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Les notes de la catégorie "Théâtre"

13 juin 2008

"L'empiafée"

Théâtre 3/4

J'y connais rien à Edith Piaf mais mardi soir je suis allé au Palais des Glaces à Paris voir "L'empiafée" de Rémy Caccia. Ça me faisait plaisir de retrouver cette sympathique salle qu'est le Palais des Glaces et dans laquelle je n'avais pas mis les pieds depuis le 31 décembre 2001 pour être précis, à l'époque pour le premier spectacle de Titoff... oui je sais! Mais le pire c'est que j'avais bien aimé et en plus, dans le public, il y avait Dominique Farrugia, alors metteur en scène de Titoff, qui se marrait comme un bossu (comme d'hab) donc de bien bons souvenirs! Bref, "L'empiafée" débute avec un pianiste tout en queue-de-pie, seul sur scène, qui entame "L'hymne à l'amour" d'Edith Piaf avec un micro devant la scène configuré visiblement pour quelqu'un de très petite taille. C'est alors que déboule du fond de la salle une furie habillée façon livreuse de pizzas avec un casque de scooter sur la tête et un imperméable jaune avec écrit derrière "S.O.S. chanteuse". Elle est ici car Edith Piaf... est coincée dans les embouteillages! Donc elle a été envoyée par sa société histoire de dépanner mais juste pour quelques chansons vu qu'ensuite, elle doit filer au bal des pompiers pour remplacer Dave. Sauf que finalement, la soirée de remplacement d'Edith Piaf va s'éterniser car entre-temps, quelqu'un a volé le scooter de notre énergumène.

J'avais un peu peur que le spectacle soit un enchaînement de chansons d'Edith Piaf, chantées de façon conforme, avec quelques sketchs entre chaque. Même si évidemment c'était un peu le cas pour ce qui est des sketchs, on ne peut pas dire que pour les chansons on avait là de l'imitation vocale, bien au contraire! Je ne suis vraiment pas fan des chansons d'Edith Piaf, que je trouve le plus souvent déprimantes, sauf que la comédienne/chanteuse Christelle Chollet nous propose des versions des tubes d'Edith Piaf à son image : drôles et dynamiques! On a le droit autant à des versions à la Claude François qu'à des versions rap, mettant pour le coup à rude épreuve son pianiste Jean-Louis (Beydon) à qui elle demande d'ailleurs très vite de changer son costume ringard qu'il troquera pour un T-Shirt du footballer Ronaldo. En plus, il y a une part d'improvisation dans ce spectacle puisque Christelle Chollet joue avec son public en n'hésitant pas à faire monter des gens sur scène ou, par exemple, à courir dans la salle pour nous inciter à taper dans nos mains pour faire le "beat" lors de son interprétation rap. Ce qui ne gâche rien, c'est que le pianiste est vraiment excellent et a son rôle à part entière, il n'est pas là juste pour jouer derrière son piano. Et cette pièce n'était pas non plus qu'un vulgaire enchaînement de chansons d'Edith Piaf puisqu'il y avait un véritable spectacle derrière avec de nombreux sketchs assez drôles qui amenaient de façon fluide chaque chanson. Sans compter que nous avons eu le droit aussi à une imitation très marrante de Mireille Mathieu. Sinon, au bout d'un moment, Christelle Chollet va chercher au hasard un gars du public complètement stressé pour le faire monter sur scène et lui faire taper sur un djembé, le pauvre était complètement paniqué, j'avais mal pour lui! Et en fait il s'est avéré que c'était un comédien, le fils du pianiste d'ailleurs, et je n'ai vraiment rien vu venir, il était très convainquant! Le public en tout cas était ravi et à la fin toute la salle a réservée une standing ovation à la comédienne qui était visiblement émue, séchant quelques larmes.

J'y connais toujours rien mais voilà donc un spectacle très sympathique et énergique que je recommande chaudement même à ceux à qui sont réticents aux chansons d'Edith Piaf, peut-être même que cette pièce réhabilitera l'artiste dans leur esprit.


