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Les notes de février 2008

22 février 2008

"The dumb waiter"

Théâtre 2/4

J'y connais rien à l'anglais, la preuve : l'autre fois j'ai eu un canadien anglophone au téléphone et j'ai essayé de lui dire qu'il s'était trompé de service et que je l'invitais à s'adresser à un autre collègue et je me demande si en fait je ne lui ai pas dit que le chat avait un beau chapeau et que mon anglais était riche. Mais il y a quelques dommages collatéraux à mon opération "je suis un no-life, sortez-moi d'là!" car désespéré de ne trouver aucune pièce pour occuper mon jeudi soir sur le site fnacspectacles, je suis tombé sur ce concept de "théâtre en VO" proposé par le théâtre Silvia Montfort vers la Porte de Vanves. Des pièces en anglais surtitrées... en anglais. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis laissé tenter en ne sachant même pas, en achetant mon billet, que les pièces étaient surtitrées d'ailleurs! J'ai choisis d'aller voir la pièce "The dumb waiter" de Harold Pinter.

Me voilà donc au théâtre Silvia Montfort qui m'a un peu changé des autres théâtres de Paris assez chicos où je suis allé. Non pas que c'est une ruine, loin de là, mais il m'a plutôt fait l'effet d'un gros amphi de fac, cette impression étant renforcée par le fait que je me suis senti bien vieux dans la salle! En effet, la moyenne d'âge devait être 20 ans au grand maximum, il n'y avait quasiment que des djeunZ fraîchement sortis du lycée, en première année d'université tout au plus! Mais bon, je ne vais pas jouer au vieux con et il y avait quelques gens plus âgés présents quand même!

La pièce commence sous une musique tonitruante de James Bond avec deux gaillards habillés à la commandeur Bond justement qui arrivent du fond du théâtre et descendent vers la scène où ils se livrent à quelques cabrioles genre "je me la joue agent secret en faisant pan-pan avec mes mains". Sauf qu'au bout d'un moment ils ont sorti des flingues en plastique qui font du bruit et j'ai sursauté de 10cm sur mon siège, faut dire que ça résonnait pas mal dans cette salle! Ils passent ensuite derrière le rideau qui s'ouvre quelques secondes plus tard pour nous dévoiler le décor. On retrouve nos deux protagonistes allongés sur des lits de camps, l'un propre sur lui lisant le journal, l'autre beaucoup plus débraillé et affalé dans son lit.

"The dumb waiter" en français signifie "le monte-plat", preuve encore que j'y connais rien en anglais, moi je croyais que ça voulait dire "l'idiot qui attend"... mais en fait cette dernière traduction toute personnelle pourrait convenir car les deux personnages de la pièce sont des tueurs à gages un peu couillons qui sont enfermés dans un lieu qu'ils ne connaissent pas et qui attendent des instructions qui vont finir par arriver depuis un monte-plat situé derrière eux. Durant toute la pièce nous avons le droit à des conversations entre les deux bonshommes qui tournent rapidement au non-sens complet. Pas de doute, c'est du pur humour anglais! Ça peut rappeler la scène dans le film "Pulp fiction" où John Travolta et Samuel L. Jackson discutent de tout et de rien avant d'effectuer leur job de tueurs mais avec un humour donc beaucoup plus british où par exemple les discussions sur les hamburgers sont remplacées par des discussions sur la préparation du thé.

Bref, je ne peux pas dire que j'ai particulièrement accroché à la pièce même si j'aime bien "l'humour non-sensé", il faut dire qu'il me manquait pas mal de mots de vocabulaire pour tout comprendre et que j'avais souvent les yeux rivés sur l'écran situé en haut de la scène qui affichait le surtitrage en anglais. D'ailleurs, finalement, c'est un peu traître d'avoir les dialogues qui s'affichent en direct car du coup on remarquait tout de suite quand les acteurs se trompaient dans leur texte ou en oubliaient quelques bribes. Mais c'était assez rare et j'ai trouvé les acteurs plutôt bons dans leur rôle : un petit teigneux qui se la raconte parce qu'il a plus d'expérience dans le métier et un grand benêt qui pose un flot de questions insipides.

J'y connais toujours rien et je ne sais pas si je referai la démarche d'aller voir du théâtre en VO mais même si je n'ai pas été spécialement convaincu par la pièce en elle-même, j'ai trouvé l'expérience tout à fait intéressante!


