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22 mai 2008

"Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal"

Cinéma 2/4

J'y connais rien aux outils de prévention mais hier soir je suis allé voir "Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" au cinéma et je ne sais pas trop comment parler de ce film sans faire des spoilers de partout. Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un spoiler, c'est le fait de décrire une oeuvre en faisant plein de révélations susceptibles de gâcher le plaisir des personnes qui n'auraient pas vu l'oeuvre en question et qui auraient préféré découvrir tout ça par eux-même. Alors, ami lecteur qui n'a pas vu le film et qui ne veut rien savoir de l'intrigue, ARRÊTE LA LECTURE DE CET ARTICLE TOUT DE SUITE! Parce que je te préviens, je vais pas mal me lâcher... C'est bon t'es parti? Bien! Bon, alors, qui est resté du coup? C'est toi Marcel? Ahah sacré Marcel, toujours fidèle au poste! En fait je ne connais aucun Marcel mais je m'invente des lecteurs pour me donner une contenance. Bref, revenons à cet "Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" qui, il faut l'avouer, n'est pas un titre terrible terrible, en français du moins. Ça fait un peu "Indiana Jones et l'univers du coffre magique" ou "Indiana Jones et le château du chevalier blanc", ça sonne un peu Disneyland quoi, mais bon. Je ne dirais pas que ça faisait 19 ans que j'attendais ce moment mais je dois avouer que j'étais bien content de savoir qu'un quatrième opus autour de ce personnage mythique du cinéma verrait le jour et, quelques semaines avant la sortie du film, j'avais déjà bien hâte d'être en salle obscure avec du pop-corn et du coca pour m'en prendre plein les yeux et les oreilles comme un gosse. Il faut dire qu'en 1989, j'avais vu "Indiana Jones et la dernière croisade" (ça c'était un bon titre!) au cinéma avec une copine mais ce n'était pas ma petite copine parce qu'à 11 ans je m'en fichais des filles et de toute façon, les filles c'est bête sauf que cette copine elle était quand-même sympa. Donc, je trouvais ça cool de me trouver de nouveau, 19 ans après, devant un "Indiana Jones" au cinéma mais sans copine cette fois, parce que les filles, même 19 ans après, c'est toujours aussi bête! Le film a commencé après une demi-heure de pubs et de bandes-annonce, dire que j'avais peur de ne pas arriver assez tôt... Bon attention, les spoilers c'est maintenant!

L'histoire d'"Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" commence aux Etats-Unis, dans le Nevada, en 1957 et on est tout de suite plongé dans l'ambiance des années 50 avec des jeunes qui font une course poursuite en voiture, pour s'amuser, avec un convoi de militaires, le tout sous de la musique d'Elvis Presley. Déjà on se dit qu'on va avoir un petit temps d'adaptation vu qu'on avait l'habitude de vivre les aventures d'Indy dans le cadre des années 30. En même temps, on est rassuré que Steven Spielberg et Georges Lucas, respectivement réalisateur et producteur du film comme à la bonne époque, aient intégré les 19 ans qui séparent dans la réalité ce film de l'opus précédent dont l'histoire se déroulait en 1938. Bref, le convoi s'arrête à la grille d'une zone militaire qui est bloquée par des gardes pour le motif que la zone doit être vidée du fait de tests en cours. Sauf qu'en fait, le convoi en question est composé de faux militaires américains qui tuent les gardes. Et pire que des faux militaires américains, ce sont surtout des pourritures de méchants russes communistes! Eh oui, changement d'époque donc, les nazis sont remplacés par les soldats bolchéviks de Staline. Et qu'ont-ils pas dans un de leurs coffres les russes? Le Professeur Jones dans ses habits d'aventurier bien-sûr! D'ailleurs, l'apparition d'Indiana Jones est vraiment bien menée et on sentait que tout le monde dans la salle jubilait devant la scène.

