de la copine du super flic doit les emmener au Groënland. Sauf qu'ils vont galérer avec leur 4x4 qui va exploser à cause de l'effet de la chaleur sur le réservoir d'essence et qu'ils vont rencontrer des super vilains qui eux sont pas cons parce qu'ils roulent dans une voiture où la climatisation est dérivée sur le réservoir et qui ont pris le contrôle d'une fontaine où ils attirent les gens et les buttent pour les détrousser. Heureusement à la fin avec l'équilibre des planètes du système solaire, la Terre reprend sa position initiale et tout le monde est sauvé, enfin juste ceux qui sont pas morts de chaud du coup ça fait plus beaucoup d'américains. Le pire c'est que je l'ai trouvé sympa en fait ce télécatastrofilm, l'idée était bonne et puis y avait de l'action!

Aujourd'hui, c'était un téléfilm du nom de "Ciel de glace" (parce qu'on aime varier les titres chez les traducteurs français - N.B : c'est "Frozen impact" en VO) qui se passait dans une ville du Vermont où s'abattait une tempête de grêle avec des grêlons gros comme des poings. Sauf que bon, dans les scènes de panique quand les gens courent partout et écrasent les grêlons, on voit bien que ce sont des gros morceaux de papier mâché.  Mais c'est la magie du télécinéma et on y croit quand même! C'était moins bien que "Ciel de feu" parce que c'était genre une catastrophe localisée de rien du tout qui n'allait pas régler le problème de la surpopulation mondiale mais bon, y avait quand même du suspens parce que le héros, qui bosse dans les secours ou un truc du genre, bah il a un fils qui doit se faire faire une greffe du foie, or l'avion qui transportait le foie en question s'est crashé dans le coin à cause de la tempête de grêle. Heureusement, il récupère le foie et puis au bout de plein de péripéties à vouloir sauver plein de gens parce que c'est quand même un héros, il emmène à temps son fils et son nouveau foie à l'hôpital où travaille sa femme de médecin et voila, y a un beau happy-end et presque personne est mort, même pas la méchante patronne de l'hôpital qui voulait pas que l'opération de greffe se fasse, cette vilaine (en plus elle avait vraiment une tête de méchante avec son chignon)!

J'y connais toujours rien mais c'est vraiment un plaisir la télévision de qualité!


28 mars 2008

"J'aime beaucoup ce que vous faites"

Théâtre 2/4

J'y connais rien aux risques sanitaires réels liés à l'utilisation de la téléphonie mobile, toujours est-il que je suis allé à la Comédie Caumartin à Paris voir la pièce "J'aime beaucoup ce que vous faites" de Carole Greep. L'histoire est simple : Carole et Charles, un jeune couple qui s'est retiré à la campagne depuis quelques mois, attendent la visite pour le week-end d'un couple d'amis parisiens, Marie et Pierre. Charles écrit des thrillers erotico-gores a priori assez minables tandis que Carole travaille on ne sait pas trop dans quoi et est plutôt de style bohème avec un sens de la décoration et de la cuisine particuliers. Quant à Marie et Pierre, l'une est une bimbo écervelée adepte de chirurgie esthétique qui travaille en tant que secrétaire de direction tandis que l'autre, assez imbus de lui-même, travaille dans la pub. Charles attend un coup de fil d'une éditrice avec qui son ami Pierre, qui doit donc arriver sous peu, l'a mis en contact. Pour mettre un peu de distance au cas où la réponse serait négative, il préfère laisser son répondeur allumé et ne pas répondre si le téléphone sonne, ce qui finit d'ailleurs par arriver. Sauf que ce n'est pas l'éditrice au bout du répondeur mais Pierre et Marie qui galèrent visiblement sur la route. Carole et Charles comprennent vite que, suite à un faux mouvement et parce qu'il était mal verrouillé, le téléphone portable de Pierre a composé leur numéro par inadvertance comme ça arrive parfois. Et si la conversation entre Marie et Pierre, qui ne se sont rendus compte de rien, est amusante au départ, comme toute engueulade quand un couple est perdu sur la route, elle devient beaucoup moins drôle au fur et à mesure pour Carole et Charles puisque leurs hôtes se lâchent méchamment sur eux! Le malheureux couple connaît ainsi tout le mal que pensent ce qu'ils croyaient être leurs amis à leur sujet. Au lieu d'annuler le week-end, ils décident de faire comme si de rien n'était et de s'"amuser" avec ces langues de vipère histoire d'étudier jusqu'où peut aller leur hypocrisie.