04 juin 2008

"Jupe obligatoire"

Théâtre 3/4

J'y connais rien aux algorithmes d'indexation mais c'est sûr qu'après la mise en ligne de cette note je vais avoir le droit à la visite des pervers du net qui veulent mater des vidéos de filles qui se font des bisous (je n'aurais d'ailleurs peut-être pas dû écrire cette phrase). Je suis donc allé voir "Jupe obligatoire", une pièce de Nathalie Vierne qui se jouait de nouveau au Théâtre du Gymnase, toujours dans la petite salle annexe où j'étais venu voir "Mon alter Hugo" deux jours avant mais sans le bordel autour du théâtre cette fois-ci. J'ai découvert que jouait dans la pièce Jean-François Gallotte, un nom qui ne vous dira peut-être rien écrit comme ça mais en tout cas un acteur qui a une tronche bien identifiable et que vous êtes obligés d'avoir vu à l'écran plus d'une fois tant ses apparitions à la télévision ou au cinéma sont régulières. Pour la petite histoire, il a participé aux débuts des radios libres, en particulier sur Carbone 14 en compagnie de Supernana et de Jean-Yves Lafesse sous le pseudonyme irrésistible de David Grossexe, ça donne envie hein?

"Jupe obligatoire" raconte l'histoire de France, une femme complexée et coincée, collectionneuse d'objets ayant appartenu à Marcel Proust, qui écrit des scénarios pour le compte de son ex-fiancé Bernard (interprété justement par Jean-François Gallotte). Ce dernier, étant un acteur connu et reconnu, signe ces scénarios de son nom et reverse une part du gâteau à France. Le dernier scénario de France raconte les débuts d'un couple dans le monde des clubs échangistes. Bernard est presque choqué par la tournure quasi-pornographique du texte, lui qui connaissait France plutôt peu portée sur la chose. Mais France affirme à Bernard que depuis leur séparation, sa sexualité s'est débridée et qu'elle fréquente elle-même des clubs échangistes et que l'histoire qu'elle écrit est basée sur son vécu. Évidemment, c'est faux et elle n'a d'ailleurs jamais approché un homme intimement depuis deux ans, c'est-à-dire depuis sa séparation avec Bernard. Ce dernier n'est en tout cas pas tendre avec elle, on peut même dire que c'est une véritable enflure, faisant des critiques acerbes sur son texte et lui donnant un délai de trois semaines pour le retravailler. Autant dire que France est rongée par le stress mais pour se calmer, elle a une sorte de confident sur internet, le "Maître Dong", un gros type habillé en moine bouddhiste avec lequel elle fait des séances de tantrisme par webcams interposées. Bernard revient chez France en compagnie de sa nouvelle petite-amie Sharon, une bimbo ayant quitté son salon de coiffure du Mans pour fréquenter le show-bizz parisien et par conséquent, les clubs échangistes. Il faut dire que Bernard n'est pas convaincu au sujet de la nouvelle sexualité de France et il se dit que Sharon, avec sa grande expérience dans le domaine, pourra l'aider à avancer dans son scénario et quant à Sharon, elle voit là une excellente occasion d'avoir un rôle dans un film et accéder enfin à son rêve d'être une star. La première entrevue entre Sharon et France ne va pas bien se passer mais leurs rapports vont finir par s'améliorer et une complicité va même naître lorsque Sharon va se faire virer de chez Bernard et demander refuge à France. En discutant toutes les deux, France apprend que Bernard est un vrai impuissant alors qu'il lui faisait croire pendant leur relation que le problème venait d'elle. Sharon et France décident alors de se venger en écrivant toutes les deux le fameux scénario dans lequel elles comptent bien dévoiler à tout Paris le secret peu confortable de Bernard. Au fur et à mesure de cette collaboration, les sentiments de France envers Sharon, qui se révèle être bien moins idiote qu'elle n'y paraissait au départ, vont évoluer vers de l'amour et les deux femmes vont finir par avoir des relations intimes ensemble, France se révélant être, elle, bien moins coincée qu'elle n'y paraissait au départ.

C'est clair que raconté comme ça, le sujet est un peu lourd et j'avoue que ce n'est pas le genre de propos avec lequel je me sens particulièrement à l'aise en fait, étant de nature plutôt très pudique. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, la pièce est rarement vulgaire et en plus, la mise en scène est assez sympa et le choix des musiques judicieux. Les discussions entre France et son gourou tantriste sont assez hilarantes et l'installation des sentiments entre les deux personnages féminins, même si on la voit venir grosse comme une maison, est plutôt bien menée. Les acteurs sont en plus assez bons, surtout Olga Sekulic qui, avec France, interprète un personnage touchant et puis donc Jean-François Gallotte qui interprète un personnage sympathiquement détestable. C'est sûr que c'est le genre de pièce qui doit ravir la presse féminine puisqu'y sont abordés l'évolution des moeurs et le désir féminin. D'ailleurs la phrase dans la pièce "je préfère faire l'amour avec des femmes mais je ne suis pas lesbienne!" résume assez bien la chose vu que j'ai l'impression que c'est assez "tendance" de choisir d'être bisexuel(le) dans la société actuelle mais j'y connais rien, je ne suis vraiment pas à la page! Pour finir, le dénouement de la pièce est assez exceptionnel même si le coup de "la pièce que les personnages écrivent et en fait la pièce qui est en train d'être jouée réellement" n'est pas inédit puisque c'était le cas par exemple pour "Les 4 Deneuve" ou "J'aime beaucoup ce que vous faites" que j'étais allé voir il y a quelques temps au théâtre mais bon, c'était ici encore mieux mené.

