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14 avril 2008

"Abysses" et Grande Galerie de l'Évolution

Musées et expos 3/4

J'y connais rien à l'océanographie mais j'avais bien envie de voir l'exposition "Abysses" qui se déroulait dans une partie de la Galerie de Minéralogie du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris (en plus c'est juste en bas de chez moi au Jardin des Plantes). L'exposition débute par un historique rapide de l'exploration des fonds marins depuis la théorie "azoïque" de Edward Forbes qui, en 1848, disait qu'en dessous de 600m de profondeur la vie animale était impossible. Les explorateurs suivants ont prouvé bien le contraire! Par exemple, l'expédition Challenger, qui a dragué les fonds marins sur 5200m de 1872 à 1876 avec un système de câbles, a remonté à la surface pas moins de 4000 espèces animales alors inconnues! Puis, à partir de 1948, c'est l'ère des bathyscaphes qui sont en gros des montgolfières sous-marines marchant selon le principe de la poussée d'Archimède : ils flottent sur l'eau grâce aux ballasts qui sont remplies d'essence plus légère que l'eau, ils descendent au fond de la mer en remplissant ces ballasts d'eau et enfin ils remontent à la surface en lâchant du lest sous forme de grenaille de fer. En 1960, le bathyscaphe du nom de Trieste, avec à son bord Jacques Piccard, le fils de l'illustre physicien Auguste Piccard qui a inventé entre autre les bathyscaphes, atteint le record de profondeur de presque 11km sous l'eau. Profondeur qui n'a jamais été atteinte depuis. Même s'ils ont été utilisés jusqu'au début des années 80, les bathyscaphes, qui étaient d'énormes engins devant résister aux pressions gigantesques qui s'exercent au fond de la mer (l'équivalent d'une vache sur un ongle de pouce) , ont été peu à peu remplacés par des sous-marins plus petits, plus maniables et autonomes (comme par exemple celui avec lequel on a retrouvé l'épave du Titanic en 1985).

Mais cet historique un peu technique n'est en quelque sorte qu'une brève introduction de l'exposition qui est en fait concentrée essentiellement sur les créatures qui peuplent les abysses. Et on peut vraiment parler de créatures tellement certains animaux pourraient provenir tout droit d'une autre planète comme les poulpes dumbo, les calmars vampires et autres poissons à tête de dragon! On a le droit à des aquariums remplis de formol avec quelques uns des spécimens (morts évidemment) les plus observables à l'oeil nu et les plus résistants puisqu'il y a quantité d'autres bestioles, comme des méduses, qui sont très fragiles et qu'il faudrait en plus observer au microscope. Pour ce genre de bébêtes on se contentera donc de nombreuses photos ou d'un film qui était diffusé au fond de la salle. Et puis c'est bien plus sympa de voir tout ça vivant puisque, l'eau absorbant la lumière, plus on s'enfonce dans les océans et plus l'espace devient complètement obscure, les animaux fabriquent alors leur propre lumière (on appelle ça la bioluminescence) pour communiquer ce qui donne de beaux spectacles. Le "carburant" de cette faune sous-marine n'est donc pas la lumière du soleil mais des composés chimiques synthétisés par des bactéries, on parle de chimiosynthèse en opposition à la photosynthèse qu'on nous a tous appris durant les interminables cours de sciences naturelles à l'école (ma bête noire!). Il est intéressant de noter aussi que l'aliment dont raffole ce peuple des fonds marins est la carcasse de baleine! Enfin tout ça est très bien expliqué dans l'exposition grâce à de nombreux textes assez clairs. Par contre, j'avoue qu'il y en avait un peu beaucoup pour moi, surtout un lendemain de mariage par définition bien arrosé, et du coup je suis loin d'avoir tout lu. Bref, une très bonne exposition qui prouve que nous avons encore tellement à découvrir au sujet de notre propre planète et faut se dépêcher avant qu'on ne la détruise complètement, y en n'aura pas pour tout le monde!

D'ailleurs, pour continuer sur cette note d'optimisme, je suis allé ensuite faire un tour à la Grande Galerie de l'Évolution et ce qui m'a marqué le plus particulièrement c'est la salle des espèces menacées et des espèces disparues, de quoi sortir avec la pêche et un amour particulier de l'espèce humaine. C'est bien triste de se dire qu'on ne pourra plus voir certains animaux que dans leur version empaillée dans cette salle où le truc le plus vivant c'était l'horloge de Marie-Antoinette confisquée à la Révolution, c'est dire! Je ne sais pas trop ce qu'elle faisait là d'ailleurs. Bref, ceci dit, c'est quand-même un très beau musée agréable à visiter et la mise en scène des animaux qui peuplent les différents étages est sympathique, d'autant plus qu'il y a pas mal de bornes interactives pour approfondir ses connaissances. La Grande Galerie de l'Évolution est répartie sur 3 niveaux. on est accueilli au rez-de-chaussée par des squelettes de baleines qui donnent une bonne idée de la taille gigantesque de ces bestiaux! Le rez-de-chaussée présente donc le milieu marin avec différents poissons que je sais pas trop comment on peut techniquement les empailler ou alors c'était plutôt des moulages en plâtre mais j'y connais rien. C'était aussi une bonne continuité de l'exposition "Abysses" puisque ça abordait un peu ce thème. Il y avait également quelques autres animaux à cet étage tels que des pingouins, éléphants de mer, tortues, etc... Mais je suis deg, j'ai loupé Wheke, le calmar géant! Le premier étage présente essentiellement des animaux de la savane africaine tandis que le deuxième étage présente des animaux plus communs, qu'on peut trouver en France, mais aussi des animaux de régions tropicales. Quant au dernier étage, il ne contient pas beaucoup d'animaux à part des papillons et quelques autres bêtes dont des petits dinosaures. Heureusement, il n'y a pas que des animaux empaillés dans ce musée, il y a des expositions permanentes et il y a surtout beaucoup de choses à lire. Ainsi on peut en apprendre un peu plus sur les naturalistes qui ont élaboré les théories de l'évolution ou encore ceux qui ont mis en évidence le patrimoine génétique. Il y a aussi une partie plus écolo qui nous montre comment l'Homme a modifié son environnement de façon souvent irréversible. A titre d'exemple, on a quelques animaux victimes des marées noires qui sont exposées ou encore un compteur qui nous montre comment on va être bien surpeuplé, ce qui me conforte dans l'idée que de faire des gosses c'est le mal! Il y a bien d'autres choses à apprendre mais je n'étais pas trop en état et des fois ça me rappelait trop mes cours de sciences-nat et ça aussi c'est le mal!

J'y connais toujours rien mais le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris est vraiment un lieu très intéressant à visiter pour peu qu'on n'est pas été traumatisé dans son enfance par une vieille prof de sciences et vie de la terre en Seconde B 12 classe jaune!