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Les notes de la catégorie "Musées et expos"

28 avril 2008

Musée des Beaux-Arts, Musée archéologique et Jardin des Sciences de Dijon

Musées et expos 3/4

J'y connais rien aux plantes de la famille des Brassicaceae mais ce week-end j'étais à Dijon et le Samedi après-midi, avant d'aller me saouler toute la soirée à l'excellent bar l'Antre II Mondes, je suis allé faire un tour du côté des musées de la ville. J'ai bien entendu commencé par le Musée des Beaux-Arts qui, fondé en 1787 et installé dans l'ancienne demeure des ducs de Bourgogne, est un des premiers musées de France. Rien que pour ce qui est du bâtiment en lui-même, ce musée est vraiment superbe à voir. Non pas qu'il soit grandiloquent avec des fresques, des gravures et des dorures de partout comme le Musée du Louvre mais il garde un aspect authentique que ce soit vu de l'extérieur que de l'intérieur. Par exemple, pour ce qui est de l'intérieur, il y a des meubles anciens un peu partout, certains planchers craquent sous le pied et il y a même une petite salle, où sont entreposées des peintures, qui ressemble à un salon du XVIIIe siècle avec de vieux miroirs, de vieux rideaux et une cheminée. Et en plus de ça, le musée est vraiment très fourni! La salle à visiter en premier est sans conteste la salle des Gardes où sont entreposés deux immenses tombeaux de ducs de Bourgogne ainsi que de magnifiques retables qui sont des sortes de planches sculptées qui se déplient comme des volets. Sinon, dans ce Musée des Beaux-Arts de Dijon, il y a principalement des peintures et des sculptures françaises datant du XVIe au XVIIIe siècle mais aussi des peintures flamandes, italiennes, etc... Mais le musée est assez varié car on peut trouver, assez isolés à leur étage, une salle sur l'Egypte ancienne, une salle sur Pompom, un artiste qui faisait des sculptures sur les animaux dont je crois avoir déjà pu voir quelques réalisations lors de l'exposition "Le zoo d'Orsay" à la Piscine de Roubaix, ou encore une salle sur l'art moderne histoire de rigoler un peu. Il y avait des tas d'autres choses à voir mais le musée est en plein travaux, dont certains ne seront achevés qu'en 2012, du coup il manquait pas mal d'oeuvres et la salle des armes était fermée, dommage.

Je suis allé ensuite faire un tour du côté du Musée archéologique, un musée encore une fois installé dans un vieux bâtiment puisqu'avant c'était une abbaye bénédictine. Une salle à l'étage nous retrace en quelque sorte l'arrivée des premiers bourguignons depuis la préhistoire jusqu'aux mérovingiens (n'oublions pas aussi que le site d'Alesia est dans la région) mais j'avoue que j'ai passé un peu vite fait cette partie car je ne suis pas vraiment passionné par les silex, l'âge du bronze et tout le toutim. En plus, la salle en question est d'architecture récente donc l'intérêt était pour moi d'autant plus limité. Par contre, la salle au sous-sol est beaucoup plus intéressante puisque c'était l'ancien scriptorium de l'abbaye, c'est-à-dire une sorte de cave où les moines rédigeaient les manuscrits. Inutile de préciser qu'il faisait bien frais là-dessous (vu qu'il faisait super chaud dehors ça faisait du bien mais je ne sais pas pourquoi, cette anecdote ne me semble pas passionnante). Étaient entreposés dans cette salle des stèles et des bas reliefs de l'époque gallo-romaine, dont certains dédiés à des divinités. Sinon, il y avait une exposition sur Camille Claudel au premier étage mais bon, c'était payant et j'étais d'humeur radine. Bref, le musée n'est pas des plus passionnants au final mais le scriptorium est quand même un endroit à visiter. Pour finir, je suis allé au Museum du Jardin des Sciences de Dijon, un musée assez classique avec des cailloux et des animaux empaillés et un jardin botanique à l'extérieur, idéal pour emmener des enfants par exemple mais c'est tout ce que j'ai à dire en fait, vu que j'ai le Jardin des Plantes et donc le Museum d'Histoire Naturelle en bas de chez moi, c'était une sortie sympathique mais pas particulièrement originale.