Alors pourquoi nos russes ont ils kidnappé et emmené Indy en ces lieux avec son copain "Mac" (un espion anglais avec qui il a combattu durant la Seconde Guerre Mondiale d'après ce qu'on nous fait comprendre)? Et bien parce qu'apparemment il a étudié il y a 10 ans un objet dont les méchants sont très intéressés, surtout la vilaine Colonel Irina Spalko. Cet objet se trouve dans cette zone militaire, plus précisément dans le hangar 51 (tiens, la Zone 51 dans le Nevada, ça ne vous dit rien?) où se trouvent toutes les caisses renfermant les secrets gardés par les américains, souvenez-vous du final d'"Indiana Jones et les aventuriers de l'arche perdue" quand un employé range l'Arche d'Alliance dans un hangar au milieu de milliers d'autres caisses en bois, bah c'est là! Et qu'y a t'il dans la caisse hautement magnétique qu'Indiana Jones a trouvé pour les russes? Et bah vous ne le devinerez jamais... c'est le corps d'un des extra-terrestres qui s'étaient écrasés avec leur vaisseau à Roswell au Nouveau-Mexique en 1947! Quand je vous disais qu'on a changé d'époque, les années 50 dans la culture américaine c'est aussi les martiens et leurs soucoupes volantes!

Dans un enchaînement de scènes dantesques où Harrison Ford, malgré ses 66 ans, nous prouve qu'il peut encore faire des cabrioles comme au bon vieux temps (avec de multiples clins d'oeil aux précédents films comme lorsqu'il fait tomber la caisse renfermant l'Arche d'Alliance), Indiana Jones arrive à s'échapper alors qu'en plus des russes, il avait contre lui son collègue Mac qui travaille en fait à la solde de nos bolchéviks juste pour une histoire de sous. Et là on assiste à la première scène complètement farfelue du film puisque Indiana Jones rentre dans une maison située dans un lotissement proche de la zone militaire pour trouver refuge et il se rend compte que c'est en fait un faux lotissement de maisons (néanmoins fonctionnelles) habitées par des mannequins et pour cause : c'est un lotissement construit en vue d'un test de bombe nucléaire (changement d'époque toujours!) qui va se produire dans une vingtaine de secondes! Et comment notre Indy va échapper à une dévastation nucléaire? Tout simplement en s'enfermant dans un frigo des années 50 en plomb! Nous avons donc la première séquence de cinéma, à ma connaissance, d'un frigo volant après une explosion nucléaire sous les yeux médusés de marmottes faites en images de synthèse moches! D'ailleurs, ce n'est pas tellement cette scène au delà de l'improbable qui m'a "choqué" mais l'utilisation que j'ai trouvé personnellement excessive d'images de synthèse dès ces 20 premières minutes de film (l'explosion nucléaire, la faune du désert du Nevada, etc...) alors qu'on nous avait promis une réalisation à l'ancienne! Avec le coup des marmottes, j'avais presque l'impression d'être devant un Pixar! Mais bon, il faut avouer qu'on aura tout de même le droit à de très nombreuses scènes à l'ancienne dans la suite du film et la photographie correspond à celle des précédents opus donc pas de quoi crier au scandale... du moins pour l'instant!

Bon, donc notre Indy a échappé aux russes et à une explosion nucléaire mais ce n'est pourtant que le début de ses ennuis! Il est récupéré par des mecs du gouvernement qui l'aident à se décontaminer mais qui ont l'air plutôt de se foutre de ce qu'il s'est passé dans la Zone 51 et qui semblent même accuser le Professeur Jones de sympathiser avec les communistes! Eh oui, les années 50 aux USA c'est aussi les années du maccarthysme même si en 1957 on peut plutôt parler de post-maccarthysme. Bref, pour une raison que je n'ai pas trop capté, il se voit également obligé de prendre des vacances plus ou moins définitives vis à vis de l'université où il enseigne. D'ailleurs en parlant de l'université, il est à noter que la mort de l'acteur qui jouait Marcus Brody a été pris en compte dans l'histoire du film et puis, parce que Sean Connery avait qu'à dire oui quand on lui a proposé de jouer dans ce nouvel opus, on apprend que le père d'Indy est également décédé. Notre vieillissant héros se prépare donc à partir prendre sa retraite forcée lorsqu'il est alpagué par un jeune motard rebelle, Mutt Williams (qu'on sait tout de suite qu'à la fin on nous apprendra que c'est en fait le fils d'Indiana Jones) qui lui demande de l'aide. A partir de là, on aura le droit à quelques scènes d'auto-dérision réjouissantes où le jeune homme se fout de l'âge d'Indy en le traitant de papy ou en lui demandant par exemple s'il n'a pas 80 ans. Bref, c'est Mary Williams (dont le nom ne dit rien à Indy), la mère du garçon, qui a enjoint son fils à demander de l'aide au Professeur Jones pour retrouver un ami commun, Harold Oxley, qui connaît quelques problèmes au Pérou suite à sa quête d'un mystérieux crâne en cristal, le crâne d'Akator, lequel intéresse également nos méchants russes du début. L'aventure va donc réellement commencer pour notre cher Indiana Jones!

