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Les notes d'avril 2008

30 avril 2008

"L'antichambre"

Théâtre 3/4

J'y connais rien au siècle des Lumières mais je suis allé voir la pièce "L'antichambre" de Jean-Claude Brisville qui se jouait au Théâtre Hébertot à Paris. La pièce est une fiction contemporaine mais écrite à partir de faits historiques et de personnages qui ont réellement existé au XVIIIe siècle et avec en plus un texte dans un français d'époque. L'histoire se passe dans un temps où le pouvoir ne se tient plus à Versailles mais dans les salons, ces lieux mondains où se réunissent des intellectuels tels que des philosophes pour discuter et échanger leurs idées. Un de ces salons est tenu par Madame de Deffand, une vieille marquise à la grande intelligence et à l'humour cynique, qui est revenue à Paris après un long séjour en province chez son frère Gaspard de chez qui elle a ramené la fille illégitime dans ses bagages, la (en apparence) douce et naïve Julie de Lespinasse. Ce n'est pas par bonté qu'elle accueille ainsi sa nièce chez elle (et qu'elle évite à cette dernière d'être enfermée au couvent) mais uniquement parce que sa vue baisse terriblement et qu'elle a besoin d'une lectrice, notamment pour lui lire les lettres que lui envoie Voltaire. En plus, si cela peut lui apporter l'admiration de ses hôtes pour sa grandeur d'âme, c'est tout benef! Il faut dire que Madame de Deffand n'est pas très portée sur les sentiments et elle n'a réellement un peu d'affection qu'en la personne du président Hénault, ancien conseiller au Parlement de Paris, un petit peu gâteux sur les bords et dur de la feuille mais néanmoins spirituel. Sauf qu'au fur et à mesure du temps, les "amis" de la marquise, dont elle peut faire ou défaire la réputation à sa guise, tels que d'Alembert, Turgot, Diderot (même si on ne peut pas vraiment parler d'ami tellement elle trouve ce dernier sale et grossier), etc... vont n'avoir d'yeux que pour cette Julie, qui va se révéler bien plus ambitieuse qu'il n'y paraissait au départ, et se détourner de Madame de Deffand qui ne deviendra plus qu'un faire-valoir. La chambre de bonne de Julie va devenir pour ainsi dire l'antichambre du salon de Madame de Deffand où tout le monde préfère se réunir. A la fin de la pièce, Julie de Lespinasse sera congédiée par sa tante et ouvrira son propre salon dont on dit qu'il fut quelque part le "laboratoire" de la célèbre Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

Je ne veux pas jouer au vieux critique bobo qui lève le petit doigt en s'exclamant "oh mes amis mais le texte, quel texte! C'est fin, c'est très fin, ça s'écoute sans fin! Quel régaaaaal!" mais franchement, les dialogues étaient vraiment très bien écrit, on dirait vraiment que la pièce a été créée au XVIIIe siècle alors que, comme je le disais, c'est une pièce contemporaine. Du coup, il fallait un peu s'accrocher au début mais on est très vite porté par l'histoire et il y a énormément de répliques très spirituelles qui sont assez jubilatoires et souvent très drôles même si l'histoire vire vers le drame. Les comédiens sont en plus tous excellents, à commencer par Danièle Lebrun qui interprète Madame de Deffand, vraiment impeccable! Pour ce qui est des décors, ils étaient relativement sobres mais réussis et retranscrivaient bien l'ambiance mondaine du XVIIIe siècle, de même que les costumes. Petit détail : ça sentait aussi la cire, ce qui rajoutait une autre touche d'authenticité. Bref, ça faisait bien plaisir de voir une pièce contemporaine de qualité où on ne s'emmerde pas pour autant.

J'y connais toujours rien mais voila une très bonne pièce que je recommande tout à fait. En plus, j'étais super bien placé en plein milieu au troisième rang (et pour pas cher, merci billetreduc!). Il y a juste qu'il y avait deux vieilles pouffiasses derrière moi qui sont arrivées en râlant "gniagniagnia, les sièges sont trop étroits, gniagniagnia et ça sent mauvais..." et qui chuchotaient tout le long de la pièce. On devrait légaliser le baffage de vieilles quand-même!


