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Les notes de la catégorie "Théâtre"

03 mars 2008

"Batailles"

Théâtre 2/4

J'y connais rien au théâtre contemporain, par contre j'avais vraiment envie de voir Pierre Arditi au théâtre, c'est chose faite hier avec "Batailles", une pièce de Roland Topor et Jean-Michel Ribes qui se jouait au Théâtre du Rond-Point vers les Champs-Elysées. Les auteurs de la pièce ne vous évoquent sûrement rien à part peut-être si je vous dit que Roland Topor, décédé en 1997, est le créateur de "Téléchat", l'émission jeunesse qui a traumatisé une génération d'enfants dans les années 80 (mais pas moi, j'en garde un très bon souvenir au contraire). Quant à Jean-Michel Ribes, il a créé entre autres l'émission "Palace"  dont d'ailleurs Roland Topor a participé à l'écriture. Pour ceux qui ont déjà vu les émissions que je viens de citer, ils peuvent s'imaginer assez aisément la teneur de la pièce qui était en fait une série de sketchs à l'humour complètement décalé.

Outre Pierre Arditi, il y avait François Berléand et Tonie Marshall qui jouaient dans cette pièce mais il faut avouer que c'est Pierre Arditi qui retient toute l'attention. Il faut dire que François Berléand n'a que des rôles de faire-valoir et de looser dans les différents sketchs et n'a pas énormément de dialogues par rapport à un Arditi fidèle à son image d'homme élégant avec un bon bagout. Quant à Tonie Marshall, elle n'a que deux saynètes avec les deux hommes et encore, ce ne sont que de brèves apparitions. Par contre elle a deux sketchs en solo assez amusants. Ça ne servirait d'ailleurs pas à grand chose que je me lance dans le résumé de ces sketchs qui sont basés sur un humour bien farfelu mais si vous appréciez les dialogues avec plein de non-sens alors vous devriez bien aimer cette pièce, moi en tout cas je n'ai pas vu l'heure et demi passer même si je dois avouer que le théâtre le dimanche après-midi c'est assez rude (j'imagine même pas comment ça va se passer pour "Le Misanthrope", dimanche dans deux semaines, qui durera 3h).

En tout cas, mention spéciale pour les décors qui étaient vraiment chouettes et ingénieux comme par exemple celui de la première saynète qui se passait en pleine mer avec un bout de cabine de capitaine de paquebot et un radeau à la dérive. Les vagues étaient représentées par des draps et il y avait un mécanisme qui faisait que ces vagues bougeaient et les radeaux se balançaient. La saynète finie, Tonie Marshall apparaît dans un décor représentant un balcon qui s'avance tout seul du côté droit vers le milieu de la scène devant les rideaux. Ainsi, pendant qu'elle jouait, le décor suivant pouvait être installé à l'abri des regards puis, sa prestation terminée, son balcon repartait tout seul et les rideaux s'ouvraient pour dévoiler le décor suivant et ainsi de suite. En tout, il y avait cinq sketchs de qualité plus ou moins variable mais tous drôles à leur façon. Un dernier mot sur le théâtre qui était certainement le plus confortable de ceux que j'ai eu l'occasion de fréquenter pour l'instant, j'y reviendrai avec plaisir!

Voila, j'y connais toujours rien mais ça m'a donné envie de rematter quelques épisodes de "Téléchat".


29 février 2008

"Bérénice"