L'idée était donc plutôt bonne : traiter de l'hypocrisie quotidienne (telles que les fameuses expressions "je rigole" à la fin d'une vacherie qui est plutôt synonyme de "je le pense vraiment" ou encore les "j'aime beaucoup ce que vous faites mais..." avant de balancer une critique assassine) et avoir une bonne occasion de se venger et de se défouler sur des soi-disant amis adeptes de cette hypocrisie. Sauf qu'on dirait que l'auteur de la pièce n'a pas trop osé égratigner ses personnages. Au lieu que Carole et Charles en mettent plein la gueule à leurs hôtes de façon cruelle mais néanmoins subtile, on a l'impression que ce sont eux qui se font dominer et encore plus massacrer au final! Il faut attendre la fin de la pièce pour que leur vengeance, basée à nouveau sur les téléphones portables, éclate vraiment. Cependant on passe quand même un moment sympathique car il y a quelques bonnes répliques efficaces et de bonnes pointes d'humour cynique mais qui proviennent encore une fois souvent plus du couple hypocrite que du couple qui devrait jouer de façon sadique avec eux.

Bref, j'y connais toujours rien et j'aime beaucoup ce que vous faites mais n'ayez pas peur d'être plus incisifs messieurs dames les auteurs de comédies!


26 mars 2008

"Mon père avait raison"

Théâtre 2/4

J'y connais rien à la famille Brasseur mais hier soir, je suis allé voir "Mon père avait raison", une pièce de Sacha Guitry qui se jouait au Théâtre Edouard VII à Paris, avec donc Claude Brasseur et son fils Alexandre Brasseur dans les rôles principaux. Pour la deuxième fois de ma vie, je suis passé par le biais du site billetreduc pour avoir une place pas chère mais du coup c'était en "5ème catégorie". Je me demandais d'ailleurs ce que pouvait bien être une place en 5ème catégorie et si on n'allait pas m'installer dans les cuisines ou dans la cave du théâtre. Et en fait le caissier a transformé ma réservation en une place de 1ère catégorie! Ce qui fait que je me suis retrouvé avec les riches dans l'orchestre au 3ème rang pile poile en face de la scène! Je n'ai jamais été aussi bien placé!

La pièce se déroule dans un grand bureau où Charles, un homme de 30 ans, interprété par Alexandre Brasseur, s'affaire dans ses papiers. Son fils de 10 ans, Maurice, vient un peu lui traîner dans les pattes et on sent qu'il n'est pas très à l'aise et assez distant avec le gamin. En attendant le retour de sa femme, Charles reçoit la visite de son père, interprété par Claude Brasseur, un homme de 72 ans, mais néanmoins plein de vie, à l'humour assez cynique et misogyne. Au cours de la discussion entre les deux hommes, qui finissent fatalement par aborder le sujet des femmes, Charles fait part à son père de son inquiétude au sujet de sa propre femme en laquelle il n'a plus trop confiance. Crainte qui s'avèrera légitime puisqu'il recevra par la suite un coup de téléphone de celle-ci lui annonçant qu'elle part dès l'instant même pour un autre homme. Il décide alors de prendre en main l'éducation de son fils Maurice à qui il inculquera, un peu malgré lui, sa méfiance vis-à-vis des femmes. Nous faisons ensuite un bon dans le temps de 20 ans, nous retrouvons Charles, qui a donc maintenant 50 ans et qui est interprété cette fois-ci par Claude Brasseur, et Maurice, qui lui a 30 ans et qui est interprété par Alexandre Brasseur, vous suivez? Même bureau, mêmes meubles, seul le téléphone a un peu évolué. Charles fait part à son fils de son intention d'arrêter son métier, qu'il lui a d'ailleurs également inculqué, et de prendre du temps pour lui. Au cours de la discussion, Maurice lui dit qu'il a une nouvelle petite amie, Loulou, mais avec laquelle il n'a visiblement pas envie de s'engager, tout traumatisé qu'il est depuis l'enfance par le passé de son père. Soudain le téléphone sonne, c'est la femme de Charles qui, après 20 ans de silence radio, veut venir s'entretenir avec son ex-mari, enfin pas tout à fait "ex" puisque, pour protéger son fils, Charles n'a jamais fait prononcer le divorce...

