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Les notes de la catégorie "Théâtre"

26 mai 2008

"Les plaideurs"

Théâtre 3/4

J'y connais rien au théâtre en plein air mais ce Samedi après-midi, je suis allé voir la pièce "Les plaideurs" de Jean Racine au Théâtre de Verdure du jardin Shakespeare, dans le 16e arrondissement à Paris, qui est vraiment un endroit étonnant. On accède au théâtre en marchant près de 2km dans le Bois de Boulogne (je vous rassure, on peut y aller aussi en bus) et on rentre ensuite dans un parc, le Pré Catelan, au milieu duquel se trouve, derrière une grille, notre théâtre caché par un rideau et des hautes haies. On contourne ces haies et on tombe donc dans la "salle" qui est en fait un beau et grand jardin avec des chaises sur la pelouse en face desquelles il y a une "scène" surélevée, une butte tout en décor naturel. On dirait presque un décor de zoo avec une petite grille, au milieu de la végétation, par laquelle les acteurs peuvent accéder à une sorte de grotte. Bref, difficile à décrire tout ça, il faut vraiment venir rien que pour l'endroit idyllique... enfin idyllique selon le temps qu'il fait car évidemment, j'ai choisi le jour où il pleuvait! Donc j'ai passé quasiment tout le long de la pièce en tenant mon parapluie au dessus de ma tête, je vous laisse imaginer la cocasserie de la scène! En plus, ce jour là on devait être 4 adultes et une dizaine de gamins, autant dire que j'étais heureux... Mais bon franchement c'était une expérience à vivre et j'ai passé vraiment un très agréable moment!

Pourtant, on ne peut pas dire que la pièce en elle-même m'ait emballée plus que ça. "Les plaideurs" est la seule comédie de Racine qui est un auteur évidemment bien plus connu pour ses tragédies. Pourtant, on a le droit à de la bonne grosse comédie comme Molière savait nous en servir mais avec un texte beaucoup plus ardu comme Racine sait si bien les écrire. J'avais dû bien m'accrocher pour comprendre le texte de la pièce "Bérénice", du même auteur, que j'avais vu au théâtre il y a quelques mois avec Carole Bouquet et Lambert Wilson dans les rôles principaux, et je peux dire que ce n'est pas parce que cette fois-ci on avait affaire à une comédie que c'était plus évident à comprendre! Je me disais que les gamins devaient vivre un vrai calvaire et pourtant ils ont été relativement sages et visiblement assez captivés. Il faut dire que les acteurs étaient bien sympathiques et mettaient beaucoup d'énergie dans leur interprétation même lorsque la pluie se faisait plus battante car il faut préciser qu'aucune parcelle du jardin n'était protégée, ni même la "scène" à part quelques arbres.

L'histoire des "Plaideurs" est celle de Léandre dont le père, le juge Perrin Dandin, est devenu à moitié cinglé. En effet, ce dernier veut juger des procès à tout va, c'en est devenu une vraie lubie! A tel point qu'on l'a cloîtré pour ainsi dire de force chez lui. Un soir, le vieux Dandin essaye de s'échapper de chez lui mais son fils, aidé des serviteurs du juge, le portier Petit Jean et le secrétaire l'Intimé, le surprennent et arrivent à le stopper. A part ça, Léandre est amoureux d'Isabelle, la fille d'un bourgeois du nom de Chicaneau, qui est séquestrée par son père. Léandre a un stratagème pour faire signer un acte de mariage en bonne et due forme au père d'Isabelle avec l'aide de l'Intimé en déguisant ce dernier en huissier et en se déguisant quant à lui en commissaire et en faisant en sorte que Chicaneau croit signer un procès verbal. D'ailleurs, coïncidence, Chicaneau vient entre temps devant la porte du juge pour lui exposer une affaire et de même pour la Comtesse de Pimbesche, une aristocrate qui ne vit que pour intenter des procès à tout va. Se trouvant devant porte clause et étant alors passablement énervés, les deux protagonistes vont en venir à se quereller et à s'insulter entre eux. Ainsi, quand Chicaneau voit plus tard débarquer chez lui l'Intimé déguisé en huissier, il croit que c'est la Comtesse qui lui intente un procès. Bref, vont s'en suivre une série de péripéties et de scènes cocasses dans la plus pure tradition de la comédie française.