Théâtre 3/4

J'y connais rien à Jean Racine, enfin disons qu'on a dû étudier quelques unes de ses pièces à l'école (et encore, je me demande si l'Éducation Nationale ne lui préférait pas Pierre Corneille) mais si c'est le cas, j'avoue que je ne m'en rappelle d'aucune. Il faut dire que mes maigres contacts avec le théâtre classique tragique n'ont pas vraiment marqué mon existence. Par contre, pendant ce temps, qu'est-ce que j'en ai programmé des calculettes! Nan, moi ce que j'aime bien, c'est la grande famille du cinéma donc du coup quand j'ai vu qu'il y avait "Bérénice" avec Lambert Wilson (également metteur en scène de la pièce) et Carole Bouquet qui se jouait à Paris, je me suis dit que ça serait une bonne occasion de combler un peu mes lacunes. Je sais c'est con mais moi j'aime bien voir des acteurs de cinéma à la réputation parfois internationale jouer au théâtre. On les voit en vrai déjà et ça, tout lecteur de Voici et de Gala vous dira que c'est une raison imparable, et en plus j'ai l'impression que leur talent d'acteur est bien plus mis à l'épreuve au théâtre que dans un film. Enfin bon, en même temps j'y connais rien.

Tout ça se passait au Théâtre des Bouffes du Nord au boulevard de la Chapelle et j'ai trouvé ce théâtre vraiment étonnant! En effet, déjà on a l'impression que c'est un théâtre en travaux : on dirait que tous les murs ont été mis à nu, au balcon où j'étais l'aspect était rude, les sièges complètement sommaires, ...  A ce que j'ai compris, ce théâtre a été à l'abandon pendant plus de 20 ans et en 1974 les repreneurs ont décidé de le restaurer juste le minimum et de laisser encore apparentes les marques du temps. Autre chose étonnante dans ce théâtre, c'est qu'il n'y a pas de scène! Enfin ce que je veux dire c'est qu'il n'y a aucune séparation entre la première rangée de sièges et l'espace où se déroule la pièce, pas de scène surélevée, pas de rideaux. En même temps, peut-être que d'habitude il y en a une et que c'était configuré comme ça spécialement pour la pièce. De même, je pensais qu'ils avaient utilisés les décors "naturels" du théâtre comme les piliers, les espèces de gravures sur le sol, ... mais d'après les photos du théâtre que j'ai regardé sur internet, ces éléments ne sont pas d'origine. Du coup je tire un grand coup de chapeau au créateur du décor qui a su complètement fondre celui-ci dans l'architecture du théâtre tout en lui donnant un aspect antique, bluffant! A noter que le théâtre était tellement plein qu'il y a des gens qui étaient assis tout devant sur des coussins, genre y a une pièce qui se jouait dans leur salon quoi!

Venons-en à la pièce justement. Alors là, au début j'ai dû sérieusement m'accrocher! C'est sûr que ça change de "Amour et chipolatas" ou de "Le clan des divorcées"! Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu de pièce en alexandrins et du coup il fallait bien se concentrer pour comprendre les dialogues. J'avais vraiment peur au bout d'une demi heure de la pièce de ne pas tenir le coup, peut-être que c'était l'expérience théâtrale de trop pour moi, mais au final je n'ai pas trop vu l'heure suivante passer et j'ai à peu près compris l'histoire. Enfin je dis ça mais ça se trouve j'ai rien compris du tout! Je me lance : y a ce mec, le prince Antiochus, qui est amoureux en secret de la reine Bérénice (interprétée par Carole Bouquet) depuis 5 ans. Sauf que y a un hic, Bérénice elle est très amoureuse de Titus (interprété par Lambert Wilson), empereur romain, qui est très amoureux d'elle en retour même s'il ne lui a plus trop parlé depuis un certain temps parce qu'il faisait le deuil de son père mais bon voila, le deuil ça va bien un moment. Bref, Titus et Bérénice ont comme projet de se marier donc normalement ça plane carrément pour eux! Ouais, 'fin sauf qu'on est dans une pièce de Racine alors forcément va y avoir une embrouille! Là j'ai pas trop compris mais apparemment à Rome y a une loi qui dit qu'un empereur ne doit pas se marier à une reine étrangère, c'est super mal vu par le peuple, et il le savait ça cette andouille de Titus!  Alors maintenant il nous la joue le mec meurtri résigné à larguer sa promise au profit de sa propre gloire sauf que, comme tous les hommes, il est super lâche et du coup il est incapable d'annoncer lui-même la nouvelle à Bérénice. Et devinez ce qu'il trouve de mieux à faire? Il demande à son ami Antiochus (vous savez, l'amoureux secret de Bérénice mais que Titus, il le sait pas encore ça), d'annoncer la nouvelle à sa place! Faut savoir qu'Antiochus, juste avant, avait révélé son amour à la reine Bérénice qui ne l'a pas trop bien pris, du coup il s'apprêtait à fuir Rome parce que comme on dit, loin des yeux, loin du coeur (mais par expérience, je sais que ça marche pas trop cette technique). Ben forcément, quand il explique à Bérénice que Titus l'abandonne, celle-ci croit que c'est un mensonge pour briser son couple et répudie Antiochus qui est complètement dégoûté parce qu'au fond de lui, il avait l'espoir à terme de se la faire. Bref, est-ce que Titus va aller à l'encontre des lois et se marier à Bérénice? Ou alors est-ce que finalement Antiochus va se réconcilier et repartir avec la belle? C'est tout le suspens de la pièce! Enfin... on sait que de toute façon ça va se finir mal pour tout le monde donc y a pas trop de suspens en fait. Notons que chez Racine (et sûrement chez les autres dramaturges mais j'y connais rien) il y a un mot fatal pour bien exprimer son désarroi, c'est "hélas", à prononcer : "hélaaaaaaaaaas!!!". 

