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30 mai 2008

"Un pedigree"

Théâtre 1/4

J'y connais rien aux espèces de canidés mais hier soir je suis allé voir "Un pedigree", un texte de Patrick Modiano lu par Edouard Baer sur la scène du Théâtre de l'Atelier où j'avais eu l'occasion de voir la très bonne pièce "Héloïse" il y a quelques mois. En tant qu'inculte complet, Je ne connaissais pas du tout Patrick Modiano mais par contre, j'ai toujours apprécié Edouard Baer comme personnage publique avec sa verve, son style décalé et son talent d'improvisation qui n'est plus à démontrer. Je ne sais pas si certains se souviennent de l'émission "Trois minutes ou presque" sur Canal+ avec son compère Ariel Wizman mais voila bien un exemple d'émission complètement barrée voire impertinente dans laquelle il excellait, bien plus à mon goût que "Le centre de visionnage" sur la même chaîne. Bref, "Un pedigree" est le récit autobiographique de Patrick Modiano, un auteur français contemporain qui a gagné de nombreux prix littéraires dont le Prix Goncourt en 1978 pour son roman "Rue des boutiques obscures" et dont certains de ses livres et scenari ont été adaptés au cinéma comme pour "Bon voyage" de Jean-Paul Rappeneau.

Alors, que penser de cette "pièce"? Et bien pas grand chose car justement ce n'est pas du tout une pièce. Edouard Baer se contente de (bien) nous réciter une version condensée du livre de Modiano pendant une heure avec une mise en scène réduite au strict minimum puisqu'il est soit derrière un bureau soit debout face au public. Je ne crois pas qu'il était en sueur à la fin de sa prestation, d'ailleurs il a plus marché pour saluer le public à la fin que durant toute la lecture. Mais surtout, ça aurait été n'importe quel autre comédien sur scène que ça aurait été la même chose, il n'y avait strictement aucune valeur ajoutée de sa part, aucun moment d'improvisation! Et Edouard Baer sans impro ce n'est pas Edouard Baer. On aurait pu croire qu'en arrivant il allait jouer un peu avec le public, nous faire une petite introduction mais en fait il est parti directement sur le texte et n'en a jamais décroché, même pas un petit mot à la fin pendant les salutations malgré les applaudissements nourris du public.

En plus, on ne peut pas dire que le texte choisi était particulièrement passionnant. C'était bien écrit et bien lu certes mais l'histoire n'était pas transcendante. Patrick Modiano nous fait un constat froid et distant de ses 21 premières années avec un style néanmoins non dénié d'humour. Il essaye tout d'abord de retracer l'origine de ses parents, qui reste très floue et qui contient de nombreuses zones d'ombre, avec des indices récoltés ça et là tel un historien ou un archéologue, histoire de tenter de se constituer vainement un "pedigree" comme il dit. Puis, il nous parle de ses rapports difficiles avec des parents qui ne l'ont jamais vraiment aimé, l'abandonnant de pensionnats en pensionnats, etc... Bref, j'ai eu un peu l'impression que l'auteur voulait nous faire pleurer avec ses petits malheurs d'enfance alors que j'ai connu des récits bien plus poignants dans mon entourage proche. De plus, il nous balance une flopée de noms de personnages, connus et moins connus, que lui ou ses parents ont rencontré et franchement, ce n'est pas très intéressant car on ne retient pas grand chose au final. Donc voila en gros, j'étais content de voir Edouard Baer sur scène mais avouons que tout ça n'avait pas grand intérêt.

J'y connais toujours rien mais n'est pas Fabrice Luchini qui veut! Lui sait lire des textes et nous les faire apprécier en apportant son énergie et en ponctuant le tout de ses délires. J'espère tout de même avoir un jour l'occasion de voir le "vrai" Edouard Baer au théâtre.


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