On sent que Jean Racine avait envie de se lâcher sur le monde judiciaire, je crois qu'il avait lui-même subi plusieurs procès à l'époque. Et c'est cliché de dire ça mais la critique de cette société procédurière, telle que nous la peint Racine, est diablement d'actualité! Il y a une scène assez fabuleuse où, pour calmer la lubie de son père, Léandre lui propose de faire un procès de chez lui et pas n'importe quel procès : celui du chien de la maison, Citron, qui a volé un chaperon dans la cuisine! L'avocat du chaperon sera Petit Jean, qui ne sait ni lire ni écrire mais qui se fera dicter son texte par un domestique tandis que l'avocat du chien sera l'Intimé qui se lance alors dans un discours fleuve où il cite la politique d'Aristote, fait des grandes phrases en latin, etc... Et là encore, la caricature des avocats dont la plaidoirie ressemble plus à représentation théâtrale qu'autre chose est totalement d'actualité! A part ça, comme je le disais, le texte est quand même pas du tout évident et il faut attendre cette scène de procès ridicule pour commencer à vraiment rire. Mais encore une fois, les comédiens mettent beaucoup d'entrain et leur plaisir à jouer est communicatif. Les costumes étaient en plus bien faits et la mise en scène originale ne serait-ce que par le décor naturel : les comédiens pouvaient arriver de tous les côtés au milieu de la végétation.

J'y connais toujours rien mais, quelle que soit la pièce, je pense que vous ne serez pas déçu si c'est la première fois que vous venez dans cet endroit!


"La maison du lac"

Théâtre 3/4

J'y connais rien aux métiers à risques mais, il y a quelques mois, j'avais pris une place pour voir la pièce "La maison du lac" d'Ernest Thompson avec Jean Piat et Danielle Darrieux dans les rôles principaux. J'avais déjà vu et apprécié Jean Piat au théâtre dans la pièce "Amadeus" il y a quelques années aux côtés de Laurànt Deutsch et j'avais bien envie de voir ce que donnait Danielle Darrieux sur scène. Malheureusement, la pièce fut reportée suite à une fracture au tibia de Danielle Darrieux quelques jours avant la première de la pièce. Elle aurait pu jouer avec un plâtre après quelques semaines de repos mais c'est finalement Maria Pacôme qui l'a remplacé au pied levé, si j'ose dire. Il faut dire qu'à 91 ans, il valait mieux pour Danielle Darrieux de se ménager (je crois qu'en plus, elle a fait un doublet avec une fracture de la clavicule) et avec Maria Pacôme, on ne perdait vraiment pas au change en fin de compte! Bref, je suis allé voir la pièce vendredi soir au Théâtre de Paris et pour tout dire, j'y suis allé jeudi soir également sauf que je n'ai jamais atteint la salle ce jour-là... la honte suprême : j'avais à peine regardé la carte avant de partir et j'avais mal programmé mon GPS! Mais je préfère oublier ce nouvel épisode douloureux de ma vie de gros boulet (et pas à moitié).