20 février 2008

Fabrice Luchini au Théâtre de la Renaissance

Théâtre 4/4

J'y connais rien à Fabrice Luchini en tant qu'acteur, je n'ai vu quasiment aucun de ses films, par contre je suis absolument fan de ses prestations télévisuelles souvent anthologiques. J'avais donc très envie de voir ce qu'il donnait tout seul sur scène puisqu'en effet, depuis un certain temps, Fabrice Luchini a un spectacle où il fait la lecture d'extraits de textes de quelques uns de ses auteurs favoris seul face au public. Je m'attendais à ce qu'il fasse sa lecture pendant 1h30 dans son style inimitable (ou le plus souvent mal imité) entrecoupée d'explications de texte. Je me disais qu'ainsi j'allais me cultiver un peu à moindre effort et que peut-être même, Luchini me donnerait envie de me pencher un peu plus sur certains auteurs (on sait jamais hein, sur un malentendu je peux avoir un jour un bouquin dans les mains).

Je n'étais donc pas venu au Théâtre de la Renaissance à Paris dans l'optique de voir le "show Luchini" comme il a donc l'habitude de le faire à la télévision même si secrètement, j'espérais bien qu'il se laisserait aller à quelques délires et anecdotes pour divertir le beauf inculte que je suis. Et bien en fait... c'est ceux qui étaient venus entendre des textes qui ont dû être déçus! Le spectacle était un pur one-man-show de Luchini, délirant du début à la fin! Bien entendu, il nous a lu des textes : du Paul Valery, du Roland Barthes, du Arthur Rimbaud, ... mais ce n'était quasiment que prétexte pour partir sur des divagations hilarantes, ce type est un grand malade! Je n'ai jamais été aussi plié de rire au théâtre!

Il me serait impossible de décrire toutes les digressions, imitations et anecdotes de Luchini que nous avons eu le droit hier soir (il y aurait de quoi écrire 15 pages) comme il m'est impossible de savoir qu'est-ce qui a été écrit et qu'est-ce qui a été improvisé durant ce spectacle qui devait à la base durer 1h45 et qui, au final, s'est étendu sur plus de 2h que je n'ai absolument pas vu passer! Mais les grands moments ont été sa description du film d'Eric Rohmer "Perceval Le Gallois", où Fabrice Luchini a eu un de ses premiers rôles en tant que Perceval justement. Il devait normalement nous lire du Chrétien de Troye ("Perceval Le Gallois" est basé sur un texte de cet auteur) mais finalement ça s'est transformé en un remake du film d'Eric Rohmer en live avec les chansons du film en fond sonore! Eh oui, en plus on avait le droit à de la musique avec des danses endiablées de Luchini, dire que je pensais que le spectacle serait limite de la lecture au coin du feu!

Il en est venu à sa rencontre avec Roland Barthes qui avait écrit à l'époque une des seules critiques favorables du film et nous avons eu le droit de nouveau à de bonnes tranches de rire, le show Luchini était à son paroxysme. En plus, il nous faisait souvent participer en nous faisant réciter quelques bouts de phrases dont parfois des insanités : qui d'autre peut bien faire réciter la phrase "Assis-toi sur ma bite" 3-4 fois à un public totalement complice avec pratiquement toutes les classes sociales représentées? Bien-entendu, nous avons eu le droit aux inévitables séquences "Johnny" (il pouvait s'arrêter en plein milieu d'une phrase et nous faire une imitation) ainsi que pas mal de vannes sur des personnalités qui ont assisté ou qui assisteront à son spectacle comme Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy ("s'il te plait, enlève tes Ray-Bans!"), François Hollande ("il est venu en retard d'1h40, du coup je lui ai récité non-stop du Paul Valery pendant le dîner!"), etc... Bref, je pourrais en parler encore des heures!

Voila, j'y connais toujours rien mais ce que je sais, c'est que je suis sorti de ce spectacle avec la banane alors que vu la journée que j'avais passé, ce n'était pas gagné! Je suis définitivement conquis par le personnage publique de Fabrice Luchini!