J'y connais toujours rien mais je conseille plus que vivement la visite du Musée des Beaux-Arts de Dijon. En plus, tous les musées (à part les expositions temporaires) sont gratuits et j'ai donné un lien, en introduction de cette note, vers le site d'un lieu où il fait bon terminer sa soirée, que demander de mieux?


22 avril 2008

Musée d'Art et d'Industrie et Musée de la Mine de Saint-Etienne

Musées et expos 3/4

J'y connais rien aux premiers martyrs mais ce week-end j'ai fait un petit tour du côté de Saint-Etienne pour rendre visite à Mister Chacal qui a fait les seules choses intéressantes de ce site, à savoir les illustrations. J'ai évidemment visité quelques machins et quelques trucs dans ma quête d'élévation culturelle et spirituelle en commençant par le Musée d'Art et d'Industrie. Alors, qu'est-ce qu'on peut bien trouver dans le Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne? Et bien en fait, ça me changeait un peu des autres musées parce que là-bas, il n'y a pas des masses de peintures. On y trouve en fait 3 choses principales : des vélos, des flingues et des rubans. Pour les vélos, il faut savoir que la première bicyclette française a été fabriquée à Saint-Etienne en 1886 et qu'il y a eu ensuite une forte production de cycles dans la région avec notamment la marque stéphanoise des Cycles Mercier. On a donc le droit à une série de vélos qui vont d'un monocycle du XVIIIe siècle à des prototypes futuristes de vélos de course. Il y a quelques spécimens intéressants de tandems et de triplettes et même des inventions bizarroïdes comme les machines à courir, mélange de vélo d'appartement et de rameur. Mais bon, il faut avouer qu'on a vite fait le tour de cette galerie et que si c'est intéressant de voir de près quelques vieilles bicyclettes de la fin du XIXe siècle, il n'y a pas de quoi y rester des heures non plus à moins d'être vraiment passionné par le vélo. Par contre, ils ont eu la bonne idée de moderniser un peu la visite avec quelques bornes interactives et des effets sonores ça et là comme un poste de radio qui passe les commentaires d'un vieux Tour de France. Passons donc directement à l'étage des armes. Comme chacun le sait à part moi qui ne le savait pas, Saint-Etienne est depuis le Moyen-Âge une ville où on fabrique des armes et c'est elle qui alimentera plus tard le stock d'armes royal à Paris en 1665. En 1764, la Manufacture Royale d'Armes est fondée à Saint-Etienne (qu'on surnommera rapidement Armeville) et produit autant des armes de guerre que des armes civiles. Aujourd'hui, la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne a définitivement fermé ses portes en 2000 après avoir été repris par GIAT Industries en 1989. Ouais bon donc, la galerie des armes du musée est plutôt très fournie. Je ne suis pas spécialement un va-t-en-guerre mais j'ai toujours trouvé que les armes à feu en tant qu'objets étaient plutôt sympas à regarder et là, il y avait de quoi faire puisqu'il y avait des rangées d'armes à perte de vue. Ça allait des premières armes à feu aux fusils d'assaut AK-47 (les fameuses Kalachnikov) en passant par les fusils de chasse ou encore les pistolets automatiques. Mais les armes blanches n'ont pas été oubliées avec la "partie moyenne-âgeuse" qui comporte quelques armures et quelques épées. Cependant, j'aurais imaginé que cette partie-là aurait été un peu plus fournie mais tant pis. A noter qu'il y avait aussi quelques oeuvres d'art modernes autour du thème des armes à feu et qui dit art moderne dit le plus souvent concepts bizarres que l'être humain lambda n'est pas toujours amené à comprendre. Sauf que pour une fois, il y avait des oeuvres qui ressemblaient quand-même à quelque-chose. Bref, j'ai bien aimé cet étage, c'est ptet dans les gènes masculins que d'être attiré par les flingues en fait, c'est moche les gènes... Par contre c'était moins dans mes gènes tout ce qui est textile donc j'ai assez vite passé l'étage des rubans qui est également un savoir-faire de la région. Cependant, il y avait quelques énormes machines à tisser assez impressionnantes à voir. En résumé, ce Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne est plus porté par l'industrie que par l'art (les rares tableaux sont des oeuvres représentant généralement des usines ou des portraits de figures locales) mais c'est un endroit plutôt chouette à visiter.