J'y connais toujours rien mais c'est fou les moeurs de l'an 2000, moi qui pensait que l'évolution de notre société passerait par les voitures volantes et les habits en aluminium!


03 juin 2008

"Mon alter Hugo"

Théâtre 3/4

J'y connais rien à Victor Hugo donc voila une bien belle occasion de rattraper un tout petit peu cette grosse lacune que le spectacle "Mon alter Hugo", écrit, mis en scène, joué et chanté par Gérard Berliner (quel homme!). J'y suis allé dimanche dernier en fin d'après-midi, cela se passait au Théâtre du Gymnase dans la petite salle annexe et d'ailleurs, c'était bien le bordel autour du théâtre vu que c'était barricadé par les flics. Je me demande si tout cela était la faute d'une quelconque "star" qui venait jouer dans la grande salle pour la pièce "Oscar". M'enfin, vu l'affiche (Bernard Farcy et la fille de Bernard Tapie, entre autre), j'ose espérer que ce n'était pas pour ça. Bref, avec "Mon alter Hugo", Gérard Berliner propose donc de nous retracer la vie de Victor Hugo en illustrant son propos d'extraits d'oeuvres, de lettres et de discours politiques du maître. Mais il ne faisait pas que nous réciter et nous expliquer, souvent avec humour, le contexte de ces morceaux choisis, il en mettait la plupart en chanson. Il faut dire qu'à la base, Gérard Berliner est chanteur mais il a connu une gloire quelque peu éphémère avec juste un tube dans les années 80 malgré tout de même une carrière musicale qui ne s'est jamais arrêtée.

On peut dire qu'il a une bonne voix mais les chansons sonnaient un peu trop "Starmania" à mon goût, il faut dire que je ne suis absolument pas fan de variété française et puis musicalement, j'ai trouvé que les chansons se ressemblaient un peu toutes (et normalement il a un pianiste avec lui mais cette fois, la musique était sur bandes). Cependant, c'était vraiment une idée originale et ludique pour faire découvrir ou redécouvrir les textes de Victor Hugo et surtout, ce n'était pas juste réciter des passages derrière un bureau, suivez mon regard... En plus, encore une fois, il ne faisait pas que chanter tout le long donc, malgré mes quelques critiques bassement subjectives, j'ai bien apprécié le spectacle. Les paroles des chansons n'étaient pas toutes de Victor Hugo, il y avait quelques réalisations personnelles il me semble, toujours autour de la vie de l'auteur évidemment. En tout cas, on sent que Gérard Berliner est vraiment investi par le personnage et l'oeuvre de Victor Hugo, au point même de ressembler un peu physiquement à ce dernier. Bien entendu, a été abordé la vie sentimentale de l'écrivain et son appétit sans limite pour la gent féminine (il en n'a pas moins écrit de merveilleuses lettres d'amour notamment pour sa maîtresse Juliette Drouet) mais Gérard Berliner s'est bien plus attardé sur les combats politiques du bonhomme et on peut dire que Victor Hugo était progressiste et visionnaire sur bien des domaines : il était pour l'abolition de la peine de mort, pour le droit des enfants et le droit de vote aux femmes, pour une union européenne et une monnaie unique, etc... Bref, ceux qui connaissent tout de la vie et de l'oeuvre de Victor Hugo n'apprendront rien avec ce spectacle et en plus, s'ils n'aiment pas la chanson française ils risquent de bien s'ennuyer mais personnellement, en tant que profane complet, j'ai passé un bon moment avec l'impression d'être sorti moins bête!

J'y connais toujours rien mais bon c'était quand même pas pour le fils de Michel Sardou tout ce bordel (ouais, on dirait qu'ils ont embauché tous les "fils de" pour "Oscar")?