18 février 2008

Hôtel des monnaies

Musées et expos 1/4

J'y connais rien au pouvoir d'achat mais par solidarité avec les ménages français dont le moral est au plus bas, parait-il, je suis allé faire un tour au musée de l'Hôtel des monnaies à Paris, histoire de contempler mille et une pièces d'or. Et c'est un peu le gros reproche que je ferai à ce musée car à part admirer une succession de jolies pièces de monnaie des mérovingiens à aujourd'hui, j'ai trouvé difficile d'apprendre des choses concrètement. En effet, les textes explicatifs m'ont parut peu clairs et surtout placés un peu anarchiquement à mon goût. Les pièces de monnaie rangées sous forme de fresques ne sont pas toujours super visibles surtout quand certaines d'entre elles sont placées à 2m du sol, sympa pour les nains comme moi! En même temps, bon, c'est possible que comme j'avais la gueule de bois j'étais pas au top de ma forme pour me concentrer mais à titre de comparaison, la visite virtuelle du musée sur internet est beaucoup plus simple et instructive (mais pour voir les pièces de monnaie elles-mêmes, une visite du musée est indispensable évidemment) ou même, la salle qu'ils ont ouverte un peu à l'arrache et qui contient les monnaies contemporaines à travers le monde est elle par contre très claire et vraiment agréable à visiter donc je suis sûr qu'il y aurait moyen de suivre ce modèle pour rendre le reste de la visite plus fluide.

En "somme", j'y connais vraiment toujours rien donc à vous de voir si vous aimez voir des choses qui brillent (y a aussi des médaillons) plutôt que d'apprendre réellement des trucs.


08 février 2008

"Cloverfield"

Cinéma 4/4

J'y connais rien au traumatisme américain post 11 septembre, par contre j'aime bien les films avec des monstres géants (j'ai bien aimé le "Godzilla" de Roland Emmerich, oui oui c'est moi!) donc j'avais très envie de voir ce "Cloverfield" au cinéma. Si l'histoire du film n'a rien d'inédit et tient sur un timbre poste (un monstre casse tout dans la ville en gros), le traitement par contre est lui très original puisque tout se passe en vue subjective depuis une caméra amateur. Le procédé n'est pas nouveau puisqu'il était utilisé dans "Le projet Blair Witch" et bien avant dans "Cannibal holocaust" mais il n'avait jamais été utilisé pour un film de monstres. Et c'est simple : c'est le meilleur film du genre qu'il m'ait été donné de voir!

Une chose déjà : les amateurs du "on montre tout, on explique tout" devront passer leur chemin, ici on suggère plus qu'autre chose et on nous explique à aucun moment l'origine du monstre. Par contre ceux qui ont suivi le "buzz" avant la sortie du film en savent un peu plus puisque le producteur du film, JJ. Abrams (créateur de la série "Lost" entre autre mais je m'en foutais un peu vu que j'ai jamais vu une seule seconde de cette série), a eu la bonne idée de créer plein de vrais-faux blogs en rapport au film avec des tas d'indices mystérieux et même des reportages journalistiques pour plusieurs pays dont la France qui traitaient d'une catastrophe qui a eu lieu dans une station de forage non loin de la côte New-Yorkaise.

Cependant, le film se suffit largement de lui-même. Personnellement, je me fichais éperdument de savoir l'origine du monstre et de le voir filmé pendant 10 minutes sous tous les angles. On est comme les héros du film, on a qu'une envie : se tirer de là au plus vite (pas de la salle de cinéma je vous rassure)! Enfin du moins après être allé récupérer la copine de l'un, coincée dans son appart. C'est la grosse pirouette scénaristique grossière du film parce que bon, aller chercher la fille dont on est amoureux alors qu'il y a un monstre qui explose tout sur son passage et qui balance en plus d'autres petites bestioles en route... bon passons! Mais qu'en plus des gens, dont son meilleur ami qui tient la caméra, le suivent ... moi perso ma solidarité aurait atteint ses limites! Enfin bon, ça n'empêche pas d'être totalement pris dans le film et ceci vraiment grâce à ce procédé de caméra à l'épaule.

Si, comme je le disais, dans ce film on nous suggère les choses plus qu'on nous les montre, il n'empêche qu'on s'en prend quand même plein les yeux et surtout les oreilles. Le monstre nous est dévoilé dans son ensemble (et encore seulement sous un certain angle) que vers la toute fin et à la limite j'aurais même préféré qu'ils nous le montrent pas car il est quand même bien moche et fait trop image de synthèse. Les petites bestioles qu'il sème en route sont par contre pas mal foutues et donnent le droit à quelques séquences anthologiques. Ce que j'ai apprécié dans le film aussi c'est qu'il n'y a aucun moment gore parce que bon, ça devient un peu monnaie courante de foutre des scènes gores pour attirer le chaland même dans les films de SF où ça ne se justifie pas (eh oui, parmi mes nombreuses tares, je suis pas loin d'être totalement hémophobe!).

