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19 octobre 2008

"Géronimo"

Théâtre 3/4

J'y connais rien aux Apaches mais je suis allé jeudi soir au Petit Théâtre de Paris pour voir la pièce "Géronimo" de David Decca avec Serge Hazanavicius (qui met également en scène la pièce) et Lionel Abelanski qui sont deux acteurs habitués du cinéma français, surtout Abelanski avec sa "gueule" facilement reconnaissable. L'histoire de "Géronimo" est celle de deux hommes, Antoine et Eric, qui se sont rencontrés dans le bureau d'une avocate car ils ont tous les deux un point commun : ils sont en procédure avec leur ex-femme (avec qui les relations sont très tendues) en ce qui concerne la garde de leurs enfants. La pièce commence dans l'appartement assez modeste et délabré d'Antoine, il est 5h du matin et les deux hommes ont apparemment scellés leur rencontre la veille en abusant un peu de la bouteille. Comme le soir même, c'est le soir de Noël et qu'ils se retrouvent tous les deux tous seuls chacun de leur côté, leurs enfants passant le réveillon chez leurs mères respectives, Eric propose à Antoine de passer Noël ensemble dans l'appartement de ce dernier. Eric ramène ses costumes de Père-Noël, ses guirlandes et son clavier Bontempi (un effet comique étant que sur la housse du clavier il y a des autocollants de groupes de heavy metal comme Megadeth ou Iron Maiden) tandis qu'Antoine s'occupe de la nourriture et des boissons (en quantités "légèrement" exagérées). Ils décident qu'ils appelleront leurs enfants à minuit pour leur souhaiter un joyeux Noël mais cela ne se passe pas tout à fait comme prévu : l'ex-femme d'Eric, au courant de l'idée de celui-ci, coupe le téléphone de la maison - mais son fils trouvera tout de même le moyen d'appeler son père en cachette en utilisant le portable du nouveau copain de sa mère - tandis que pour le fils d'Antoine, il annonce à nos compères qu'il est tout seul, sa mère et son petit-ami étant partis sans lui chez des amis. Les deux hommes décident alors de tenir compagnie à l'enfant toute la nuit, du moins au téléphone, et ils préparent à Géronimo - c'est le nom qu'a donné Antoine à son fils en douce à la maternité en protestation vis-à-vis de la mère qui voulait l'appeler Francis - une soirée de Noël à distance qui sera inoubliable!

Même si elle met un peu de temps à démarrer, j'ai trouvé cette pièce fort sympathique malgré les nombreuses critiques négatives que j'ai lu ça et là. Il faut dire que le sujet est assez "brûlant" et casse-gueule et que la pièce est largement complaisante envers les hommes qui sont ici les victimes d'un système judiciaire favorable aux mères alors que celles-ci sont irresponsables voire sans coeur. Mais les personnages sont vraiment touchants, surtout Antoine, car ils aiment sincèrement leurs gamins, souffrent d'être séparés d'eux et sont enlisés dans la tourmente des procédures judiciaires. Mais c'est aussi une histoire d'amitié, même si naissante, entre deux hommes qui sont restés eux-même des gamins et qui, pour faire plaisir à Géronimo, vont transformer cette nuit de Noël qui s'annonçait morose en une nuit bien loufoque. La scène où Eric joue au clavier "La mort du cygne" tout en racontant à distance à Géronimo comment son père danse sur la musique (en collant!) et très drôle voire poétique.

J'y connais toujours rien mais voilà une comédie douce-amer sans prétention (mais avec tout de même un parti pris qui pourra en agacer certain(e)s) sur un sujet grave et qui fait pourtant passer tout de même un bon moment.