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22 avril 2008

Musée d'Art et d'Industrie et Musée de la Mine de Saint-Etienne

Musées et expos 3/4

J'y connais rien aux premiers martyrs mais ce week-end j'ai fait un petit tour du côté de Saint-Etienne pour rendre visite à Mister Chacal qui a fait les seules choses intéressantes de ce site, à savoir les illustrations. J'ai évidemment visité quelques machins et quelques trucs dans ma quête d'élévation culturelle et spirituelle en commençant par le Musée d'Art et d'Industrie. Alors, qu'est-ce qu'on peut bien trouver dans le Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne? Et bien en fait, ça me changeait un peu des autres musées parce que là-bas, il n'y a pas des masses de peintures. On y trouve en fait 3 choses principales : des vélos, des flingues et des rubans. Pour les vélos, il faut savoir que la première bicyclette française a été fabriquée à Saint-Etienne en 1886 et qu'il y a eu ensuite une forte production de cycles dans la région avec notamment la marque stéphanoise des Cycles Mercier. On a donc le droit à une série de vélos qui vont d'un monocycle du XVIIIe siècle à des prototypes futuristes de vélos de course. Il y a quelques spécimens intéressants de tandems et de triplettes et même des inventions bizarroïdes comme les machines à courir, mélange de vélo d'appartement et de rameur. Mais bon, il faut avouer qu'on a vite fait le tour de cette galerie et que si c'est intéressant de voir de près quelques vieilles bicyclettes de la fin du XIXe siècle, il n'y a pas de quoi y rester des heures non plus à moins d'être vraiment passionné par le vélo. Par contre, ils ont eu la bonne idée de moderniser un peu la visite avec quelques bornes interactives et des effets sonores ça et là comme un poste de radio qui passe les commentaires d'un vieux Tour de France. Passons donc directement à l'étage des armes. Comme chacun le sait à part moi qui ne le savait pas, Saint-Etienne est depuis le Moyen-Âge une ville où on fabrique des armes et c'est elle qui alimentera plus tard le stock d'armes royal à Paris en 1665. En 1764, la Manufacture Royale d'Armes est fondée à Saint-Etienne (qu'on surnommera rapidement Armeville) et produit autant des armes de guerre que des armes civiles. Aujourd'hui, la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne a définitivement fermé ses portes en 2000 après avoir été repris par GIAT Industries en 1989. Ouais bon donc, la galerie des armes du musée est plutôt très fournie. Je ne suis pas spécialement un va-t-en-guerre mais j'ai toujours trouvé que les armes à feu en tant qu'objets étaient plutôt sympas à regarder et là, il y avait de quoi faire puisqu'il y avait des rangées d'armes à perte de vue. Ça allait des premières armes à feu aux fusils d'assaut AK-47 (les fameuses Kalachnikov) en passant par les fusils de chasse ou encore les pistolets automatiques. Mais les armes blanches n'ont pas été oubliées avec la "partie moyenne-âgeuse" qui comporte quelques armures et quelques épées. Cependant, j'aurais imaginé que cette partie-là aurait été un peu plus fournie mais tant pis. A noter qu'il y avait aussi quelques oeuvres d'art modernes autour du thème des armes à feu et qui dit art moderne dit le plus souvent concepts bizarres que l'être humain lambda n'est pas toujours amené à comprendre. Sauf que pour une fois, il y avait des oeuvres qui ressemblaient quand-même à quelque-chose. Bref, j'ai bien aimé cet étage, c'est ptet dans les gènes masculins que d'être attiré par les flingues en fait, c'est moche les gènes... Par contre c'était moins dans mes gènes tout ce qui est textile donc j'ai assez vite passé l'étage des rubans qui est également un savoir-faire de la région. Cependant, il y avait quelques énormes machines à tisser assez impressionnantes à voir. En résumé, ce Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne est plus porté par l'industrie que par l'art (les rares tableaux sont des oeuvres représentant généralement des usines ou des portraits de figures locales) mais c'est un endroit plutôt chouette à visiter.

Ensuite, je dois avouer que j'ai été un peu au fond du trou puisque je suis allé visiter le Musée de la Mine (superbe blague qui me vaudra à n'en point douter une nomination si il y a une cérémonie des "blogs d'or"). Quand on parle de mines, on pense généralement à la région du Nord alors qu'en fait, le bassin houiller de la Loire a été exploité en premier en France. Le Musée de la Mine se situe sur le site du puits Couriot qui a été le dernier puits stéphanois en activité avant de fermer en 1973 et qui a été converti en musée en 1991. On rentre dans les bâtiments d'origine d'une véritable mine et la visite commence par la "salle des pendus" où les mineurs rangeaient leur vêtement de travail au plafond par un système de chaînes et allaient se laver aux lavabos. Puis on va se chercher des casques en passant devant la salle des machines avant de prendre un ascenseur qui nous emmène aux tréfonds du puits à 700m de profondeur environ et à la vitesse de 11m par seconde. Sauf que je soupçonne que tout ça était un leurre et qu'on jouait avec notre naïveté d'enfant car je n'ai pas du tout ressenti la descente (ni la montée ensuite) et j'imagine donc qu'on a dû à peine descendre de quelques mètres. Sinon, je pensais qu'on serait dans un espèce de train de la mine comme dans "Indiana Jones" mais en fait toute la visite se fait à pied en suivant des rails et il faut s'arrêter chaque fois qu'il y a un téléviseur qui nous diffuse alors un reportage sur la vie et les techniques des mineurs, tout ceci étant en plus illustré par le décor autour de nous. Le musée a été ouvert en 1991 mais on a l'impression que les reportages ont été tournés à la fin des années 70 tellement les images (hors images d'archives bien entendu) sont vieillottes et je ne parle même pas des animations graphiques dessinées à la main en noir et blanc. Mais, à part ça, il faut avouer que le cadre autour de nous et les images diffusées nous rendaient bien compte de la dureté de la vie des mineurs, que ce soit avant ou après la Révolution Industrielle, c'est-à-dire, en gros, que ce soit quand ils devaient travailler à la pioche ou au marteau piqueur donc on peut dire que le musée est plutôt réussi à ce niveau.

J'y connais toujours rien mais voila donc deux endroits intéressants à visiter si vous descendez dans la région parce qu'en gros, Saint-Etienne c'est un peu "THE place to be" après Clermont-Ferrand, y a autant de monde dans les rues le soir (enfin Saint-Etienne c'est quand-même moins mort).