Bref, pour résumer, nous avons là une pièce qui traite du rapport père-fils et surtout de la transmission à nos enfants de nos valeurs mais peut-être aussi de nos défauts et nos névroses en voulant trop les protéger du monde. La pièce est à voir pour les dialogues entre les pères et les fils souvent assez savoureux. Pour le reste, nous avons là une comédie sympathique mais sans plus et qui est disons plutôt l'occasion de voir Claude Brasseur sur scène, lequel porte la majeure partie de la pièce sur ses épaules. Je n'ai pas été spécialement convaincu par son fils Alexandre même si le fait d'avoir un vrai couple père-fils sur scène est un atout indéniable. Les autres personnages de la pièce sont très secondaires mais les acteurs étaient plutôt bons dans leur rôle. Je n'ai pas tellement grand chose à dire de plus, malgré les 2h30 de spectacle on passe un plutôt agréable moment sans toutefois avoir l'impression d'assister à la pièce du siècle.

J'y connais toujours rien mais les places de riche au tarif de pauvre c'est quand-même la mega classe!


25 mars 2008

Musées Bargoin et Ranquet à Clermont-Ferrand

Musées et expos 2/4

J'y connais rien aux voyages initiatiques, toujours est-il qu'en ce moment j'essaye de me balader très modestement aux quatre coins de la France pour faire autre chose que des concerts (même si on fini toujours par me traîner de mon plein gré devant un concert) et pour faire plutôt des trucs fous du genre... voir des gens! Ce week-end pascal, j'étais donc à Clermont-Ferrand  ce qui est assez logique pour un week-end pascal. Bah oui : Clermont-Ferrand... Blaise Pascal... CQFD. Bref, après une nuit bien arrosée dans le Clermont underground, vu qu'il faut avouer qu'à part faire la tournée des bars et rentrer bourré sous la neige de 2h30 à 4h00 du mat, il n'y a pas grand chose d'autre à faire un samedi soir à Clermont, j'ai décidé de faire une petite sortie culturelle le dimanche après-midi malgré un mal de crane carabiné que je me demande bien d'où il pouvait provenir. J'étais accompagné pour cela de mon jeune ami Adrien, mon guide du week-end, qui sait autant me faire visiter les bars pirates, les bars avec un concert des Sexy Meringues, les bars où on se retrouve affublés de perruques en chantant du disco avec des mélanges Hoegaarden-bain de bouche menthe fraîche que les hauts lieux culturels de la capitale auvergnate.

On a commencé par le Musée Bargoin qui est le musée archéologique de Clermont mais aussi un musée d'art textile. C'est bien-sûr la partie archéologique qui m'intéressait le plus. La collection du Musée Bargoin est constituée principalement d'objets et de statues résultant de fouilles dans Clermont-Ferrand même et son agglomération. Ces fouilles ont mis à jour quelques nécropoles gallo-romaines dont la plus grande se situe au sud-est de la ville. Nous avons donc le droit à une collection d'objets funéraires, parfois en excellent état, du type urnes, bijoux funestes, stèles, cercueils, etc... Et il y a même quelques squelettes reconstitués. Mélangé à cela, il y avait une exposition "La parure, de l'art au symbole" qui, comme son nom l'indique, montrait des colliers, pendentifs et autres parures de la préhistoire à la période gallo-romaine. Le gros reproche que j'ai à faire au musée c'est que la majeure partie de ces objets ne sont pas datés, nous avons le droit par exemple à des laconiques "époque gallo-romaine" sur les étiquettes. De plus, il n'y a quasiment aucun texte explicatif sur l'origine de ces objets, à moins d'y aller avec un vrai guide on est quand-même livrés à nous-même, d'autant plus que le résultat des fouilles locales se mélange à l'exposition sur les parures, certaines provenant d'Egypte, du coup, pas toujours évident de suivre le fil! Mais les objets sont toutefois très intéressants à regarder car souvent en bon état comme je le disais. A part ça, une partie du musée est consacrée au sanctuaire de Mercure qui est un temple qui se trouve au sommet du puy de Dôme, à 1465 mètres d'altitude. Je crois avoir déjà vu les vestiges de ce temple en "escaladant" il y a quelques années la montagne fétiche des auvergnats mais la majeure partie des objets provenant du sanctuaire est exposée dans ce musée dont, entre autre, une statuette en bronze et la tête d'une statue en domite (pierre volcanique) représentants donc Mercure, le dieu du commerce. Sinon à part ça, dans un tout autre registre, aux deux étages suivants du musée (la partie archéologique se situant au rez-de-chaussée et y a apparemment des trucs au sous-sol mais c'était fermé ce jour là), il y avait une exposition sur des tapis et des costumes traditionnels de certains pays d'Asie. J'avoue que j'ai parcouru cette section très rapidement vu que le sujet ne me passionnait pas des masses.