30 mai 2008

"Un pedigree"

Théâtre 1/4

J'y connais rien aux espèces de canidés mais hier soir je suis allé voir "Un pedigree", un texte de Patrick Modiano lu par Edouard Baer sur la scène du Théâtre de l'Atelier où j'avais eu l'occasion de voir la très bonne pièce "Héloïse" il y a quelques mois. En tant qu'inculte complet, Je ne connaissais pas du tout Patrick Modiano mais par contre, j'ai toujours apprécié Edouard Baer comme personnage publique avec sa verve, son style décalé et son talent d'improvisation qui n'est plus à démontrer. Je ne sais pas si certains se souviennent de l'émission "Trois minutes ou presque" sur Canal+ avec son compère Ariel Wizman mais voila bien un exemple d'émission complètement barrée voire impertinente dans laquelle il excellait, bien plus à mon goût que "Le centre de visionnage" sur la même chaîne. Bref, "Un pedigree" est le récit autobiographique de Patrick Modiano, un auteur français contemporain qui a gagné de nombreux prix littéraires dont le Prix Goncourt en 1978 pour son roman "Rue des boutiques obscures" et dont certains de ses livres et scenari ont été adaptés au cinéma comme pour "Bon voyage" de Jean-Paul Rappeneau.

Alors, que penser de cette "pièce"? Et bien pas grand chose car justement ce n'est pas du tout une pièce. Edouard Baer se contente de (bien) nous réciter une version condensée du livre de Modiano pendant une heure avec une mise en scène réduite au strict minimum puisqu'il est soit derrière un bureau soit debout face au public. Je ne crois pas qu'il était en sueur à la fin de sa prestation, d'ailleurs il a plus marché pour saluer le public à la fin que durant toute la lecture. Mais surtout, ça aurait été n'importe quel autre comédien sur scène que ça aurait été la même chose, il n'y avait strictement aucune valeur ajoutée de sa part, aucun moment d'improvisation! Et Edouard Baer sans impro ce n'est pas Edouard Baer. On aurait pu croire qu'en arrivant il allait jouer un peu avec le public, nous faire une petite introduction mais en fait il est parti directement sur le texte et n'en a jamais décroché, même pas un petit mot à la fin pendant les salutations malgré les applaudissements nourris du public.

En plus, on ne peut pas dire que le texte choisi était particulièrement passionnant. C'était bien écrit et bien lu certes mais l'histoire n'était pas transcendante. Patrick Modiano nous fait un constat froid et distant de ses 21 premières années avec un style néanmoins non dénié d'humour. Il essaye tout d'abord de retracer l'origine de ses parents, qui reste très floue et qui contient de nombreuses zones d'ombre, avec des indices récoltés ça et là tel un historien ou un archéologue, histoire de tenter de se constituer vainement un "pedigree" comme il dit. Puis, il nous parle de ses rapports difficiles avec des parents qui ne l'ont jamais vraiment aimé, l'abandonnant de pensionnats en pensionnats, etc... Bref, j'ai eu un peu l'impression que l'auteur voulait nous faire pleurer avec ses petits malheurs d'enfance alors que j'ai connu des récits bien plus poignants dans mon entourage proche. De plus, il nous balance une flopée de noms de personnages, connus et moins connus, que lui ou ses parents ont rencontré et franchement, ce n'est pas très intéressant car on ne retient pas grand chose au final. Donc voila en gros, j'étais content de voir Edouard Baer sur scène mais avouons que tout ça n'avait pas grand intérêt.

J'y connais toujours rien mais n'est pas Fabrice Luchini qui veut! Lui sait lire des textes et nous les faire apprécier en apportant son énergie et en ponctuant le tout de ses délires. J'espère tout de même avoir un jour l'occasion de voir le "vrai" Edouard Baer au théâtre.