Ensuite, je dois avouer que j'ai été un peu au fond du trou puisque je suis allé visiter le Musée de la Mine (superbe blague qui me vaudra à n'en point douter une nomination si il y a une cérémonie des "blogs d'or"). Quand on parle de mines, on pense généralement à la région du Nord alors qu'en fait, le bassin houiller de la Loire a été exploité en premier en France. Le Musée de la Mine se situe sur le site du puits Couriot qui a été le dernier puits stéphanois en activité avant de fermer en 1973 et qui a été converti en musée en 1991. On rentre dans les bâtiments d'origine d'une véritable mine et la visite commence par la "salle des pendus" où les mineurs rangeaient leur vêtement de travail au plafond par un système de chaînes et allaient se laver aux lavabos. Puis on va se chercher des casques en passant devant la salle des machines avant de prendre un ascenseur qui nous emmène aux tréfonds du puits à 700m de profondeur environ et à la vitesse de 11m par seconde. Sauf que je soupçonne que tout ça était un leurre et qu'on jouait avec notre naïveté d'enfant car je n'ai pas du tout ressenti la descente (ni la montée ensuite) et j'imagine donc qu'on a dû à peine descendre de quelques mètres. Sinon, je pensais qu'on serait dans un espèce de train de la mine comme dans "Indiana Jones" mais en fait toute la visite se fait à pied en suivant des rails et il faut s'arrêter chaque fois qu'il y a un téléviseur qui nous diffuse alors un reportage sur la vie et les techniques des mineurs, tout ceci étant en plus illustré par le décor autour de nous. Le musée a été ouvert en 1991 mais on a l'impression que les reportages ont été tournés à la fin des années 70 tellement les images (hors images d'archives bien entendu) sont vieillottes et je ne parle même pas des animations graphiques dessinées à la main en noir et blanc. Mais, à part ça, il faut avouer que le cadre autour de nous et les images diffusées nous rendaient bien compte de la dureté de la vie des mineurs, que ce soit avant ou après la Révolution Industrielle, c'est-à-dire, en gros, que ce soit quand ils devaient travailler à la pioche ou au marteau piqueur donc on peut dire que le musée est plutôt réussi à ce niveau.

J'y connais toujours rien mais voila donc deux endroits intéressants à visiter si vous descendez dans la région parce qu'en gros, Saint-Etienne c'est un peu "THE place to be" après Clermont-Ferrand, y a autant de monde dans les rues le soir (enfin Saint-Etienne c'est quand-même moins mort).


14 avril 2008

"Abysses" et Grande Galerie de l'Évolution

Musées et expos 3/4

J'y connais rien à l'océanographie mais j'avais bien envie de voir l'exposition "Abysses" qui se déroulait dans une partie de la Galerie de Minéralogie du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris (en plus c'est juste en bas de chez moi au Jardin des Plantes). L'exposition débute par un historique rapide de l'exploration des fonds marins depuis la théorie "azoïque" de Edward Forbes qui, en 1848, disait qu'en dessous de 600m de profondeur la vie animale était impossible. Les explorateurs suivants ont prouvé bien le contraire! Par exemple, l'expédition Challenger, qui a dragué les fonds marins sur 5200m de 1872 à 1876 avec un système de câbles, a remonté à la surface pas moins de 4000 espèces animales alors inconnues! Puis, à partir de 1948, c'est l'ère des bathyscaphes qui sont en gros des montgolfières sous-marines marchant selon le principe de la poussée d'Archimède : ils flottent sur l'eau grâce aux ballasts qui sont remplies d'essence plus légère que l'eau, ils descendent au fond de la mer en remplissant ces ballasts d'eau et enfin ils remontent à la surface en lâchant du lest sous forme de grenaille de fer. En 1960, le bathyscaphe du nom de Trieste, avec à son bord Jacques Piccard, le fils de l'illustre physicien Auguste Piccard qui a inventé entre autre les bathyscaphes, atteint le record de profondeur de presque 11km sous l'eau. Profondeur qui n'a jamais été atteinte depuis. Même s'ils ont été utilisés jusqu'au début des années 80, les bathyscaphes, qui étaient d'énormes engins devant résister aux pressions gigantesques qui s'exercent au fond de la mer (l'équivalent d'une vache sur un ongle de pouce) , ont été peu à peu remplacés par des sous-marins plus petits, plus maniables et autonomes (comme par exemple celui avec lequel on a retrouvé l'épave du Titanic en 1985).