Ouais je sais, là je commence à bâcler l'histoire mais c'est parce que je ne vais pas non plus raconter tout le film et aussi parce qu'à partir de là, le scénario commence à être réellement confus pour moi! Mais de toute façon, trêve de bavardages, la question principale c'est quand même de savoir : qu'est-ce qu'il faut penser de ce film? Je dirais que je suis sorti de la séance content mais très mitigé. Content parce que déjà, le fait de retrouver le personnage d'Indiana Jones est un pur plaisir et on sent d'ailleurs que Spielberg et Lucas ont voulu faire un film pour les fans en respectant les codes du personnage tout en intégrant le poids des années et en parsemant ça et là des références aux anciens films de la série mais également des clins d'oeil à "Star Wars" ou même "American graffiti" par exemple. On a le droit au retour de personnages comme Marion, la copine d'Indy dans le premier opus, qui est en fait la fameuse Mary Williams, la mère du jeune homme, et qui a plutôt bien vieillie j'ai trouvé. Autres clins d'oeil : Indy utilise désormais certaines expressions de son père comme le "c'est intolérable!" ou quand dans une scène il regarde, impassible, son fils se marrer comme le faisait Sean Connery dans la séquence du side-car lors du précédent opus. Bref, Harrison Ford porte toujours bien le costume d'Indy, le contexte historique est déroutant au début mais on s'y fait vite et cela permet de voir évoluer le personnage et d'éviter une redite et il y a de nombreuses scènes qui rappellent le bon temps.

Alors qu'est-ce qui fait que je suis quand-même mitigé au final? Et bien le scénario... j'ai trouvé que c'était du grand n'importe quoi! Certes, le mythe des connaissances avancées du peuple Maya qui auraient été en fait transmises par des extra-terrestres venus sur Terre il y a 5000 ans est un sujet sympathique... mais dans un épisode d'"X-Files", pas dans un "Indiana Jones" quoi! Ou alors traité d'une autre façon beaucoup plus suggérée. Là on ne nous épargne rien : une scène finale avec un gros plan sur le visage d'un extra-terrestre super mal fait et l'envol dévastateur d'une soucoupe volante géante, le tout en images de synthèse... Ne parlons pas de la scène où le fils d'Indiana Jones joue à Tarzan de lianes en lianes avec des singes qui le suivent, ces animaux étant également en images de synthèse. Et il y a des tas d'autres exemples de la sorte! Trop d'effets spéciaux tuent les effets spéciaux a-t-on coutume de dire. J'ai l'impression qu'on n'aurait jamais eu un tel scénario avant l'avènement des images de synthèse, quand les réalisateurs étaient obligés d'exploiter leur talent et leur imagination pour rendre certaines scènes crédibles alors qu'aujourd'hui, la facilité donnée par les effets par ordinateur leur font souvent faire des scènes à la limite du ridicule. Et puis le mariage à la fin... bon ça à la rigueur, ce n'était pas le plus choquant. Les personnages secondaires ne sont pas tous très intéressants, la vilaine Irina Spalko n'est pas une méchante si terrible que ça, le personnage du traître Mac est relativement inconsistant ainsi que celui du vieux Oxley. Par contre, j'ai trouvé que Shia LaBeouf s'en sortait pas mal dans le rôle du fils d'Indy alors que j'étais un peu réticent au début, il faut dire que le dernier film dans lequel je l'avais vu jouer c'était "Transformers", donc bon, il revient de loin! Mais à part ça, le choix des acteurs était quand-même tout à fait correct. Ce n'est vraiment que le scénario et les scènes en images de synthèse qui m'ont posé problème.

J'y connais toujours rien mais je pense que j'irai revoir ce film dans quelques semaines, histoire de mieux appréhender le scénario et parce qu'au final, on a quand-même là un film fort divertissant.