L'histoire de "La maison du lac" se passe aux alentours de l'été 1969 aux Etats-Unis dans le Maine, dans une maison isolée au bord d'un lac comme le nom de la pièce l'indique. Comme chaque année depuis 50 ans, Kate et Tom Murphy passent leur été dans cette maison. Tom (interprété par Jean Piat) est un professeur de grec à la retraite qui va fêter ses 80 ans et sa femme Kate (jouée par maria Pacôme), à peine moins âgée, est une artiste peintre douée. Tom a un humour cinglant et parfois odieux tandis que Kate est une femme vive et spirituelle qui materne quelque peu son bougon de mari. On peut dire que ces deux personnages sont très liés et très amoureux malgré le poids des années. Kate et Tom ont une fille, Claudia, maintenant âgée d'une trentaine d'années, qui ne vient visiblement pas les voir très souvent car il faut dire que les rapports entre Claudia et son père sont assez tendus. Pour preuve, elle appelle sa mère "maman" mais appelle son père par son prénom. En même temps, son père ne lui a pas vraiment fait passer une enfance facile puisqu'on comprend qu'il aurait préféré un garçon et que Claudia n'a pas trop digéré le fait de devoir vider des poissons ou de planter des vers sur des hameçons ni de se faire offrir un train électrique à la place d'une maison de poupée pour ses 10 ans par exemple. De plus, Claudia avait développé une boulimie à l'époque et son père ne trouvait rien de mieux que de la surnommer "Bouboule". Pour finir, Claudia enchaîne les échecs sentimentaux et Tom est quelque peu irrité de ne toujours pas avoir de petit-enfant, disons de petit-fils surtout, mais là encore il n'est pas tout à fait étranger à ces quelques déboires amoureux puisque chaque fois que Claudia présentait un homme à ses parents, Tom le faisait fuir à cause de son humour cynique assez féroce. Bref, rapports tendus donc, mais Claudia a tout de même envoyé une lettre à ses parents pour dire qu'elle passerait quelques jours avec son nouveau petit-ami, un dentiste d'une cinquantaine d'année vivant à Los Angeles qui a également un fils de 16 ans, Billy, né d'un précédent mariage. En fait, Claudia et son ami ont prévu un voyage en Europe et aimeraient bien que les parents de Claudia gardent Billy quelques semaines. Autant dire que Tom n'est pas du tout emballé par cette idée, d'autant plus que Billy est en pleine crise d'adolescence, mais il cédera sous la pression de sa femme non sans avoir, comme à son habitude, été assez odieux au début avec le nouveau petit-ami de Claudia qui, briefé par cette dernière, saura lui tenir tête. Si les rapports avec Billy sont très difficiles au départ, celui-ci traitant ses hôtes de "vieux croûtons" en leur faisant un bras d'honneur, tout ce beau monde va rapidement s'entendre et passer un très bon moment ensemble, Tom apportant à Billy tout l'amour qu'il aurait voulu porter au petit-fils voire au fils qu'il n'a jamais eu. A son retour, face à cette complicité entre son père et son beau-fils, Claudia, qui s'est mariée entre temps avec son dentiste en Belgique, est quelque peu chamboulée et les vieilles rancoeurs commencent à remonter.

L'histoire est donc assez simple mais j'avoue que racontée comme ça, elle n'emballera peut-être pas tout le monde, pourtant j'ai vraiment beaucoup aimé cette pièce car elle est bourrée d'humour et de tendresse et est servie par de très bons acteurs, Jean Piat et Maria Pacôme étant parfaits dans leur rôle! Les décors et les bruitages sont également très réussis et on se croit réellement au bord de ce lac qui est peint sur le rideau qui s'abaisse et se lève entre les scènes. D'ailleurs, on a également le droit entre ces dites scènes à quelques actualités qui passent à la radio et qui nous plongent dans cette année 1969 (premiers pas sur la Lune, présidence de Nixon, arrivée au pouvoir de Georges Pompidou en France, ...) mais aussi dans l'ambiance plus typiquement "locale" avec le résumé de concours de hot dogs par exemple.

J'y connais toujours rien mais voila donc une fort jolie pièce servie par un excellent duo d'acteurs.


