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22 août 2008

"Pièce détachée"

Théâtre 3/4

J'y connais rien au bricolage mais je suis allé voir récemment "Pièce détachée", de Thierry Buenafuente, qui se jouait au Théâtre de Dix Heures à Paris. Je me disais que la salle serait assez vide vu qu'on est tout de même en plein mois d'août et en fait c'était quasiment complet, ce qui était plutôt une agréable surprise! Pour en revenir à "Pièce détachée", l'histoire est celle d'Edouard, un publicitaire qui est revenu en France après un séjour de quelques années aux Etats-Unis et qui invite chez lui, pour le réveillon du jour de l'an, trois des collègues de son ancienne boite. Il tient à en profiter également pour leur présenter sa petite amie américaine du nom de Katherine (prononcer "casssss'rine"). Deux de ses invités arrivent : il y a d'abord le beauf macho, dont j'ai oublié le prénom, et ensuite Michel, un séducteur à l'humour corrosif qui est venu déguisé en Batman suite à une blague que lui a fait le premier en lui faisant croire que c'était une soirée déguisée. Le troisième invité met du temps à venir alors que sonnent déjà les douze coups de minuit et c'est alors... en fait je vais être obligé de spoiler donc, même si à mon sens cela ne met pas non plus à mal l'impact comique de la pièce, je préfère le signaler avant que vous continuiez la lecture.

Bon, on continue quand-même? OK! Donc les douze coups de minuits retentissent sauf que, finalement, l'horloge s'arrête à onze coups. Dans le public une voix s'élève alors pour protester vivement, c'est en fait le (faux) metteur en scène de la (fausse) pièce qui coupe la (fausse) répétition. Eh oui, on nous refait ici le coup de "on vous a bien eu, la pièce qui est jouée est une fausse pièce dans la pièce!". Ce procédé n'est pas original puisque ceux qui lisent assidûment mon blog, c'est-à-dire personne, savent que j'ai vu plusieurs pièces reposant sur cet effet comique dont la dernière en date est "Jupe obligatoire". Mais la particularité c'est qu'ici cela intervient dès les 10 premières minutes. Et en plus, le faux metteur en scène de la fausse pièce est le vrai metteur en scène de la vraie pièce, vous suivez? Pour en revenir à l'histoire, le metteur en scène engueule copieusement ses acteurs qui sont visiblement des acteurs au rabais. Celui qui joue Edouard utilise des antisèches collées derrière le décor et boit plus que de raison sur scène, celui qui joue Michel répète parfois à voix basse sans le vouloir le texte des autres et doit s'occuper également des décors qui laissent à désirer, celui qui joue le beauf macho est un homosexuel complètement caricatural, etc... En tout cas c'était plutôt bien vu puisque chacun dans le public avait au moins remarqué un de ces détails en ne sachant pas encore que c'était une fausse pièce au début. Par exemple, j'avais remarqué que celui qui interprète Edouard avait bu cul sec son verre de vin et remplissait souvent son verre ou encore que celui qui joue Michel répétait du bout des lèvres certaines répliques de ses camarades mais je n'en avais pas pour autant établi des conclusions comme quoi les acteurs étaient mauvais ou quoi que ce soit, je trouvais même la fausse pièce plutôt bien jouée par rapport à certaines vraies pièces que j'ai vu! Bref, le reste de la pièce repose sur la confrontation caustique et assez hilarante entre les acteurs et leur metteur en scène qui est tout aussi incompétent qu'eux. Finalement, à quelques jours de la répétition générale, ce metteur en scène pense que la pièce fonctionnerait mieux si les acteurs échangeaient leur rôle sachant que l'acteur pressenti pour jouer le rôle du dernier invité qui tardait à arriver a refusé la proposition. Cette "Pièce détachée" se termine alors de nouveau sur la fausse pièce avec les rôles échangés et c'est une véritable catastrophe de bout en bout : le gars qui jouait Edouard est complètement saoul, le décor n'est pas fini avec une échelle et une perceuse qui sont restés sur scène, les effets sonores sont loupés, les acteurs arrivent au mauvais moment, il y a une panne d'électricité etc, etc... un vrai jeu de massacre donc (je pensais d'ailleurs que le spectacle de Dau et Catella reposerait sur ce principe, ça aurait été certainement beaucoup plus drôle ainsi)! Soyons honnête, ce n'était pas la pièce de l'année et encore une fois la pièce repose sur un procédé qui n'est pas foncièrement original mais pourtant je me suis beaucoup marré! Par contre, ce qui est original, c'est que jusqu'à la fin on ne sait pas si on est encore dans la pièce ou si c'est vraiment fini! Les acteurs plaisantant encore avec le public lors des salutations. Justement, pour parler de ces acteurs, je dirais qu'ils ont une bonne énergie alors que ce soir-là faisait partie de leurs dix dernières représentations et qu'ils ont joué ça au moins toute l'année sans s'arrêter pratiquement donc j'ai pas mal de respect pour ça. On va me rétorquer que c'est leur job mais je réponds qu'il faut quand-même avoir la foi. Enfin pour finir, je les ai trouvé plutôt bons, surtout celui qui jouait l'acteur saoul, il avait vraiment LA tronche, un espèce de Depardieu sous acide.

J'y connais toujours rien mais si vous avez envie de vous marrer un bon coup sans complexe, je recommande cette pièce, en espérant qu'elle passe par chez vous parce que pour Paris c'est bientôt fini!


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