Sinon concernant le traumatisme post 11 septembre, mis à part que l'action se déroule à New-York, sur l'ile de Manhattan plus précisément, on à le droit à quelques scènes qui ne sont pas loin de nous être familières comme lorsque les protagonistes du film montent sur le toit de leur immeuble pour voir d'où provient la première secousse et se demandent si c'est une nouvelle attaque terroriste ou quand, sortis dans la rue, ils se réfugient dans un magasin pour ne pas être ensevelis par le nuage de poussières et de débris qui s'avance vers eux suite à l'écroulement d'un bâtiment ou encore quand une bande de badauds s'agglutinent avec leur portable autour de la tête de la statue de la liberté qui vient d'être arrachée et expulsée par le monstre...

Bref, j'y connais toujours rien mais je suis sorti de ce film plus qu'enthousiaste, en espérant qu'Hollywood ne nous fasse pas de suite débile!


"La Méditerranée des Phéniciens de Tyr à Carthage"

Musées et expos 3/4

J'y connais rien à la Méditerranée, j'ai du m'y baigner 2 ou 3 fois dans ma vie, mais j'ai tout de même été attiré par une exposition à l'Institut Du Monde Arabe à Paris du nom de "La Méditerranée des Phéniciens de Tyr à Carthage". Evidemment, j'y connaissais rien aux Phéniciens et pourtant, il parait que c'est pratiquement eux qui ont inventé l'alphabet (et pas les grecs malgré ce qu'on a coutume de penser). Les Phéniciens, basés dans l'actuel Liban, étaient un peuple de marins commerçants qui ont sévi sur la mer méditerranée dès le IIe millénaire avant l'ère chrétienne.

Le terme de "Phénicien" vient de "phénix" car apparemment, les phéniciens étaient les premiers peaux rouge... il faut dire qu'ils n'étaient pas au courant que quand on part se bronzer au soleil il faut mettre de la crème solaire à indice 30 au moins. Ils ont installé des comptoirs un peu partout sur le pourtour méditerranéen mais bon quand je dis comptoir c'est pas comme moi qui fait pilier de bar mais pour ravitailler les bateaux. Y'avait même un comptoir à Marseille mais, comme son nom l'indique, l'exposition s'intéresse plutôt à la portion que les Phéniciens ont fréquenté de la ville de Tyr (Liban) à la ville de Carthage (Tunisie).

La première partie de l'exposition s'intéresse surtout à l'alphabet phénicien qui était en quelque sorte de l'égyptien pour les nuls parce que l'égyptien c'était quand même réservé à une élite : faut dire que pour savoir qu'un oiseau à côté d'un oeuf ça veut dire "enfanter", c'est pas donné à tout le monde! On a quelques exemples de lettres phéniciennes mais qu'on aurait du mal à envoyer par la poste vu que c'est des phrases gravées sur des pierres. On a aussi quelques sculptures (de dieux le plus souvent) avec des inscriptions. C'est un français, l'abbé Barthélemy, qui en 1758 à percé le mystère des 22 lettres de l'alphabet phénicien en s'appuyant sur des inscriptions bilingues phéniciennes/grecques.

La seconde partie de l'exposition s'intéresse plutôt à l'artisanat phénicien qui constitue l'essentiel de l'expo. On a le droit à des tas d'objets, que ce soit des sculptures en ivoire et en faïence, des masques, des bijoux, ... mais le plus intéressant pour moi a été tout ce qui concerne le funéraire, notamment les superbes sarcophages anthropoïdes (c'est à dire à forme et visage humain) intacts. Il y a évidemment quantité d'autres choses à découvrir sur les phéniciens dans cette expo mais ce n'est pas évident de tout retenir quand on est un profane comme moi qui vient par curiosité.

J'y connais toujours rien mais si vous vous intéressez à l'Antiquité, je vous recommande cette exposition!


Les notes de février 2008 sont réparties sur 3 pages :
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