28 avril 2008

Musée des Beaux-Arts, Musée archéologique et Jardin des Sciences de Dijon

Musées et expos 3/4

J'y connais rien aux plantes de la famille des Brassicaceae mais ce week-end j'étais à Dijon et le Samedi après-midi, avant d'aller me saouler toute la soirée à l'excellent bar l'Antre II Mondes, je suis allé faire un tour du côté des musées de la ville. J'ai bien entendu commencé par le Musée des Beaux-Arts qui, fondé en 1787 et installé dans l'ancienne demeure des ducs de Bourgogne, est un des premiers musées de France. Rien que pour ce qui est du bâtiment en lui-même, ce musée est vraiment superbe à voir. Non pas qu'il soit grandiloquent avec des fresques, des gravures et des dorures de partout comme le Musée du Louvre mais il garde un aspect authentique que ce soit vu de l'extérieur que de l'intérieur. Par exemple, pour ce qui est de l'intérieur, il y a des meubles anciens un peu partout, certains planchers craquent sous le pied et il y a même une petite salle, où sont entreposées des peintures, qui ressemble à un salon du XVIIIe siècle avec de vieux miroirs, de vieux rideaux et une cheminée. Et en plus de ça, le musée est vraiment très fourni! La salle à visiter en premier est sans conteste la salle des Gardes où sont entreposés deux immenses tombeaux de ducs de Bourgogne ainsi que de magnifiques retables qui sont des sortes de planches sculptées qui se déplient comme des volets. Sinon, dans ce Musée des Beaux-Arts de Dijon, il y a principalement des peintures et des sculptures françaises datant du XVIe au XVIIIe siècle mais aussi des peintures flamandes, italiennes, etc... Mais le musée est assez varié car on peut trouver, assez isolés à leur étage, une salle sur l'Egypte ancienne, une salle sur Pompom, un artiste qui faisait des sculptures sur les animaux dont je crois avoir déjà pu voir quelques réalisations lors de l'exposition "Le zoo d'Orsay" à la Piscine de Roubaix, ou encore une salle sur l'art moderne histoire de rigoler un peu. Il y avait des tas d'autres choses à voir mais le musée est en plein travaux, dont certains ne seront achevés qu'en 2012, du coup il manquait pas mal d'oeuvres et la salle des armes était fermée, dommage.

Je suis allé ensuite faire un tour du côté du Musée archéologique, un musée encore une fois installé dans un vieux bâtiment puisqu'avant c'était une abbaye bénédictine. Une salle à l'étage nous retrace en quelque sorte l'arrivée des premiers bourguignons depuis la préhistoire jusqu'aux mérovingiens (n'oublions pas aussi que le site d'Alesia est dans la région) mais j'avoue que j'ai passé un peu vite fait cette partie car je ne suis pas vraiment passionné par les silex, l'âge du bronze et tout le toutim. En plus, la salle en question est d'architecture récente donc l'intérêt était pour moi d'autant plus limité. Par contre, la salle au sous-sol est beaucoup plus intéressante puisque c'était l'ancien scriptorium de l'abbaye, c'est-à-dire une sorte de cave où les moines rédigeaient les manuscrits. Inutile de préciser qu'il faisait bien frais là-dessous (vu qu'il faisait super chaud dehors ça faisait du bien mais je ne sais pas pourquoi, cette anecdote ne me semble pas passionnante). Étaient entreposés dans cette salle des stèles et des bas reliefs de l'époque gallo-romaine, dont certains dédiés à des divinités. Sinon, il y avait une exposition sur Camille Claudel au premier étage mais bon, c'était payant et j'étais d'humeur radine. Bref, le musée n'est pas des plus passionnants au final mais le scriptorium est quand même un endroit à visiter. Pour finir, je suis allé au Museum du Jardin des Sciences de Dijon, un musée assez classique avec des cailloux et des animaux empaillés et un jardin botanique à l'extérieur, idéal pour emmener des enfants par exemple mais c'est tout ce que j'ai à dire en fait, vu que j'ai le Jardin des Plantes et donc le Museum d'Histoire Naturelle en bas de chez moi, c'était une sortie sympathique mais pas particulièrement originale.

J'y connais toujours rien mais je conseille plus que vivement la visite du Musée des Beaux-Arts de Dijon. En plus, tous les musées (à part les expositions temporaires) sont gratuits et j'ai donné un lien, en introduction de cette note, vers le site d'un lieu où il fait bon terminer sa soirée, que demander de mieux?