16 mai 2008

"Molière-Shakespeare (Être or not to be)"

Théâtre 3/4

J'y connais rien aux grands dramaturges mais hier soir je suis allé voir la pièce "Molière-Shakespeare (Être ou not to be)" de Cécile Mbazoa-Abé au Théâtre Ranelagh à Paris. Cette pièce raconte l'histoire de la rencontre entre Molière et William Shakespeare à Londres, lesquels vont s'affronter dans un concours d'écriture ouvert à tous et dont le vainqueur verra sa pièce jouée au Théâtre du Globe récemment ouvert sous l'égide de la reine Elisabeth Ier. Alors les plus cultivés d'entre vous vont me dire : "mais euh, ils ne se sont jamais rencontrés Shakespeare et Molière vu que le premier est mort en 1616 alors que le dernier est né en 1622!". Eh bah ouais, en fait la pièce est une comédie bourrée d'anachronismes et d'erreurs historiques volontaires. Ici, tout le monde parle français sans accent et Molière est vieillissant alors que William Shakespeare est un jeune comédien débutant qui commence seulement à "griffonner" des poèmes. Molière est accompagné de son valet Sganarelle, un mélange improbable entre Screech de la série télévisée "Sauvés par le gong" et Jar-Jar Binks de "Star Wars - Épisode I", c'est-à-dire qu'il fait 15 grimaces à la seconde avec une voix de gogol et des gestuelles cartoonesques et qu'on a envie de le baffer dès la première minute. Quant à Shakespeare, il a son ami Drayton qui a quelques dettes et sa meuf Miss Ann qui le gonfle car elle n'est pas assez intellectuelle et littéraire pour lui. La première rencontre entre Molière et Shakespeare va être tendue et c'est un peu par défi que ce dernier va s'inscrire au concours. Mais en fait, le vieux Molière a quelque peu perdu son inspiration, c'est alors qu'il rencontre par hasard une jeune fille en peine du nom de Juliette à qui il demande de lui raconter ce qui la met dans cet état. Elle est amoureuse d'un certain Roméo mais leur famille respective se déteste et elle est promise à un homme qu'elle n'aime pas. Voila de quoi inspirer notre Molière qui demande tout de même à son valet Sganarelle de suivre à la trace son concurrent. Eh oui, dans cette pièce Molière est assez imbus de lui-même et perfide! Coïncidence, William Shakespeare va lui tomber sur le fameux Roméo qu'il sauvera d'un duel. Roméo lui racontera son histoire et trouvera ça fun que Shakespeare s'en inspire, ce que ce dernier acceptera malgré quelques réticences au départ car les amourettes, ce n'est pas trop son truc. Sganarelle qui a vu la scène va en parler à son maître qui, pour ne pas perdre la face et éviter d'avoir la même trame que son concurrent, va charger son valet de subtiliser le manuscrit de Shakespeare en monnayant auprès de ses amis.

Bref, malgré quelques réticences au début de la pièce à cause du personnage gonflant et too much de Sganarelle, j'ai plutôt bien aimé cette pièce. Déjà, elle était assez bien écrite avec un français "d'époque" et ensuite les interventions de Sganarelle deviennent un peu plus drôles au fur et à mesure de l'histoire. Il y avait pas mal de passages loufoques comme lorsque Miss Ann va empêcher Juliette de s'empoisonner et que les deux femmes vont entamer une discussion, Sganarelle arrive alors dans la salle avec un paquet de pop-corns et une télécommande et va mettre sur pause et sur play la scène en y allant de ses commentaires. C'est d'ailleurs une particularité de la pièce, les comédiens allaient régulièrement du fond de la salle à la scène et inversement en jouant même certaine scènes au milieu des spectateurs! Il y avait également pas mal de clins d'oeil aux oeuvres et à la vie de Shakespeare malgré donc les nombreux anachronismes. Sinon, les comédiens étaient plutôt corrects dans leur rôle et pour être plus précis dans mon compte-rendu de haute volée, Frédérique Würz dans le rôle de Juliette est carrément craquante! Ouais bah ouais, j'y connais rien au jeu d'acteur alors j'ai que ce genre de réflexion constructive à apporter! Pour finir, le Théâtre Ranelagh est vraiment superbe et assez confortable.