Bon, maintenant je ne sais plus trop quoi dire de constructif sur la pièce à part que j'ai trouvé que dans l'ensemble, les acteurs étaient plutôt bien choisis. Je trouve Carole Bouquet vraiment classe et encore belle pour son âge, par contre j'ai eu du mal avec Lambert Wilson mais pas à cause de son jeu... mais à cause de sa voix, j'ai découvert que j'aimais pas trop sa voix. C'est con, ça tient à peu de chose l'opinion sur un acteur des fois. J'ai bien aimé le comédien qui jouait Paulin, le conseiller de Titus ou un truc du genre. Normalement c'est Georges Wilson, le père de Lambert Wilson, qui joue le rôle mais ce soir là, c'était Michel Baumann et avec son costume de vieux sage romain, ses cheveux blancs et sa barbe blanche, j'ai trouvé qu'il avait une bonne tête de Zeus (bon je sais, c'est un dieu grec et pas romain mais je dis c'que j'veux!). Par contre, pour aborder un autre sujet, autant dans les autres théâtres j'étais toujours bien installé même si je choisis les places les moins chères, autant là j'ai bien souffert au premier rang du balcon, les genoux écrasés contre le muret devant moi. J'imagine même pas si je faisais 20 cm de plus!

  Bref, j'y connais toujours rien... hélaaaaaaas!


26 février 2008

"Le clan des divorcées"

Théâtre 3/4

J'y connais rien à la réglementation sanitaire, toujours est-il que ma piscine (rue de Pontoise represent!) est fermée toute la semaine. Du coup, il a fallu que je trouve quelques sorties supplémentaires pour compenser. Évidemment, je m'en suis occupé encore une fois au dernier moment donc me voilà le dimanche soir en train de chercher désespérément une pièce de théâtre pour le lendemain. Quand je dis désespérément j'exagère pas, j'ai failli craquer et me prendre une place pour "Le dîner de cons" avec Arthur et Dany Boon! Heureusement, j'ai évité le pire et j'ai trouvé cette pièce, "Le clan des divorcées" de Alil Vardar, à La Grande Comédie de Paris.

