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03 décembre 2008

"Belle(s) famille(s)"

Théâtre 3/4

J'y connais rien au mariage mais, il y a 8 jours, je suis allé voir la pièce "Belle(s) famille(s)" de et avec Alain Cauchi. Cela se passait à la Comédie Bastille où j'avais vu l'excellentissime "Chacun sa croix!", en mai dernier, qui reste une des meilleures pièces que j'ai vu cette année! "Belle(s) famille(s)" raconte l'histoire de Toni qui a quitté son cocon familial de Marseille pour tenter sa chance en tant que photographe à Paris où il rencontre Mathilde avec qui il s'installe dans une maison en campagne. Nos deux tourtereaux veulent se marier et ils décident donc d'inviter chez eux leurs parents respectifs, qui ne se sont jamais rencontrés auparavant, pour leur annoncer la nouvelle. Toni et Mathilde ont eu tous les deux un parcours assez chaotique, l'un devant arrondir ses fins de mois en tant que décorateur et ayant eu une relation échangiste avec une femme plus âgée que lui et l'autre étant une ancienne toxicomane qui s'est mise à l'écriture et qui a déjà rédigée le manuscrit d'un roman s'inspirant de sa vie personnelle. Leurs rapports avec leurs parents sont assez compliqués également, Mathilde étant issu d'une famille bourgeoise et n'ayant pas vu sa mère depuis 2 ans et se faisant ignorer par son frère et sa soeur. Quant à Toni, il est lui issu d'une famille modeste, son père (interprété par Alain Cauchi lui-même) travaillant dans une décharge à Marseille, et il a été quelque peu étouffé par l'amour un poil envahissant des siens. La pièce commence d'ailleurs alors que seul le père de Toni vient d'arriver et s'est cloîtré dans la chambre à l'étage pour lire le fameux manuscrit de Mathilde. Il est venu seul car il s'est embrouillé avec sa femme qui l'a viré de la maison pour une obscure histoire de trafic de cuivre dont l'argent servait en fait à payer les études de Toni. Le père de Toni est un gentil gars débonnaire aussi sympathique - d'autant plus avec son accent chantant que Toni a lui par contre perdu - que maladroit avec les rapports humains. Quant à sa femme, qui viendra après puisqu'elle n'a pas voulu faire le voyage avec lui, c'est un petit bout de femme bien vivace à l'amour un peu trop débordant pour son fils. Pour ce qui est des parents de Mathilde, il y a le père médecin calme et plein d'amour et de compassion pour sa fille et la mère, caricature de la bourgeoise un peu coincée et hautaine, qui n'a pas su gérer ses rapports avec sa fille. Mais comment annoncer son intention de se marier à des parents dont le propre couple est sur le déclin et qui sont d'un monde si différent?

J'ai trouvé cette pièce vraiment sympathique grâce notamment aux acteurs qui jouent les parents et qui sont tous impeccables! Surtout les rôles des pères en fait, les acteurs jouent de façon vraiment authentique! Les mères sont plus caricaturales mais la prestation des actrices est néanmoins excellente et on retrouvera certainement tous un peu de nos mamans en elles. Les jeunes acteurs sont un peu plus discrets par rapport à leurs collègues plus expérimentés mais il faut dire que leur rôle se retrouve en fait en second plan au fur et à mesure de l'histoire. Pour la pièce en elle-même on pourrait parler de comédie psychologique qui tourne assez vite à la thérapie familiale avec de nombreux moments drôles néanmoins. C'est d'ailleurs le seul reproche que j'aurais à faire à la pièce, au bout d'un moment elle tourne un peu en rond et elle aurait pu être un peu écourtée. Mais sinon, la pièce ne tombe quasiment jamais dans la grosse farce improbable, elle sonne même plutôt juste, et on sort de là avec le sourire! Un petit mot sur le décor qui était très bien fichu : on se serait vraiment cru au rez-de-chaussée d'une maison de campagne, même la lumière venant de l'extérieur était bien retranscrite.

J'y connais toujours rien mais ça faisait bien plaisir de retrouver le très confortable théâtre de la Comédie Bastille d'autant plus que je n'ai jamais été aussi bien placé au théâtre : au deuxième rang pile en face de la scène, sachant que le premier rang était vide! Et si les comédies qui se jouent là-bas restent de cette qualité, je risque d'y revenir assez souvent.


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