On voulait ensuite se faire le musée Lecoq situé juste à côté, qui est le muséum d'histoire naturelle de Clermont, mais nous avons trouvé porte close du coup on s'est rabattu à tout hasard sur le Musée Ranquet dans la rue des Gras, c'est-à-dire la rue qui monte en gros de la place de Jaude (la place centrale de Clermont) à la cathédrale. Il faut quand même le trouver ce musée vu qu'il est coincé au milieu des commerces de cette rue piétonne et comme à la base c'est un ancien hôtel particulier, il se mélange complètement à l'architecture ambiante.  Normalement, d'après ce que j'avais vaguement lu, on était censé trouver dans ce musée des trucs du genre la Pascaline, la première calculatrice de Blaise Pascal, ou des tableaux à la peinture à l'huile. Or ce qui nous attendait était tout autre. La très charmante réceptionniste nous dit qu'après la visite, si on n'a pas compris certains trucs, on peut aller lui demander des explications. Ah bon, y a des trucs à comprendre? Le musée se visite en montant un escalier en colimaçon qui mène vers plusieurs étages et ce qui nous attendait à chaque étage avait en effet besoin de quelques explications! Car en fait, je ne sais pas si c'était provisoirement pendant les travaux qu'il y avait à l'extérieur, mais le Musée Ranquet était transformé en musée d'art moderne vidéo. La première "oeuvre d'art" se nommait "Les mouches sont plus lègères que ce qu'on pense" ou un truc du genre. En fait, dans une salle vide étaient projetées des images qui m'ont fait un peu penser à feu l'émission "L'oeil du cyclone" sur Canal+, c'est-à-dire un espèce de collage, de remix d'images video. Cependant, autant dans l'émission télévisée pré-citée le collage était frénétique, drôle et avec du sens malgré tout, là c'était totalement incompréhensible. L'artiste, j'imagine que c'était elle, se mettait en scène dans ce patchwork d'images sans queue ni tête. Pour compliquer le tout, il y avait un téléviseur par terre qui diffusait d'autres images parallèlement.  Je ne sais pas pourquoi mais je suis sûr qu'il y a 15 pages de concept fumeux pour nous montrer que c'est de l'art, que si on a rien compris à la portée philosophique de l'oeuvre c'est qu'on est un rustre. Bon, passons à la salle à côté... Là c'était un petit peu plus concret vu que c'était une exposition du nom de "iFood " qui parlait d'écologie, développement durable, etc... Enfin, à l'étage au dessus nous avions le droit à une nouvelle super oeuvre d'art qui était en gros une fausse émission culinaire japonaise projetée sur un mur et à côté un canapé, une table basse et des objets divers posés négligemment ça et là comme du linge, des canettes de boissons, des magazines japonais, ... On ne savait pas trop si on avait le droit d'interagir avec l'"oeuvre" comme s'asseoir dans le canapé ou toucher et déplacer les objets. Par respect du talent immense de l'artiste nous n'en avons rien fait! Encore une fois, l'oeuvre était bien incompréhensible pour moi, modeste homo sapiens basique et incompétent pour apprécier la beauté de l'art de nos artistes contemporains. Quand je vois que ce genre de trucs est financé par des conseils régionaux, j'ai envie de faire des pouces! Nous n'allions pas quitter ce musée sans jeter un oeil sur l'ordinateur à l'accueil sur lequel on pouvait regarder un site qui a reçu un prix du meilleur site internet interactif, un truc du genre, et qui était en gros une série d'animations interactives en flash qui traitait de la vie, de la vieillesse, de la mort, etc... Bon, d'un point de vue technique c'était pas mal foutu mais sinon c'est tout ce que j'en retiendrai. Quand la jolie réceptionniste nous a demandé "votre visite s'est bien déroulée?", on a pas trop osé répondre en détail mais je pense qu'Adrien va revenir se faire expliquer les concepts, si jeune et déjà si passionné par l'art, c'en est presque émouvant!

J'y connais toujours rien à l'art moderne en fait et je me dis que je devrais d'ailleurs en rester là et continuer à contempler des vieilleries.


Les notes de mars 2008 sont réparties sur 3 pages :
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