Mais cet historique un peu technique n'est en quelque sorte qu'une brève introduction de l'exposition qui est en fait concentrée essentiellement sur les créatures qui peuplent les abysses. Et on peut vraiment parler de créatures tellement certains animaux pourraient provenir tout droit d'une autre planète comme les poulpes dumbo, les calmars vampires et autres poissons à tête de dragon! On a le droit à des aquariums remplis de formol avec quelques uns des spécimens (morts évidemment) les plus observables à l'oeil nu et les plus résistants puisqu'il y a quantité d'autres bestioles, comme des méduses, qui sont très fragiles et qu'il faudrait en plus observer au microscope. Pour ce genre de bébêtes on se contentera donc de nombreuses photos ou d'un film qui était diffusé au fond de la salle. Et puis c'est bien plus sympa de voir tout ça vivant puisque, l'eau absorbant la lumière, plus on s'enfonce dans les océans et plus l'espace devient complètement obscure, les animaux fabriquent alors leur propre lumière (on appelle ça la bioluminescence) pour communiquer ce qui donne de beaux spectacles. Le "carburant" de cette faune sous-marine n'est donc pas la lumière du soleil mais des composés chimiques synthétisés par des bactéries, on parle de chimiosynthèse en opposition à la photosynthèse qu'on nous a tous appris durant les interminables cours de sciences naturelles à l'école (ma bête noire!). Il est intéressant de noter aussi que l'aliment dont raffole ce peuple des fonds marins est la carcasse de baleine! Enfin tout ça est très bien expliqué dans l'exposition grâce à de nombreux textes assez clairs. Par contre, j'avoue qu'il y en avait un peu beaucoup pour moi, surtout un lendemain de mariage par définition bien arrosé, et du coup je suis loin d'avoir tout lu. Bref, une très bonne exposition qui prouve que nous avons encore tellement à découvrir au sujet de notre propre planète et faut se dépêcher avant qu'on ne la détruise complètement, y en n'aura pas pour tout le monde!

D'ailleurs, pour continuer sur cette note d'optimisme, je suis allé ensuite faire un tour à la Grande Galerie de l'Évolution et ce qui m'a marqué le plus particulièrement c'est la salle des espèces menacées et des espèces disparues, de quoi sortir avec la pêche et un amour particulier de l'espèce humaine. C'est bien triste de se dire qu'on ne pourra plus voir certains animaux que dans leur version empaillée dans cette salle où le truc le plus vivant c'était l'horloge de Marie-Antoinette confisquée à la Révolution, c'est dire! Je ne sais pas trop ce qu'elle faisait là d'ailleurs. Bref, ceci dit, c'est quand-même un très beau musée agréable à visiter et la mise en scène des animaux qui peuplent les différents étages est sympathique, d'autant plus qu'il y a pas mal de bornes interactives pour approfondir ses connaissances. La Grande Galerie de l'Évolution est répartie sur 3 niveaux. on est accueilli au rez-de-chaussée par des squelettes de baleines qui donnent une bonne idée de la taille gigantesque de ces bestiaux! Le rez-de-chaussée présente donc le milieu marin avec différents poissons que je sais pas trop comment on peut techniquement les empailler ou alors c'était plutôt des moulages en plâtre mais j'y connais rien. C'était aussi une bonne continuité de l'exposition "Abysses" puisque ça abordait un peu ce thème. Il y avait également quelques autres animaux à cet étage tels que des pingouins, éléphants de mer, tortues, etc... Mais je suis deg, j'ai loupé Wheke, le calmar géant! Le premier étage présente essentiellement des animaux de la savane africaine tandis que le deuxième étage présente des animaux plus communs, qu'on peut trouver en France, mais aussi des animaux de régions tropicales. Quant au dernier étage, il ne contient pas beaucoup d'animaux à part des papillons et quelques autres bêtes dont des petits dinosaures. Heureusement, il n'y a pas que des animaux empaillés dans ce musée, il y a des expositions permanentes et il y a surtout beaucoup de choses à lire. Ainsi on peut en apprendre un peu plus sur les naturalistes qui ont élaboré les théories de l'évolution ou encore ceux qui ont mis en évidence le patrimoine génétique. Il y a aussi une partie plus écolo qui nous montre comment l'Homme a modifié son environnement de façon souvent irréversible. A titre d'exemple, on a quelques animaux victimes des marées noires qui sont exposées ou encore un compteur qui nous montre comment on va être bien surpeuplé, ce qui me conforte dans l'idée que de faire des gosses c'est le mal! Il y a bien d'autres choses à apprendre mais je n'étais pas trop en état et des fois ça me rappelait trop mes cours de sciences-nat et ça aussi c'est le mal!