Comme on peut s'en douter, c'était une grosse comédie bien populaire mais personnellement je ne suis pas du tout méprisant de ce genre là et même si j'étais un peu sur mes gardes au début, j'ai vraiment passé un bon moment au final! L'histoire est très simple, une aristo, Stéphanie d'Humily de Malanpry, qui a divorcé de son mari avec qui elle a passé 5 ans en Ardèche, cherche des colocataires pour son appartement parisien. C'est une certaine Brigitte qui vient visiter l'appartement en première. Et là je me suis dit "Oh merde! Je suis tombé sur une pièce avec Cauet!". En effet, la Brigitte en question est interprétée par un homme qui de loin avait la même bouille que l'autre gros beauf de TF1 (heureusement, je ne m'étais fait qu'une frayeur). Mais on n'est pas devant "Ma femme s'appelle Maurice" et donc c'est vraiment une femme dans la pièce, pas un travesti. Brigitte est une ancienne sportive de haut niveau (une "Jockeytte", mais son cheval s'est pendu) native de Tarbes qui s'est également séparée de son mari maroquinier à Clermont-Ferrand. Ce personnage est le plus volubile de tous et le comédien qui l'interprète (Daniel jean Colloredo je crois mais il y a une alternance de comédiens chaque soir donc je ne suis pas sûr) porte vraiment toute la pièce sur ses épaules avec un bon rendement de vannes à la minute! Il s'amuse même avec le public certaines fois, en tout cas il m'a bien fait marrer, j'ai trouvé son énergie communicative! On a donc le droit à un flot d'expressions et de bonnes répliques du genre "Bisous-kissous!", "Vous savez ce qu'on dit, un de perdu... oui je sais, 10 ans de recherche! Et avec un physique comme le mien, il faut aimer la recherche!", "Ma plus grande nuit d'amour c'est la nuit du Beaujolais Nouveau!", "On doit s'éclater sa race à Clermont-Ferrand...! Euh oui, c'est tout à fait réputé pour ça..." (cette réplique m'a bien fait rire parce que y a à peine plus de 2 semaines, j'ai erré dans les rues de cette ville un dimanche soir à la recherche désespérée d'un bar ouvert et j'ai du croiser 3 autochtones en une heure), etc... Sinon pour finir, il y a une troisième colocataire qui arrive, Mary, une superbe blonde à fort accent anglais et qui, comme on peut s'en douter dans ce genre de pièce, est une ravissante idiote volage qui s'est séparée d'un homme de plus. Ces femmes vont finir par passer ensemble par les petites annonces pour trouver l'homme idéal.

Je disais que j'avais été réticent au départ parce que l'interprétation des personnages est quand même vraiment très exagérée, que ce soit au niveau des accents qui n'étaient pas toujours une franche réussite (je n'ai pas trop trouvé que l'accent de Brigitte était un accent gascon et l'accent anglais de Mary était une caricature très grossière) qu'au niveau du jeu de scène... ça surjoue à donf! Mais en même temps c'est un peu le but de la pièce de caricaturer à tout va et d'enchaîner les gags non stop. Du coup, on se laisse rapidement porter par la comédie et on se marre franchement (et l'actrice qui joue Mary est franchement très agréable à regarder)! Ce qui m'a vraiment gêné en fait c'est le public. Bon, qu'il se marre tout le temps et bruyamment même aux blagues (volontairement) pas drôles passe encore, c'est quand même plus sympa un public qui s'amuse qu'un public qui s'emmerde. Par contre, les gens qui commentent pendant la pièce et surtout, surtout qui répètent chaque vanne qu'ils ont trouvé drôle ça devenait franchement lourd par moment! Parce que du coup, parfois ils n'entendaient pas la suite des répliques et on avait le droit à des "qu'est-ce qu'elle a dit là???". Enfin bon, ça ne m'a pas gâché mon plaisir et encore une fois, c'était vraiment très sympa et divertissant!

J'y connais toujours rien mais on a quitté la salle sur la chanson "Love is all" et ça me fait toujours plaisir d'entendre les gens siffloter cette chanson écrite par Roger Glover de Deep Purple et chantée par Ronnie James Dio, l'inventeur du heavy metal sign! Oui, des fois il faut savoir conclure sans transition en mettant des références au top du culturel dans un blog culturel.


