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16 mai 2008

"Molière-Shakespeare (Être or not to be)"

Théâtre 3/4

J'y connais rien aux grands dramaturges mais hier soir je suis allé voir la pièce "Molière-Shakespeare (Être ou not to be)" de Cécile Mbazoa-Abé au Théâtre Ranelagh à Paris. Cette pièce raconte l'histoire de la rencontre entre Molière et William Shakespeare à Londres, lesquels vont s'affronter dans un concours d'écriture ouvert à tous et dont le vainqueur verra sa pièce jouée au Théâtre du Globe récemment ouvert sous l'égide de la reine Elisabeth Ier. Alors les plus cultivés d'entre vous vont me dire : "mais euh, ils ne se sont jamais rencontrés Shakespeare et Molière vu que le premier est mort en 1616 alors que le dernier est né en 1622!". Eh bah ouais, en fait la pièce est une comédie bourrée d'anachronismes et d'erreurs historiques volontaires. Ici, tout le monde parle français sans accent et Molière est vieillissant alors que William Shakespeare est un jeune comédien débutant qui commence seulement à "griffonner" des poèmes. Molière est accompagné de son valet Sganarelle, un mélange improbable entre Screech de la série télévisée "Sauvés par le gong" et Jar-Jar Binks de "Star Wars - Épisode I", c'est-à-dire qu'il fait 15 grimaces à la seconde avec une voix de gogol et des gestuelles cartoonesques et qu'on a envie de le baffer dès la première minute. Quant à Shakespeare, il a son ami Drayton qui a quelques dettes et sa meuf Miss Ann qui le gonfle car elle n'est pas assez intellectuelle et littéraire pour lui. La première rencontre entre Molière et Shakespeare va être tendue et c'est un peu par défi que ce dernier va s'inscrire au concours. Mais en fait, le vieux Molière a quelque peu perdu son inspiration, c'est alors qu'il rencontre par hasard une jeune fille en peine du nom de Juliette à qui il demande de lui raconter ce qui la met dans cet état. Elle est amoureuse d'un certain Roméo mais leur famille respective se déteste et elle est promise à un homme qu'elle n'aime pas. Voila de quoi inspirer notre Molière qui demande tout de même à son valet Sganarelle de suivre à la trace son concurrent. Eh oui, dans cette pièce Molière est assez imbus de lui-même et perfide! Coïncidence, William Shakespeare va lui tomber sur le fameux Roméo qu'il sauvera d'un duel. Roméo lui racontera son histoire et trouvera ça fun que Shakespeare s'en inspire, ce que ce dernier acceptera malgré quelques réticences au départ car les amourettes, ce n'est pas trop son truc. Sganarelle qui a vu la scène va en parler à son maître qui, pour ne pas perdre la face et éviter d'avoir la même trame que son concurrent, va charger son valet de subtiliser le manuscrit de Shakespeare en monnayant auprès de ses amis.

Bref, malgré quelques réticences au début de la pièce à cause du personnage gonflant et too much de Sganarelle, j'ai plutôt bien aimé cette pièce. Déjà, elle était assez bien écrite avec un français "d'époque" et ensuite les interventions de Sganarelle deviennent un peu plus drôles au fur et à mesure de l'histoire. Il y avait pas mal de passages loufoques comme lorsque Miss Ann va empêcher Juliette de s'empoisonner et que les deux femmes vont entamer une discussion, Sganarelle arrive alors dans la salle avec un paquet de pop-corns et une télécommande et va mettre sur pause et sur play la scène en y allant de ses commentaires. C'est d'ailleurs une particularité de la pièce, les comédiens allaient régulièrement du fond de la salle à la scène et inversement en jouant même certaine scènes au milieu des spectateurs! Il y avait également pas mal de clins d'oeil aux oeuvres et à la vie de Shakespeare malgré donc les nombreux anachronismes. Sinon, les comédiens étaient plutôt corrects dans leur rôle et pour être plus précis dans mon compte-rendu de haute volée, Frédérique Würz dans le rôle de Juliette est carrément craquante! Ouais bah ouais, j'y connais rien au jeu d'acteur alors j'ai que ce genre de réflexion constructive à apporter! Pour finir, le Théâtre Ranelagh est vraiment superbe et assez confortable.

J'y connais toujours rien mais si vous n'êtes pas trop allergique aux erreurs historiques et que vous n'avez jamais vraiment cherché à jouer aux jeux sur internet où on peut faire les pires sévices à Jar-Jar Binks, alors cette pièce est susceptible de vous plaire. A noter qu'à la sortie on nous offre un petit papier surprise, comme dans les gâteaux chinois, avec une citation de Shakespeare.