J'y connais toujours rien mais le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris est vraiment un lieu très intéressant à visiter pour peu qu'on n'est pas été traumatisé dans son enfance par une vieille prof de sciences et vie de la terre en Seconde B 12 classe jaune!


07 avril 2008

Palais des Beaux Arts de Lille et Piscine de Roubaix

Musées et expos 3/4

J'y connais rien au Nord-Pas-de-Calais, toujours est-il que je me doutais bien que l'intérêt de cette région ne se résumait pas à ce que nous montre des films comme "Bienvenue chez les ch'tis" et qu'il y avait quelques sorties culturelles intéressantes à faire là-bas. Après les musées de Clermont-Ferrand il y a deux semaines, j'ai donc profité de mon petit tour de France du week-end pour visiter deux lieus culturels importants du Nord-Pas-de-Calais : le Palais des Beaux Arts de Lille et la Piscine de Roubaix.

Le Palais des Beaux Arts de Lille, considéré comme le deuxième musée de France, se découpe en trois niveaux : le département des peintures au premier étage, les sculptures et céramiques au rez-de-chaussée et enfin, en gros, les antiquités et quelques objets d'art européens datant aux alentours du XVe siècle au sous-sol. Pour ce qui est du département des peintures, ces dernières datent d'entre le XVIIe et le XIXe siècle et font honneur, en bonne partie, aux peintres flamands et hollandais tels que Jacob Jordaens ou Pierre Paul Rubens pour les plus représentés. Il y avait aussi une partie consacrée à des peintres espagnols mais elle était fermée parce qu'il y a bientôt une exposition consacrée à Francisco de Goya qui doit se tenir dans ce musée donc je suppose qu'ils étaient en pleine phase de réaménagement de la salle en question. Bref, le département des peintures est bien fourni et il y a vraiment de très beaux tableaux à voir, le seul problème est que la luminosité à cet étage est assez pourrie! Pourtant le temps dehors était relativement ensoleillé mais il fallait parfois se coller le nez à certaines peintures ou se reculer de 15 mètres pour les voir correctement. Sans compter que la configuration de l'étage est assez tristounette mais bon, ça n'empêche pas encore une fois qu'il y avait pas mal d'oeuvres à admirer. Je passe rapidement sur l'étage des céramiques qui ne m'intéressait pas des masses vu que j'avais plus l'impression de visiter le buffet de ma grand-mère qu'autre chose. Et les sculptures à cet étage ne m'ont pas particulièrement marquées. Par contre le sous-sol avec les antiquités et les objets du XVe-XVIe siècle provenant de l'Empire Germanique, des anciens Pays-Bas, de la France, d'Italie, d'Espagne, etc... était pour moi la partie la plus intéressante du musée avec, entre autres, de magnifiques huiles et sculptures en bois. Mais il n'y avait pas que des antiquités là-dessous mais également une salle consacrée aux plans-reliefs qui sont de grandes maquettes de villes du Nord de la France, de Belgique et des Pays-Bas, à l'échelle 1/600ème, réalisées à partir de la fin du XVIIème siècle. Ainsi, le plus vieux plan-relief est celui de Calais, réalisé en 1691, et le plus récent est celui de Avesnes réalisé vers 1824. Ces maquettes sont vraiment impressionnantes sachant qu'elles ont été faites minutieusement à la main et constituent un véritable trésor pour ceux qui rêvent de voir à quoi ressemblait leur ville il y a 300 ans. En somme, le Palais des Beaux Arts de Lille est un musée plutôt intéressant à visiter même si j'avoue que je m'attendais à plus de choses venant du deuxième musée de France.