J'y connais toujours rien mais si vous n'êtes pas trop allergique aux erreurs historiques et que vous n'avez jamais vraiment cherché à jouer aux jeux sur internet où on peut faire les pires sévices à Jar-Jar Binks, alors cette pièce est susceptible de vous plaire. A noter qu'à la sortie on nous offre un petit papier surprise, comme dans les gâteaux chinois, avec une citation de Shakespeare.


14 mai 2008

"Mon cadavre sera piégé"

Théâtre 2/4

J'y connais rien à la fabrication de la saucisse de Toulouse mais je me dis que quitte à faire un blog, autant raconter sa vie nan? Surtout que y'en a marre de chercher des introductions à la con alors qu'il y a des choses bien plus graves qui se passent en Afrique. Tenez par exemple, pas plus tard que Jeudi dernier, j'ai perdu 14€ en allant à pied à un théâtre que je n'ai jamais trouvé. Pour tout dire, c'était dans le XXe arrondissement de Paris et je me suis retrouvé dans le XIIe, soit un détour de 2.5km. J'ai tourné à droite sur le boulevard Voltaire au lieu de continuer à gauche dans la rue de la Roquette, le truc ballot quoi. Et pendant ce temps, il devait plus que certainement pleuvoir à Saint-Etienne, comme d'hab. Faut dire que j'ai le sens de l'orientation le plus pourri du genre humain mais je suis comme un cul-de-jatte qui tiendrait quand-même absolument à marcher. Du coup, le lendemain, je me suis acheté un GPS mais j'ai appris seulement avant hier que Supernana était morte l'année dernière! J'ai honte, elle a participé à mes plus grands moments de radio de 1992 à 1995 sur Skyrock. Quelle idée de mourir le même jour que Jacques Martin aussi... Pour me consoler j'écoute les enregistrements qu'un fan a réuni sur son site. Sauf qu'hier, j'ai failli encore louper le théâtre... avec mon GPS à la main. Il faut dire que c'est de la daube, je marche quelques mètres sur la place Saint-Jacques à Paris et voilà qu'il se croit tout à coup dans une rue de Port Moresby en Papouasie. Évidemment, il me demande alors de faire demi tour dès que possible.

Sinon, le 18 avril dernier c'était l'anniversaire des 20 ans de la mort de Pierre Desproges et pour commémorer ça, il y a une pièce qui se joue en ce moment au Théâtre du Splendid du nom de "Mon cadavre sera piégé", mise en scène par Julia Vidit et entièrement composée de textes de Desproges provenant pour la plupart des "Chroniques de la haine ordinaire" il me semble mais j'y connais rien. Ces textes sont interprétés pendant plus d'une heure par une seule et même personne sur scène, à savoir le comédien Emmanuel Matte qui est quasiment enfermé tout le long de la pièce dans une sorte de cabine en verre. Forcément, ça fait plaisir d'entendre des textes de Desproges qui n'ont souvent pas pris une ride et restent toujours aussi piquants et écrits dans un style inimitable ou le plus souvent mal imité. Sauf que, tout le long de la pièce, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que tout ça donnerait avec la voix et la présence du vrai Desproges sur scène. Du coup, on peut dire que cela n'a pas la même force qu'avec l'interprète original et qu'il y a quelques moments où je décrochais un peu. Pourtant, Emmanuel Matte arrive assez bien à restituer les intonations et la gestuelle de Desproges mais cela fait un peu cher (25€) pour juste une imitation, d'ailleurs on ne devait être qu'une trentaine de personnes dans cette salle de 300 places. Mais bon, c'était une bonne occasion de découvrir ou redécouvrir les textes de Desproges.