22 février 2008

"The dumb waiter"

Théâtre 2/4

J'y connais rien à l'anglais, la preuve : l'autre fois j'ai eu un canadien anglophone au téléphone et j'ai essayé de lui dire qu'il s'était trompé de service et que je l'invitais à s'adresser à un autre collègue et je me demande si en fait je ne lui ai pas dit que le chat avait un beau chapeau et que mon anglais était riche. Mais il y a quelques dommages collatéraux à mon opération "je suis un no-life, sortez-moi d'là!" car désespéré de ne trouver aucune pièce pour occuper mon jeudi soir sur le site fnacspectacles, je suis tombé sur ce concept de "théâtre en VO" proposé par le théâtre Silvia Montfort vers la Porte de Vanves. Des pièces en anglais surtitrées... en anglais. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis laissé tenter en ne sachant même pas, en achetant mon billet, que les pièces étaient surtitrées d'ailleurs! J'ai choisis d'aller voir la pièce "The dumb waiter" de Harold Pinter.

Me voilà donc au théâtre Silvia Montfort qui m'a un peu changé des autres théâtres de Paris assez chicos où je suis allé. Non pas que c'est une ruine, loin de là, mais il m'a plutôt fait l'effet d'un gros amphi de fac, cette impression étant renforcée par le fait que je me suis senti bien vieux dans la salle! En effet, la moyenne d'âge devait être 20 ans au grand maximum, il n'y avait quasiment que des djeunZ fraîchement sortis du lycée, en première année d'université tout au plus! Mais bon, je ne vais pas jouer au vieux con et il y avait quelques gens plus âgés présents quand même!

La pièce commence sous une musique tonitruante de James Bond avec deux gaillards habillés à la commandeur Bond justement qui arrivent du fond du théâtre et descendent vers la scène où ils se livrent à quelques cabrioles genre "je me la joue agent secret en faisant pan-pan avec mes mains". Sauf qu'au bout d'un moment ils ont sorti des flingues en plastique qui font du bruit et j'ai sursauté de 10cm sur mon siège, faut dire que ça résonnait pas mal dans cette salle! Ils passent ensuite derrière le rideau qui s'ouvre quelques secondes plus tard pour nous dévoiler le décor. On retrouve nos deux protagonistes allongés sur des lits de camps, l'un propre sur lui lisant le journal, l'autre beaucoup plus débraillé et affalé dans son lit.

"The dumb waiter" en français signifie "le monte-plat", preuve encore que j'y connais rien en anglais, moi je croyais que ça voulait dire "l'idiot qui attend"... mais en fait cette dernière traduction toute personnelle pourrait convenir car les deux personnages de la pièce sont des tueurs à gages un peu couillons qui sont enfermés dans un lieu qu'ils ne connaissent pas et qui attendent des instructions qui vont finir par arriver depuis un monte-plat situé derrière eux. Durant toute la pièce nous avons le droit à des conversations entre les deux bonshommes qui tournent rapidement au non-sens complet. Pas de doute, c'est du pur humour anglais! Ça peut rappeler la scène dans le film "Pulp fiction" où John Travolta et Samuel L. Jackson discutent de tout et de rien avant d'effectuer leur job de tueurs mais avec un humour donc beaucoup plus british où par exemple les discussions sur les hamburgers sont remplacées par des discussions sur la préparation du thé.

Bref, je ne peux pas dire que j'ai particulièrement accroché à la pièce même si j'aime bien "l'humour non-sensé", il faut dire qu'il me manquait pas mal de mots de vocabulaire pour tout comprendre et que j'avais souvent les yeux rivés sur l'écran situé en haut de la scène qui affichait le surtitrage en anglais. D'ailleurs, finalement, c'est un peu traître d'avoir les dialogues qui s'affichent en direct car du coup on remarquait tout de suite quand les acteurs se trompaient dans leur texte ou en oubliaient quelques bribes. Mais c'était assez rare et j'ai trouvé les acteurs plutôt bons dans leur rôle : un petit teigneux qui se la raconte parce qu'il a plus d'expérience dans le métier et un grand benêt qui pose un flot de questions insipides.

J'y connais toujours rien et je ne sais pas si je referai la démarche d'aller voir du théâtre en VO mais même si je n'ai pas été spécialement convaincu par la pièce en elle-même, j'ai trouvé l'expérience tout à fait intéressante!