Le lendemain je suis allé dans un musée à l'architecture très originale : le Musée d'Art et d'Industrie de la ville de Roubaix, plus connu sous le nom de la Piscine de Roubaix. En effet, ce musée qui existe depuis 2001 est implanté sur le site de l'ancienne piscine municipale qui a été construite dans un style art déco de 1927 à 1932 et qui a été fermée et laissée à l'abandon à partir de 1985. Au lieu de tout casser et de reconstruire entièrement le bâtiment, l'architecte du musée a gardé l'aspect de l'ancienne piscine. Ainsi, les murs sont faits en carrelage de piscine, il reste quelques cabines de douche dans lesquelles sont entreposées des oeuvres, il y a un grand bassin dans la salle principale autour duquel on peut admirer des sculptures, etc... Même s'il est peu profond, ce bassin est continuellement rempli d'eau donc attention à ne pas tomber dedans en voulant se reculer pour admirer une oeuvre! Parfois étaient diffusés dans des hauts-parleurs des cris d'enfants se baignant dans la piscine, il manquait juste l'odeur du chlore pour être vraiment dans l'ambiance! Bref, rien que pour le lieu, ce musée vaut absolument le coup d'oeil. Et niveau contenu, il y a vraiment de quoi visiter : j'y ai bien passé 1h30 et encore, c'est parce que je n'ai visité que superficiellement certaines parties du musée étant donné que je suis arrivé un peu tard et que le musée devait fermer. Au rez-de-chaussée, la plupart des oeuvres (peintures, sculptures, photographies, ...) datent du XXème siècle. Du coup, pour les sculptures en grès ça faisait un peu trop "propre" alors que j'aime bien les sculptures marquées par le temps et pour certaines c'est limite si on ne pouvait pas se voir dedans. Les sculptures qui m'ont vraiment impressionné sont celles faites en bronze, il y a souvent un soucis du détail assez admirable. Quant aux peintures, ça changeait des vieilles peintures du XVIIème ou XVIIIème siècle que j'ai eu l'habitude de contempler ces derniers temps avec des thèmes un peu plus "modernes" même si on est (heureusement pour moi) loin de l'art moderne. En tout cas, un artiste que j'ai adoré est Rémy Cogghe dont les peintures sont quasiment des photographies en couleur et c'est le genre de peinture que j'apprécie personnellement. Sinon, il y avait même une peinture de Robert De Niro Senior... sisi, c'est bien le papa du célèbre acteur américain lequel était d'ailleurs venu lui-même inaugurer l'exposition en l'honneur de son paternel à la Piscine de Roubaix en 2005. A part ça, on est quand même au Musée d'Art et d'Industrie et ici qui dit industrie dit textile. On a donc à l'étage une grande partie consacrée à ce milieu avec des vêtements et des centaine de registres répertoriant les différents tissus produits dans la région depuis des siècles. Bref, ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses choses qu'on pouvait voir dans ce musée. Pour finir, il y avait une exposition nommée "Le zoo d'Orsay" qui, comme son nom l'indique, présentait des sculptures et des tableaux sur les animaux provenant du Musée d'Orsay. Bon, ce n'était pas bien extraordinaire pour le prix que ça coûtait (8€ en plein tarif) vu qu'il faut avouer que le thème était plutôt gnan-gnan mais ça peut être une bonne occasion d'emmener ses enfants au musée.

J'y connais toujours rien mais en tout cas une chose est sûre, dans le Nord, il n'y a pas que de la bière et Dany Boon.