J'y connais toujours rien mais j'aimerais bien ne pas me perdre avec un GPS, c'est quand même la grosse loose!


07 mai 2008

"Chacun sa croix!"

Théâtre 4/4

J'y connais rien aux dictons mais hier soir je suis allé voir la pièce "Chacun sa croix!" de Jean-Christophe Barc qui se jouait à la Comédie Bastille à Paris. J'avoue que je craignais un peu de voir une sorte de "Mon curé chez les nudistes" version théâtrale mais en fait l'histoire était bien plus fine que ça et la pièce s'est révélée être une excellente surprise! L'histoire est-celle de l'Abbé Jean-François Caporal, un curé pas très conventionnel, plutôt râleur et aimant sa bouteille de poire, qui vit dans son presbytère de fortune dans un village perché sur les Hauts Plateaux du Jura. Le maire du village en question vient le voir et lui fait part de sa crainte pour la survie de leur petite bourgade qui est de plus en plus désertée et dont la population restante est vieillissante. Par conséquent, les commerces se ferment, l'église tombe en ruine, la main d'oeuvre et les locaux se font rares... Pour preuve : Monsieur le Maire est un ancien instituteur qui est un peu maire par défaut, d'ailleurs il n'en a pas du tout la carrure ni la force de caractère, et il est obligé de demander au curé de lui prêter son presbytère le mercredi matin pour faire ses comptes-rendus du conseil municipal faute de local; Jeanine, une femme aussi bonne cuisinière qu'elle a un caractère de cochon, s'occupe de préparer les repas du curé mais également ceux de l'école qu'elle est obligée de faire depuis la cuisine du presbytère et de transporter ensuite toute seule à pied; le curé lui-même doit s'occuper de 5 paroisses différentes, vu que la situation est la même dans les villages voisins, avec pour seul moyen de transport sa mobylette Bernadette, etc... Pour tenter de stopper l'hémorragie, le maire a pour idée de réouvrir l'épicerie et le bar-tabac dans un seul et même magasin et l'idéal serait qu'il soit tenu par un jeune couple. C'est alors que débarque Rosa, une jeune femme qui vient tout juste de sortir de prison, dans laquelle elle a passé plus de 3 ans enfermée, et à qui l'Abbé Caporal venait rendre régulièrement visite mais sans dévoiler son statut de prêtre. Pour tout dire, elle pensait que c'était un militaire et que Caporal était son grade! Si elle s'est retrouvée en prison c'est suite à un braquage d'un magasin pour payer ses doses de drogue et pas n'importe quel magasin puisque c'était... une épicerie! Cependant, elle a la ferme intention de prendre un nouveau départ et de se réinsérer dans la société en trouvant un travail et pourquoi pas un mari. Peut-être est-ce là l'occasion tant rêvée pour la survie du village et peut-être y a t'il moyen de former un couple avec Victor, une jeune homme un peu benêt qui joue (mal) de l'harmonium pour le compte de l'église et qui fais des études de commercial par correspondance.

Comme je le disais, cette pièce a été pour moi une excellente surprise et ceci grâce déjà à une histoire vraiment bien écrite, pas vulgaire pour un sou, au rythme soutenu et où on rigole très souvent. Ensuite, les acteurs sont vraiment excellents (à la rigueur il n'y a guère que le personnage de Rosa un peu en dessous du reste) à commencer par Didier Constant qui joue le rôle du prêtre mais les autres comédiens ne sont vraiment pas en reste et ont des personnages sur mesure. Quant au décor, il est plus que sympathique puisque tout se passe dans le salon d'un chalet en bois, le presbytère, et on peut même voir de la neige tomber de dehors, vraiment bien fait! Bref, je n'ai pas grand chose de plus à ajouter, c'est une pièce que je recommande plus que chaudement!

J'y connais toujours rien mais voila qui rendrait la religion presque sympathique... du moins si on ne faisait pas la part entre le théâtre et le réel.


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