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22 août 2008

"Le Chevalier Noir"

Cinéma 4/4

J'y connais rien aux chevaliers des temps modernes à part peut-être Michael Knight et sa monture mais il faut avouer que David Hasseloff ne fait plus trop partie des temps modernes. Toujours est-il que je suis allé voir "Le Chevalier Noir" ("The Dark Knight" en V.O.), le nouveau film sur Batman réalisé par Christopher Nolan, quasiment 20 ans après avoir vu en salle obscure le "premier" film - en mettant de côté celui de 1943 et celui de 1966 - réalisé par Tim Burton (ouais, y a pas à dire, c'est ce genre de réflexion qui me fait ressentir que je suis bel et bien trentenaire depuis 2 semaines). Bon, j'avoue, j'étais allé voir "Batman & Robin" au ciné aussi mais on va dire que ça ne compte pas hein? Bref, j'étais impatient de voir ce dernier opus de l'homme chauve-souris même si je ne me décrirais pas non plus comme un fan ultime des "Batman" : je trouve les versions par Tim Burton fort sympathiques mais pas si géniales que ce qu'on en dit, de même pour "Batman begins", du même Christopher Nolan, en précisant toutefois qu'il relevait largement le niveau par rapport aux deux précédentes bouses réalisées par Joel Schumacher (pendant longtemps j'ai dit que je trouvais "Batman forever" plutôt cool avec son côté coloré et plus proche de la série des années 60 mais je l'ai revu récemment et c'est quand même la grosse défaite avec des acteurs qui cabotinent comme jamais). Mais là je sentais quelque chose de spécial et pas du tout à cause de tout le foin qui a été fait à propos de la prestation de Heath Ledger dans le rôle du Joker car je me méfie toujours des louanges qui ont lieu après la mort d'un acteur. Cependant, force est d'avouer, après le visionnage de ce film, que sa prestation est époustouflante surclassant celle de Jack Nicholson dans le même rôle qui était pourtant déjà bien ultime!

Pour ce qui est du film en lui-même, plutôt que de le résumer je vais passer directement à mes impressions et je peux dire qu'il était fidèle à mes attentes : c'est-à-dire tout simplement excellent! Ceux qui s'attendent à un film de super-héros à la limite du fantastique avec des explosions à la pelle dès les premières minutes seront certainement très déçus! Les grosses scènes d'action (vraiment impressionnantes) démarrent à mon sens après 1h de pellicule. Je dirais même que le début du film ressemble à un film policier musclé avec un côté quasi-documentaire faisant penser immédiatement à un film de Michael Mann genre "Heat" avec la terriblissime scène d'ouverture qui consiste en un braquage en plein jour d'une banque qui blanchi l'argent de la pègre locale et dans laquelle on voit apparaître le Joker. Et tout de suite la couleur est donnée au film : il a la noirceur des versions par Burton mais la fantaisie et le second degré en moins. Dans d'autres cas, cela pourrait être une critique mais ici c'est vraiment un énorme atout au film! Fini les scènes oniriques et les cabotinages des uns et des autres, tous les personnages dans ce film sont profondément humains, leurs vertus et leurs vices poussés à l'extrême, certes, mais humains. Fini aussi les happy-ends mais je n'en dirai pas plus à ce sujet. Même la première scène où l'on voit Batman en action montre un personnage loin d'être un super-héros invincible puisqu'il est blessé par de simples morsures de chiens et il y a aussi un côté pathétique à cette scène étant donné qu'on y voit des civils qui se déguisent en Batman pour tenter maladroitement et inefficacement de l'imiter et de combattre eux aussi les truands. On sent aussi un héro fatigué dont tous les espoirs reposent sur le nouveau et dynamique procureur, Harvey Dent, qui lui permettra peut-être de raccrocher les gants et de vivre enfin libre son idylle avec Rachel Dawes. C'est sans compter le Joker qui plongera la ville dans le plus profond chaos, mettant en exergue les plus vils comportements dont même ceux du héros masqué ainsi que ceux de Harvey Dent, devenu Double-Face après avoir été défiguré suite à un piège du Joker aidé en cela par des flics corrompus. D'ailleurs, le personnage de Double-Face aurait mérité d'être plus développé mais il aurait fallut rajouter une heure de film pour ça. En tout cas, là aussi on est très loin des cabotinages de Tommy Lee Jones dans le même rôle. On n'arrive pas non plus à détester dans ce film les "vilains" qui sont encore une fois humains et qui sont ce qu'ils sont pour des raisons profondes. Ils sont le reflet de la société représentée par cette ville imaginaire qu'est Gotham, c'est-à-dire une société pourrie dominée par la corruption et la pègre. Le film n'est tout de même pas exempt de défaut et pourra paraître quelque peu longuet mais personnellement, je n'ai pas regardé ma montre une seule fois et je trouve ça bien que le film prenne le temps d'installer les personnages et de développer leur psychologie.

J'y connais toujours rien mais je conseille plus que vivement de voir ce film en V.O., histoire d'apprécier au mieux la prestation de Heath Ledger qui crève l'écran et ce ne sont pas là des louanges posthumes sans sincérité.


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