31 mars 2008

"Babylone" et autres balades au Musée du Louvre

Musées et expos 3/4

J'y connais rien à la Mésopotamie antique mais après ma visite de l'intéressante exposition sur les phéniciens à l'Institut Du Monde Arabe il y a 2 mois, je suis allé au Musée du Louvre ce dimanche pour voir, entre autre, l'exposition "Babylone". Comme beaucoup de monde je pense, Babylone est un nom qui m'évoquait certaines choses qui restaient cependant de l'ordre de la (maigre) culture générale. Pour tenter de résumer ce que j'ai appris grâce à l'expo c'est que, plus que le nom d'une ville légendaire, Babylone est aussi le terme pour désigner un empire qui dominait une bonne partie du Proche-Orient. Située au Sud de l'actuelle Bagdad, Babylone est relatée pour la première fois dans des écrits qui datent d'environ 2000 ans avant notre ère bien qu'évidemment, son histoire, du moins les traces d'une population sur son site, commence bien plus tôt. Il semble que la ville soit devenue politiquement et culturellement importante à partir de l'installation de la première dynastie des Amorrites (peuple provenant de l'actuelle Syrie) vers le XIXe siècle avant Jésus Christ et surtout sous le règne du roi Hammurabi qui a écrit un texte de lois, le Code d'Hammurabi, dont on a encore des traces précises puisque le texte a été gravé sur des stèles dont on possède un exemplaire. Il y a eu ensuite moultes luttes et prises de pouvoir par d'autres dynasties (les Kassites, les Assyriens, de nouveau les Kassites, les Elamites, ...) mais le royaume de Babylone connaît vraiment son apogée et son expansion avec la dynastie des Chaldéens (peuple originaire du Nord de l'Arménie) vers le VIIe siècle avant Jésus Christ. Babylone devient la capitale de l'Empire dit néo-babylonien dont la figure emblématique est sans conteste le roi Nabuchodonosor II, célèbre jusque dans la Bible pour entre autre sa prise de la ville de Jerusalem à partir de -587 avec la déportation de la population dans différentes régions babyloniennes. Il a conduit également à de vastes constructions dans Babylone dont probablement une des sept merveilles du monde, à savoir les fameux jardins suspendus. Pour finir vite cette tentative hasardeuse de résumé historique, on peut dire que la chute de Babylone commence à partir de -539 après l'attaque des Perses même si elle reste une ville très importante pendant encore des siècles pour disparaître peu à peu tout en restant dans la mémoire collective.

L'exposition "Babylone" du Musée du Louvre traitait de la ville et de l'Empire d'un point de vue plutôt thématique que chronologique. Du coup les différentes époques babyloniennes se mélangeaient dans des thèmes tels que la société, la religion, l'art, etc... Ce qui fait que parfois c'était un peu dur de suivre le fil vu que ça couvrait quand-même près de 2000 ans d'histoire. D'autant plus que la numérotation des objets, qui est censée donner un point de repère sur le sens de la visite, était souvent quelque peu anarchique! Mais sinon c'était une exposition très intéressante et incroyablement riche puisque j'y ai passé près de 2h30 en passant pourtant vite fait sur certains thèmes. Par exemple, je trouve que l'exposition s'attardait trop sur Babylone vue par la religion chrétienne, en particulier ce qui concernait la Tour de Babel. En effet, le mythe de la Tour de Babel a été plus que probablement inspiré par l'Etemenanki, un immense temple dédié à Marduk, le dieu officiel de Babylone. Du coup on avait une multitude de tableaux qui représentaient le passage biblique sur la Tour de Babel sans compter les nombreux textes et illustrations faits par des religieux. C'était intéressant par contre de voir comment la religion chrétienne a fait de Babylone le symbole de la décadence, la ville étant même présentée sous la forme d'une grande prostituée dans l'Apocalypse. Sinon, il y avait également une partie dédiée à Babylone dans la littérature, le théâtre et le cinéma mais donc ça ne constituait pas pour moi les parties les plus intéressantes de l'exposition. J'ai été largement plus intéressé par l'impressionnante collection de magnifiques objets provenant de la cité antique telle que les stèles dont celle ou a été gravé le Code d'Hammurabi, les objets d'art babylonien, les dessins, les peintures, etc... Être en présence de telles oeuvres qui ont pratiquement 4000 ans est quelque chose de quand-même incroyable! D'un point de vue plus mystique, la partie concernant les très nombreuses divinités telles que Marduk (dieu créateur), Shamash (dieu du Soleil), Nergal (dieu des Enfers), Ishtar (déesse de l'amour physique et de la guerre) et leurs amis était passionnante. Bref, il serait difficile de tout résumer le contenu de l'exposition comme il est difficile de résumer l'histoire de Babylone mais c'était vraiment une expo réussie!

J'y connais toujours rien mais pour rester dans le thème antique, je suis allé visiter ensuite les sculptures grecques et romaines, l'immense galerie concernant l'Egypte ancienne et les antiquités orientales, de quoi passer 3 heures supplémentaires dans ce vraiment superbe musée dont la réputation n'est pas à démentir et où il faudrait une semaine pour tout visiter.


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