20 février 2008

Fabrice Luchini au Théâtre de la Renaissance

Théâtre 4/4

J'y connais rien à Fabrice Luchini en tant qu'acteur, je n'ai vu quasiment aucun de ses films, par contre je suis absolument fan de ses prestations télévisuelles souvent anthologiques. J'avais donc très envie de voir ce qu'il donnait tout seul sur scène puisqu'en effet, depuis un certain temps, Fabrice Luchini a un spectacle où il fait la lecture d'extraits de textes de quelques uns de ses auteurs favoris seul face au public. Je m'attendais à ce qu'il fasse sa lecture pendant 1h30 dans son style inimitable (ou le plus souvent mal imité) entrecoupée d'explications de texte. Je me disais qu'ainsi j'allais me cultiver un peu à moindre effort et que peut-être même, Luchini me donnerait envie de me pencher un peu plus sur certains auteurs (on sait jamais hein, sur un malentendu je peux avoir un jour un bouquin dans les mains).

Je n'étais donc pas venu au Théâtre de la Renaissance à Paris dans l'optique de voir le "show Luchini" comme il a donc l'habitude de le faire à la télévision même si secrètement, j'espérais bien qu'il se laisserait aller à quelques délires et anecdotes pour divertir le beauf inculte que je suis. Et bien en fait... c'est ceux qui étaient venus entendre des textes qui ont dû être déçus! Le spectacle était un pur one-man-show de Luchini, délirant du début à la fin! Bien entendu, il nous a lu des textes : du Paul Valery, du Roland Barthes, du Arthur Rimbaud, ... mais ce n'était quasiment que prétexte pour partir sur des divagations hilarantes, ce type est un grand malade! Je n'ai jamais été aussi plié de rire au théâtre!

Il me serait impossible de décrire toutes les digressions, imitations et anecdotes de Luchini que nous avons eu le droit hier soir (il y aurait de quoi écrire 15 pages) comme il m'est impossible de savoir qu'est-ce qui a été écrit et qu'est-ce qui a été improvisé durant ce spectacle qui devait à la base durer 1h45 et qui, au final, s'est étendu sur plus de 2h que je n'ai absolument pas vu passer! Mais les grands moments ont été sa description du film d'Eric Rohmer "Perceval Le Gallois", où Fabrice Luchini a eu un de ses premiers rôles en tant que Perceval justement. Il devait normalement nous lire du Chrétien de Troye ("Perceval Le Gallois" est basé sur un texte de cet auteur) mais finalement ça s'est transformé en un remake du film d'Eric Rohmer en live avec les chansons du film en fond sonore! Eh oui, en plus on avait le droit à de la musique avec des danses endiablées de Luchini, dire que je pensais que le spectacle serait limite de la lecture au coin du feu!

Il en est venu à sa rencontre avec Roland Barthes qui avait écrit à l'époque une des seules critiques favorables du film et nous avons eu le droit de nouveau à de bonnes tranches de rire, le show Luchini était à son paroxysme. En plus, il nous faisait souvent participer en nous faisant réciter quelques bouts de phrases dont parfois des insanités : qui d'autre peut bien faire réciter la phrase "Assis-toi sur ma bite" 3-4 fois à un public totalement complice avec pratiquement toutes les classes sociales représentées? Bien-entendu, nous avons eu le droit aux inévitables séquences "Johnny" (il pouvait s'arrêter en plein milieu d'une phrase et nous faire une imitation) ainsi que pas mal de vannes sur des personnalités qui ont assisté ou qui assisteront à son spectacle comme Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy ("s'il te plait, enlève tes Ray-Bans!"), François Hollande ("il est venu en retard d'1h40, du coup je lui ai récité non-stop du Paul Valery pendant le dîner!"), etc... Bref, je pourrais en parler encore des heures!

Voila, j'y connais toujours rien mais ce que je sais, c'est que je suis sorti de ce spectacle avec la banane alors que vu la journée que j'avais passé, ce n'était pas gagné! Je suis définitivement conquis par le personnage publique de Fabrice Luchini!


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