25 avril 2008

"Les 4 Deneuve"

Théâtre 2/4

J'y connais rien à Catherine Deneuve mais je suis allé voir la bien-nommée "Les 4 Deneuve", une comédie de Mélissa Drigeard et Guillaume Gamain qui se jouait au Théâtre le Mery situé sur la Place de Clichy à Paris, un petit théâtre sympathique si ce n'est qu'on entend le métro passer toutes les 5 minutes et que ça vibre pas mal du coup. Enfin bref, "Les 4 Deneuve" conte les tribulations dans le monde cruel des castings de 4 jeunes comédiennes pour le moins ratées : il y a Félicité, la dépressive sociopathe; Babe (Elisabeth en fait, interprétée par Mélissa Drigeard, la co-auteure de la pièce), la bimbo qui a joué dans une série du nom du "Soleil de l'Amour", ou un truc du genre, et dont le personnage a été tué dès la première saison; Agrippine, l'artiste intello qui rêve de travailler avec Ariane Mnouchkine (spéciale dédicace au Théâtre du Soleil) dont elle a malencontreusement perdu le numéro de téléphone et enfin Candy, la gentille idiote descendue de sa campagne normande et qui n'a pour seule alternative du métier d'acteur que de reprendre la boucherie de ses parents. Après un casting pour des pubs, ces quatre filles vont être oubliées dans la salle d'attente "Catherine Deneuve", une salle avec un fauteuil en forme de baiser et 4 portraits de Deneuve aux murs, et elles vont y rester enfermées toute la nuit. Elles vont donc apprendre à se connaître avec plus ou moins de bonheur et tenter de se motiver ensemble pour réussir un ultime casting qui se déroule le lendemain matin, aidées en cela de leurs prières pour "Sainte Catherine".

J'ai trouvé que la comédie tournait vachement en rond au bout d'une demi-heure, les gags sur les castings devenant un peu trop redondants à mon goût, mais heureusement, vers la fin, la pièce part dans un bon délire qui m'a sorti quelque peu de ma torpeur. J'ai apprécié notamment cette scène très cocasse d'une pièce à l'intérieur de la pièce dans laquelle une des filles s'est faite engager (après un jeu de chaises musicales) en remplacement d'une actrice qui s'est cassé une jambe et ses "copines", devenues ouvreuses, viennent dans la salle (c'est-à-dire parmi nous les spectateurs) pour la voir se débattre dans un one-woman-show totalement ridicule d'auteur engagé et ne lésinent pas sur leurs petits commentaires assassins. La toute fin de la pièce est également assez originale puisque, fortes de leur expérience et parce qu'on est jamais mieux servi que par soi-même, les 4 filles décident de créer et de jouer dans leur propre pièce de théâtre qui n'est tout autre que ces "4 Deneuve" que l'on est en train de regarder... euh, vous suivez? Du coup, elles nous rejouent le début de la pièce mais en inversant leur rôle. Bon ok, je raconte mal, mais c'est pas un métier facile ok??? T'as compris... ou t'as pas compris???

J'y connais toujours rien mais disons que l'on a là une pièce qui ne casse pas vraiment des briques mais qui reste tout de même sympathique grâce à son dénouement assez surréaliste et puis, en plus, certaines des actrices ne sont pas désagréables à regarder ce qui est un argument comme un autre ok???


23 avril 2008

"Ne nous quitte pas"

Théâtre 2/4

J'y connais rien à la psychologie féminine et d'ailleurs, si un mec dit qu'il s'y connaît à ce sujet c'est soit que c'est un menteur, soit que c'est une femme qui s'est faite récemment opérer. Enfin bon, du coup je suis allé voir la pièce "Ne nous quitte pas" de Gil Galliot et Yves Hirschfeld au Théâtre des Mathurins à Paris. J'avais bien envie de voir ce que donnait sur scène Philippe Lelièvre qui joue dans la pièce et que j'appréciais beaucoup dans "La grosse émission" sur la chaîne Comédie! quand il faisait ses improvisations avec Benjamin Rateau (ils avaient même ensuite leur propre émission, "La grosse improvisation" sur la même chaîne, où il faisaient des impros pendant une heure selon des thèmes donnés par le public). C'était en 1999-2001, la meilleure saison de "La grosse émission" à mes yeux, présentée alors par Kad & Olivier, souvenirs, souvenirs... Malheureusement, il semble que Philippe Lelièvre ait fini "professeur" dans cette émission affligeante qu'est la "Star Academy" d'après les extraits que j'ai vu contre mon gré en matant parfois "Le zapping" de Canal+ (je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi ils passaient des extraits inintéressants des émissions de "téléréalité" alors qu'à côté ils font du bon boulot).

