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25 septembre 2008

"Fin de partie"

Théâtre 2/4

J'y connais rien au théâtre de l'absurde mais, mardi soir, je suis allé au Théâtre de l'Atelier à Paris pour voir la pièce "Fin de partie" de Samuel Beckett avec, entre autres, Charles Berling et Dominique Pinon, ce dernier étant connu plus particulièrement pour être un des acteurs fétiches de Jean-Pierre Jeunet. D'ailleurs, on peut dire que visuellement cette "Fin de partie" était assez proche de l'univers des films de Caro et Jeunet. Par contre, ne me demandez pas de faire un résumé de la pièce vu qu'il n'y avait pas vraiment d'histoire à proprement parler et la pièce repose essentiellement sur une ambiance et un univers particuliers, autant dire d'emblée qu'on accroche ou on n'accroche pas!

Tout commence avec le "rideau" du Théâtre de l'Atelier (un système de plaques qui coulissent verticalement) qui se lève lentement sous un bruit de ferrailles comme l'ouverture du rideau en fer d'un magasin ou d'une porte de prison, au choix. Là s'offre à nous le décor qui est une pièce sombre et exiguë avec de grands murs en biais et une fenêtre en hauteur de chaque côté. On apprendra plus tard que l'une de ces fenêtres donne visiblement sur la mer et l'autre sur la terre ferme. Il y a 3 meubles dans la pièce recouverts d'un drap et un personnage est debout au milieu de cette pièce, la tête et les épaules baissées et c'est d'ailleurs dans cette position bizarre qu'il se déplace (avec difficulté, comme s'il était resté debout toute sa vie). Dans une sorte de rituel pathétique, il va retirer les rideaux des fenêtres à l'aide d'une échelle qu'il va chercher dans une pièce à côté - on apprendra que c'est une cuisine - puis il enlève les draps recouvrant les "meubles" qui sont en fait deux poubelles et une chaise roulante sur laquelle est assis un personnage avec le visage recouvert d'un linge un peu comme "Elephantman". Rien que cette première scène dure une dizaine de minutes, sans aucun dialogue, le ton est donné! Mais les personnages commencent tout de même à parler au bout d'un moment et on imagine que ce sont les rescapés d'une sorte de fin du monde. L'homme dans la chaise roulante (joué par Dominique Pinon) est semble-t-il le propriétaire des lieux. En plus d'être handicapé moteur, il est également aveugle. L'homme du début (joué par Charles Berling), du nom de Clov, est en quelque sorte son fils adoptif et dans les poubelles se trouvent... ses parents, victimes d'un accident de tandem et qui n'ont donc apparemment plus de jambes. Oui oui, c'est n'importe quoi! L'homme en chaise roulante semble tyranniser depuis des années le pauvre Clov, ce dernier lui annonçant toutes les 5 minutes qu'il va partir d'ici mais qui semble ne pas réussir à se décider, comme s'il était emprisonné mentalement. Le père de l'homme en chaise roulante sort quelque fois la tête de sa poubelle pour réclamer à manger ou pour toquer au couvercle de l'autre poubelle pour discuter du bon temps avec sa femme.

Bref, je vais peut-être m'arrêter là dans la description vu que la pièce n'est que successions de dialogues qui n'ont quasiment ni queue ni tête et de scènes complètement absurdes. Comme je le disais au début, c'est le genre de pièces où l'on rentre dans l'univers proposé ou non. J'avoue que j'y suis personnellement rentré mais en partie car j'aime bien le non-sens, et il y avait des moments absurdes vraiment drôles, mais il y avait aussi pas mal de passages à vide, les silences étant une spécialité de Samuel Beckett apparemment. De plus, il faut dire que la pièce dure 2 heures donc il faut être assez courageux! Cependant, j'ai trouvé l'univers assez intéressant : sale mais poétique en même temps comme dans le film "Delicatessen".

Voila quoi, j'y connais toujours rien mais donc, pour résumer, si vous n'êtes pas fan des univers absurdes, passez votre chemin!