28 mai 2008

"Jules César"

Théâtre 3/4

J'y connais rien aux entreprises familiales mais après Les courtes lignes de Monsieur Courteline" et "L'homme qui a vu le Diable" en janvier, je suis allé voir une autre pièce dont ma soeur a réalisé les costumes, à savoir "Jules César" de William Shakespeare au Théâtre 14 à Paris. "Jules César" nous conte le complot qui a eu lieu contre le célèbre empereur romain et qui a mené à son assassinat. Soupçonnant Jules César de vouloir transformer peu à peu la république de Rome en une monarchie où il aurait les pleins pouvoirs et où le peuple romain risquerait de perdre sa liberté, le sénateur Cassius organise un complot contre lui avec l'aide d'autres sénateurs. Les comploteurs font en sorte de convaincre Brutus, un des plus proches amis de César, voire son fils spirituel (et peut-être même naturel), de rallier leur cause, non sans avoir fait quelques manoeuvres pour arriver à leur fin car il faut dire que Brutus est tiraillé entre son amour sincère pour César et son amour pour Rome. D'ailleurs, on sent que Brutus cède par honneur et réelle conviction alors que les autres semblent plus motivés par la jalousie. Bref, tout ce beau monde va assassiner Jules César dans l'enceinte du Sénat et César aurait certainement évité la mort s'il n'avait pas été aussi orgueilleux et s'il était resté chez lui comme le lui avait demandé sa femme qui avait fait un rêve prémonitoire la veille et s'il ne s'était alors pas préoccupé du qu'en-dira-t-on. Marc-Antoine, grand ami de César, arrive au Sénat et voit nos conspirateurs autour du corps de César. Il fait mine de ne pas douter des bonnes raisons qui ont poussé ces hommes à commettre cet acte mais il leur demande tout de même la faveur de rendre hommage à César sur la place publique, ce qu'accepte Brutus. C'est ce dernier qui fait d'abord un discours devant le peuple pour expliquer qu'il a tué César car celui-ci était trop "ambitieux" et qu'il valait mieux que César soit mort plutôt que le peuple romain ne soit plus libre. Le peuple se réjouit alors de la mort de César mais lorsque c'est au tour de Marc-Antoine de faire son discours, celui-ci va retourner la situation et va pousser une partie du peuple à pourchasser les conspirateurs, s'en suivra alors une guerre civile.

Autant dire qu'avec cette pièce on a le droit à une vraie tragédie classique comme on peut s'en faire le cliché avec à la clé : grands questionnements internes torturés, trahisons, meurtres et suicides pendant 2 heures! Pourtant, je dois avouer que je n'ai pas trop vu le temps passer car l'interprétation était assez dynamique et les acteurs ont même réussi à rendre drôles, et je pense tout à fait volontairement, certains passages en exagérant les mimiques, la gestuelle et la façon de dire le texte tout en le respectant. Bon, par contre, ma mère qui était venue avec moi n'a elle pas trop compris pourquoi les spectateurs riaient de bon coeur parfois alors que c'était sensé être une tragédie donc peut-être que l'humour insufflé ça et là ne sera pas évident pour tout le monde! En fait, sans cette façon de jouer je ne suis pas sûr que j'aurais vraiment apprécié la pièce car elle était intéressante mais tout ça était quand même bien costaud! Bon, ce n'est pas aussi difficile à comprendre que du Racine vu que c'est traduit de l'anglais et que la traduction peut s'adapter à un français plus contemporain... mais quand même! Parce que, pour corser le tout, il y a une trentaine de personnages dans la pièce interprétés par une douzaine d'acteurs donc il faut s'accrocher pour se souvenir de qui est qui! Sinon, il n'y avait pas du tout de décor, juste les costumes de ma soeur et quelques accessoires ça et là, sans compter le jeu de lumières et quelques effets sonores. Encore une fois, ma soeur a fait objectivement du bon boulot car ce n'est pas évident de faire quelque chose de foncièrement original sur une pièce qui se déroule au temps des romains. Car que faire à part des toges et des sandales? Mais elle a réussi à varier les costumes et à insuffler quelques détails que j'ai trouvé plus modernes dans ceux-ci. Pour ce qui est des acteurs, leur talent était assez variable mais dans l'ensemble ils s'en tiraient plutôt bien surtout avec un tel texte à retenir et sachant que certains avaient parfois 3 ou 4 rôles à tenir! D'ailleurs, les trois seules actrices de la pièce tenaient également des rôles d'hommes comme des centurions lors de la scène de la guerre civile par exemple. On retrouvait certains acteurs de la sympathique troupe Acte 6 que j'avais déjà eu l'occasion de voir jouer dans les deux pièces que j'ai cité au début de ma note. A noter que, comme dans les dernières pièces que j'ai vu, les acteurs utilisaient l'ensemble de la salle en circulant et en jouant certaines scènes au milieu des spectateurs.

J'y connais toujours rien mais voila une preuve qu'une tragédie peut se jouer de façon rythmée! Par contre, c'est intéressant d'en voir de temps en temps mais je ne ferais pas ça tous les jours!


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