Revenons donc à la pièce qui commence dans le noir, les rideaux fermés, avec une voix off de femme qui explique à une amie que son couple bat de l'aile et qu'elle ne sait plus où elle en est. On apprendra plus tard que cette femme s'appelle Agnès et elle est mariée avec un certain Paul. Les rideaux s'ouvrent sous les sanglots d'Agnès en fond sonore et apparaissent alors 3 hommes avec des valises à leur pied, sous une pluie battante. En fait ces 3 hommes ne sont pas des humains mais 3 images de Paul qu'Agnès a dans son cerveau : il y a le Paul en tant qu'amant (joué justement par Philippe Lelièvre), le Paul en tant qu'esprit pragmatique et mature et enfin, le Paul en tant qu'être sensible et fragile. La pluie est en fait les larmes d'Agnès et si les 3 personnages ont des valises à leur pied, c'est qu'Agnès s'apprête à quitter Paul et que donc les images qu'elle a de son mari vont finir par être reléguées en tant que simples souvenirs dans les méandres de son moi profond. Mais les 3 Paul sont bien décidés à se battre pour rester totalement présents dans l'esprit d'Agnès, surtout que cette dernière a rencontré un certain Jérémy et qu'elle est sur le point de succomber. Va s'en suivre alors une véritable quête de nos protagonistes dans les couloirs de la psychologie d'Agnès!

Voilà donc une histoire très originale qui tente de traiter de la psychologie féminine avec beaucoup d'humour et sous un point de vue masculin donc forcément, vu le sujet casse-tête, il y avait un risque que seuls les hommes dans la salle rient de bon coeur et que les femmes soupirent "pffff n'importe quoi!" tout le long. Mais en fait, vu les rires féminins assez nombreux, j'imagine qu'il y avait de nombreuses choses vraies dans la pièce que même la mauvaise foi féminine ne pouvait dénier. De plus, les hommes ne sont pas non plus épargnés et s'en prennent pas mal dans la tronche! Il y avait des moments très drôles dans la pièce avec des passages complètement barrés qui me faisaient justement penser à l'humour qu'on retrouvait dans "La grosse émission". Mais au final, je suis un peu mitigé sur la pièce car malgré l'énergie communicative des comédiens, le spectacle s'essoufflait un peu sur la fin et s'étirait un peu trop en longueur à mon goût. Reste que pour l'originalité de l'histoire, le jeu des comédiens et les nombreux moments délirants, cette pièce est à voir!

J'y connais toujours rien et je me demande si j'ai vraiment envie d'y connaître quelque chose un jour, y a de quoi se faire un claquage du cerveau et augmenter sa tension inutilement!


22 avril 2008

Musée d'Art et d'Industrie et Musée de la Mine de Saint-Etienne

Musées et expos 3/4

J'y connais rien aux premiers martyrs mais ce week-end j'ai fait un petit tour du côté de Saint-Etienne pour rendre visite à Mister Chacal qui a fait les seules choses intéressantes de ce site, à savoir les illustrations. J'ai évidemment visité quelques machins et quelques trucs dans ma quête d'élévation culturelle et spirituelle en commençant par le Musée d'Art et d'Industrie. Alors, qu'est-ce qu'on peut bien trouver dans le Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne? Et bien en fait, ça me changeait un peu des autres musées parce que là-bas, il n'y a pas des masses de peintures. On y trouve en fait 3 choses principales : des vélos, des flingues et des rubans. Pour les vélos, il faut savoir que la première bicyclette française a été fabriquée à Saint-Etienne en 1886 et qu'il y a eu ensuite une forte production de cycles dans la région avec notamment la marque stéphanoise des Cycles Mercier. On a donc le droit à une série de vélos qui vont d'un monocycle du XVIIIe siècle à des prototypes futuristes de vélos de course. Il y a quelques spécimens intéressants de tandems et de triplettes et même des inventions bizarroïdes comme les machines à courir, mélange de vélo d'appartement et de rameur. Mais bon, il faut avouer qu'on a vite fait le tour de cette galerie et que si c'est intéressant de voir de près quelques vieilles bicyclettes de la fin du XIXe siècle, il n'y a pas de quoi y rester des heures non plus à moins d'être vraiment passionné par le vélo. Par contre, ils ont eu la bonne idée de moderniser un peu la visite avec quelques bornes interactives et des effets sonores ça et là comme un poste de radio qui passe les commentaires d'un vieux Tour de France. Passons donc directement à l'étage des armes. Comme chacun le sait à part moi qui ne le savait pas, Saint-Etienne est depuis le Moyen-Âge une ville où on fabrique des armes et c'est elle qui alimentera plus tard le stock d'armes royal à Paris en 1665. En 1764, la Manufacture Royale d'Armes est fondée à Saint-Etienne (qu'on surnommera rapidement Armeville) et produit autant des armes de guerre que des armes civiles. Aujourd'hui, la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne a définitivement fermé ses portes en 2000 après avoir été repris par GIAT Industries en 1989. Ouais bon donc, la galerie des armes du musée est plutôt très fournie. Je ne suis pas spécialement un va-t-en-guerre mais j'ai toujours trouvé que les armes à feu en tant qu'objets étaient plutôt sympas à regarder et là, il y avait de quoi faire puisqu'il y avait des rangées d'armes à perte de vue. Ça allait des premières armes à feu aux fusils d'assaut AK-47 (les fameuses Kalachnikov) en passant par les fusils de chasse ou encore les pistolets automatiques. Mais les armes blanches n'ont pas été oubliées avec la "partie moyenne-âgeuse" qui comporte quelques armures et quelques épées. Cependant, j'aurais imaginé que cette partie-là aurait été un peu plus fournie mais tant pis. A noter qu'il y avait aussi quelques oeuvres d'art modernes autour du thème des armes à feu et qui dit art moderne dit le plus souvent concepts bizarres que l'être humain lambda n'est pas toujours amené à comprendre. Sauf que pour une fois, il y avait des oeuvres qui ressemblaient quand-même à quelque-chose. Bref, j'ai bien aimé cet étage, c'est ptet dans les gènes masculins que d'être attiré par les flingues en fait, c'est moche les gènes... Par contre c'était moins dans mes gènes tout ce qui est textile donc j'ai assez vite passé l'étage des rubans qui est également un savoir-faire de la région. Cependant, il y avait quelques énormes machines à tisser assez impressionnantes à voir. En résumé, ce Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne est plus porté par l'industrie que par l'art (les rares tableaux sont des oeuvres représentant généralement des usines ou des portraits de figures locales) mais c'est un endroit plutôt chouette à visiter.

Ensuite, je dois avouer que j'ai été un peu au fond du trou puisque je suis allé visiter le Musée de la Mine (superbe blague qui me vaudra à n'en point douter une nomination si il y a une cérémonie des "blogs d'or"). Quand on parle de mines, on pense généralement à la région du Nord alors qu'en fait, le bassin houiller de la Loire a été exploité en premier en France. Le Musée de la Mine se situe sur le site du puits Couriot qui a été le dernier puits stéphanois en activité avant de fermer en 1973 et qui a été converti en musée en 1991. On rentre dans les bâtiments d'origine d'une véritable mine et la visite commence par la "salle des pendus" où les mineurs rangeaient leur vêtement de travail au plafond par un système de chaînes et allaient se laver aux lavabos. Puis on va se chercher des casques en passant devant la salle des machines avant de prendre un ascenseur qui nous emmène aux tréfonds du puits à 700m de profondeur environ et à la vitesse de 11m par seconde. Sauf que je soupçonne que tout ça était un leurre et qu'on jouait avec notre naïveté d'enfant car je n'ai pas du tout ressenti la descente (ni la montée ensuite) et j'imagine donc qu'on a dû à peine descendre de quelques mètres. Sinon, je pensais qu'on serait dans un espèce de train de la mine comme dans "Indiana Jones" mais en fait toute la visite se fait à pied en suivant des rails et il faut s'arrêter chaque fois qu'il y a un téléviseur qui nous diffuse alors un reportage sur la vie et les techniques des mineurs, tout ceci étant en plus illustré par le décor autour de nous. Le musée a été ouvert en 1991 mais on a l'impression que les reportages ont été tournés à la fin des années 70 tellement les images (hors images d'archives bien entendu) sont vieillottes et je ne parle même pas des animations graphiques dessinées à la main en noir et blanc. Mais, à part ça, il faut avouer que le cadre autour de nous et les images diffusées nous rendaient bien compte de la dureté de la vie des mineurs, que ce soit avant ou après la Révolution Industrielle, c'est-à-dire, en gros, que ce soit quand ils devaient travailler à la pioche ou au marteau piqueur donc on peut dire que le musée est plutôt réussi à ce niveau.

J'y connais toujours rien mais voila donc deux endroits intéressants à visiter si vous descendez dans la région parce qu'en gros, Saint-Etienne c'est un peu "THE place to be" après Clermont-Ferrand, y a autant de monde dans les rues le soir (enfin Saint-Etienne c'est quand-même moins mort).


Les notes d'avril 2008 sont réparties sur 4 pages :
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